Fiche de présentation

HUGO, Jean

né le 19 novembre 1894 à Paris, France ; fils de Georges-Victor Hugo* et arrière-petit-fils de Victor Hugo ; 1914-1918, mobilisé aux armées; 1918, épouse Valentine Gross*; 1929, se spare de Valentine Gross, dite Hugo*; 1931, se convertit au catholicisme ; 1947, épouse Loretta Hope-Nicholson ; 1951, naissance de Marie Hugo*; 1984, meurt le 21 juin à Lunel, Hérault.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Le dessinateur parcourt tous les secteurs du front en France. ll en rapporte des dessins ou des aquarelles, dans la mouvance du cubisme*; le cubisme synthétique avec Soldat américain tapant à la machine, (1917, Musée de Blérancourt), la simple géométrisation de la réalité, Train sur un pont à Gondrecourt, (1918, ibid.), la pratique de l'ellipse à la Roger de la Fresnaye*, Église et maisons à Liancourt St Pierre, (1918) ou Le Soldat Lièvre, ordonnance de Jean Hugo, endormi, (1918). Il fait de l'illustration et de la décoration de théâtre et d'intérieurs, son premier métier, depuis Les Mariés de la tour Eiffel de Jean Cocteau*, (1921) jusqu'à Ballet sur des poèmes de Victor Hugo, (1971), ou - Dix panneaux allégoriques pour la chambre à coucher de la princesse de Faucigny-Lucinge, (1928). Dans sa carrière de peintre il garde une nécessaire simplicité, la candeur et la fraîcheur des santons ; il refuse tout usage du noir et n'use que de couleurs vives, jamais agressives, piquées d'un jaune bouton-dor, le plus souvent à la gouache. Il se rappelle De Chirico*, pour les Métamorphoses, (1929) aux motifs éclatés. Il est un imagier du quattrocento pour ses scènes de genre ou mythologiques avec leurs personnages détachés d'un décor sans encombres, La Défonceuse, (1956, Fabre), Portrait de Marie, (ca 1965). Ses paysages allient un cloisonnement des formes, cubique pour les bâtiments, ondulant pour les espaces, et l'arbitraire du chromatisme souriant. En 1928, il dessine des cartons de tapisseries, fantastiques, sur fond noir. Il est aussi, jalonnant sa vie, potraitiste de proches; c'est la Nouvelle objectivité*, attendrie, mais sans mièvrerie. Il maîtrise trop le métier pour qu'on le classe parmi les naïfs*, en outre son dépouillement a des accents Art déco*.

Expositions : 1926, Jeanne Bucher, Paris (P) ; 1937, Reid & Lefevre, Londres, (P) ; 1996, Julian Barran, Londres (P) ; 2002, Arcade Colette, Paris, (P).

Rétrospective : 1973, musée de Toronto, Canada; 1994, Maison de Victor Hugo, Paris.

Musées : Musée de l'amitié franco-américaine, Blérancourt, les 600 dessins de guerre, (1915-1919).

Lieux publics : vitraux à Saint-Pierre de Nant, Aveyron.

Citation(s) : Il a dit :
- Ce que je cherche dans la peinture, c'est le reflet du paradis. Le paradis est dans la nature et la création.
On a dit :
- Entre nos murs noircis, derrière les plaies glacées de nos fenêtres, nous n'avions plus d'attention, nous n'espérions plus saisir dans la rue devenue trop bruyante, la voix de l'illuminateur. Mais le voici qui monte, tourne la poignée de notre porte et fait une entrée discrète. (René Char).
- Jean Hugo, paysan subtil, moine médiéval, chasse l'ange du bizarre à force de connaître ses ruses par coeur  (Jean Cocteau).
- Si Dieu avait requis un peintre pour faire les portraits des anges, il eût choisi Jean Hugo. Son art, qui lui est particulier, est minutieux, harmonieux, joli au sens le plus laudatif du mot. C'est une prière qu'il disait autrefois à la belle nature, u'il dit aujourd'hui à Dieu. (Maurice Sachs).
-  Le premier mot qui me vient à l'esprit pour le traduire, c'est celui de naïveté au sens étymologique du terme, natus, qui vient de naître, c'est-à-dire qui garde encore en lui le reflet de l'innocece originelle.  (Gustave Thibon).