Fiche de présentation

JENKINS, Paul

né le 12 juillet 1923 à Kansas City, Missouri, États-Unis d'Amérique ; 1942-1945, mobilisé dans la marine ; Art Institute de Kansas City ; 1948-1952,  Art Students League de New York ; 1953, s'établit à Paris où il travaille en alternance avec New York.; 2012, meurt le 9 juin à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Lorsqu'un spéléologue veut connaître le cours d'une eau souterraine, il jette à l'endroit où elle disparaît un colorant dont les traces réapparaîtront quelque part en aval. Ce sont ces traces que reproduit Jenkins, au milieu des années 1950 : longues traînées pures, d'huiles et d'émails emportées par le flot, qui imbibent le papier d'Arche grumeleux, la toile ou le voile immaculés. Iguana, (1956). Ces faisceaux de couleurs, troublés par un tourbillon, s'assombrissent en se rencontrant. Le plus profond, c'est parfois une arête noie autour de laquelle s'organisent ces lignes aux couleurs violentes, Osceola, (1957, MAMCC). Il s'agit d'une structuration du tachisme*, d'une domestication régularisées comme un lais ou un arc-en-ciel. Il n'est pas étranger à la manière de son aîné de onze ans, Louis*, qui excelle dans l'imprégnation de pigments très dilués organisés dans leur rapprochement, ni au chromatisme de Sam Francis*, son exact contemporain. Au début des années 1980, il se lance dans les collages, titrés Phenomena. De la grande toile recueillant des morceaux de carpettes d'Orient, alternant avec des traits verticaux d'acrylique ou des collages géométriques de percale blanche, s'interposant entre le fond et les surpeints noirs, Phenomena Window on the Sphinx, (1987-1994, FMSP). Il ajoute à cet acrylique amplifié sur d'immenses voiles déroulées librement (et sur des toiles aussi) une autre manière qui oppose les couleurs translucides à des touches épaisses, tandis que la coulée " naturelle " est interrompue par des collages de percale géométrique blanche, Phenomena Zozobra Descends, (1986, MPA) ou Nomena Sound of Prism Anvil, (1985-1988, Nice). Au gré des années, la matière s'épaissit. Reading the Signs, (1991), avec des formes instinctives s'ajoutant à des papier, à des photos, à d'autres reliquats pour créer une harmonie, Wind Leaves no Shadow, (1991, MNAM), jusqu'à la sacralisation en boîtes d'objets banals, devenus reliques, Mercury Tibetan Flask, (1992). À ses débuts, en 1955, ses traces étaient moins limpides, plus stagnantes, accompagnées de coulures carroyées auxquelles elles se superposaient, Le Jeu d'échecs, (1953) ou The Cage, (1955). Il a aussi travaillé le verre sous l'impulsion de Costantini*.
Tout à ses débuts, du temps de son service militaire,  il peint traditionnellement des figures au point que ses modèles féminins sont revêtus de maillots de bain.

Expositions : 1954, Paul Faccheti, Paris, (P) ; 1956, Martha Jackson, New York, (P) ; 1989, galerie des Ponchettes et galerie d'art contemporain, Nice, (P) ; 1999, Patrice Trigano, Paris, (P).

Rétrospective : 1971, Musée des Beaux-arts, Houston et de San Fransisco ; 1987, Musée Picasso, Antibes ;  2005, Palais des Beaux-arts, Lille ; Redfern, Londres.

Archives : Smithsonian, Washington.