Fiche de présentation

JOHNSON, William Henry

né le 18 mars 1901 à Florence, Caroline du Sud, États-Unis de parents noirs ; 1918, s'établit à New York ; 1921-1924, School of the National Academy of Design ; 1924-1926, Cape Cod School of Art, Provincetown, Massachusetts ; 1926-1927, vit à Paris ; 1928-1929, à Cagnes-sur-Mer ; 1930-1938, vit au Danemark où il épouse Holcha Krake, tisserand ; 1938, retour à New York, enseigne au Harlem Community Arts Center au titre du Federal Arts Project*; 1944, mort de sa femme et début de son ébranlement mental ; 1946, voyage au Danemark pour y revoir sa belle-famille ; 1948, est interné dans un hôpital psychiatrique pour troubles mentaux consécutifs à une ancienne syphilis ; 1948, rapatrié aux États-Unis, vit à l'hôpital ; 1970, meurt le 13 avril d'une crise du pancréas.
Signature : à compter de 1939, il ajoute à son nom le pseudonyme Mahlinda.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Étrange destin d'un peintre noir qui, formé dans la tradition occidentale, mari d'une Danoise, décide brutalement d'en rester là pour retrouver le style de ce que l'on n'appelait pas encore la négritude. Dès ses années d'études, il est remarqué pour son talent qui s'exerce alors dans la veine académique et qui consiste à faire de bons portraits dans la manière un peu chatoyante des années 25-30. Son arrivée en France lui révèle Soutine*, à la marginalité torturée, à laquelle fait sans doute écho la sienne. Ses toiles gagnent alors en vigueur, atteignent un cubisme* cézannien, Houses on a Incline, (1927, Hampton Univ. Museum), et culminent en déformation expressionniste*, Villas Houses, Cagnes-sur-Mer, (1928-1929, NMAA). Ainsi en ira-t-il jusqu'en 1939 : il est expressionniste germanique, y compris dans ses xylographies, Willie et Holcha, (1935, ibid.). 1938, retour à New York et radical changement. Sa femme s'étant intéressée aux traditions populaires de son pays en tissage, il décide qu'il lui faut devenir partie prenante de son peuple afro-américain. De 1939 à 1947, viennent huit ans de travaux d'abord " nègres ",ensuite naïfs*. Les premiers sont faits de rigoureux à-plats dans lesquels la déformation expressionniste joue encore légèrement, qui opposent les couleurs franches et usent pour le décor de lignes en bayadère et de bandes colorées suggérant l'espace, Nude, (1939, NMAA), Early Morning Work, (1940, ibid.). Les sujets sont pris dans le monde noir, figures, portraits, scènes religieuses, Jesus and three Martyrs, (1939-1940 Howard Un. Gall., Washington). L'échelle des personnages est disproportionnée par rapport à leur environnement, Street-life, Harlem, (1939-1940, NM AA). L'entrée en guerre des États-Unis l'amène à traiter de scènes militaires comme pour appuyer l'effort de son pays. Le dessin devient élémentaire, fruste, toujours circonscrit par une mince ligne noire délimitant les à-plats colorés, évoluant vers une expression naïve (voir Art naïf) des êtres qui culminera en 1945 dans des ortraits multiples de héros comme Three Allies in Cairo, (1945, ibid.), Tchang Kaï-chek, Roosevelt et Churchill. Puis c'est le silence de la folie.

Expositions : 1925, Provincetown Art Association ; 1928, Alban, Nice.

Rétrospective : 1971, 1992, Naional Museum of American Art, Washington.

Musées : Plus d'un millier d'oeuvres au National Museum of American Art de Washington.