Fiche de présentation

HOPPER, Edward

né le 22 juillet 1882 à Nyack, État de New York, États-Unis d'Amérique ; 1889-1900, apprend l'illustration ; 1900-1905, New York School of Art, pour la peinture ; 1904, y enseigne ; 1906-1910, passe les printemps et les étés en Europe et séjourne à Paris, Londres, Amsterdam, Haarlem et Bruxelles ; 1907-1923, illustrateur commercial ; 1908, s'installe à New York ; 1964, atteint par la maladie, cesse de peindre, sinon pour achever, en 1965 ou 1966, une toile ; 1967, meurt le 15 mai à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Peintre du plein soleil, des ténèbres ou de la pénombre, usant de l'éclairage externe ou interne ou lunaire, ses sujets sont  urbains ou de banlieues ; il peint l'espace et le vide, marqués, dans ses cadrages, par le cinéma : plongées, New York Pavements, (1924), contre-plongées, Lighthouse Hill, (1927, Musée de Dallas), " plans américains " focalisés sur une partie d'architectures typiques des États-Unis, Williamsburg Bridge, (1928, Met), dont il coupe les pans, avec une prédilection pour les phares, les maisons bourgeoises ou populaires, les églises, isolés, solitaires ; il construit souvent autour d'une fenêtre ouverte sur l'extérieur inoccupé ou de l'extérieur sur l'intérieur désert, multipliant les angles par de arêtes de bâtiment, des lignes de clarté, des angles d'ameublement ; il crée un univers inquiétant malgré la simplicité extrême d un décor à la Hitchcock.
Dès 1902, Solitary Figure in a Theatre, met en place son style, pénombre d'une grisaille, vide, ennui d'une figure isolée vue de dos. Il en retrouve les éléments en 1906, et c'est le déclic dans des huiles encore épaisses, View across interior courtyard, 48, rue de Liile, Paris, (WM), après un bref retour à l'académisme tout relatif de sa formation, Self-Portrtait,  (1900), dessin, (1903-1906, WM), huile, et encore American Vllage, (1912, WM), en plongée
Le Bistrot ou The Wine Shop, (1909, WM), montre d'où il vient , l'influence de ses séjours parisiens, une palette mate à la Marquet* qu'il fonce, dorénavant, gardant aux contours un léger flou, renforçant la pesanteur des ombres ; il confirme l'amincissement de la matière avec New York Corner ou Corner Saloon, (1913, MOMA), avec Stairway, (1919, WM).  La Maison près du chemin de fer, (1925, MOMA,), sourd l'angoisse, proche de ce que Karel Willink* peint dans les mêmes années. 
Peintre de l'attente et de l'absence, il campe souvent un personnage unique dans sa solitude, Chambre à Brooklyn, (1932, Th-B), dégageant une tristesse subtile, Cinéma à New York, (1939, MOMA), mais même lorsqu'ils sont en couple ses personnages sont enfermés dans leur isolement, Summer Evening, (1947)People in the Sun, (1960, NMAA), séparés du spectateur par une invisible vitre. Les êtres regardent Dieu sait quoi, le temps doit être tué. L'ennui et l'incommunicabilité suintent, Hôtel by a Railroad, (1952, Hir). Quand Balthus* célèbre la temps arrêté, Hopper parle du temps qui n'en finit pas ; comme Tchekov.  Pendant plus de cinquante ans, il ne se départ pas de la même imagerie et de la même détresse, à contre-courant de l' Ecole américaine*.
Avec Sun in an Empty Room, (1963), il frôle le minimalisme*, chambre vacante, seul le reflet géométrique du soleil sur les angles des murs. En 1965 ou 1966, il achève une toile, Two Comedians, sur scène saluent pour dire adieu, elle est prémonitoire du sien.
De 1906, Boy and Moon, (WM), aquarelle et encre, laisserait penser qu'il songe alors à la B.D*, tant la ligne claire et l'économie des tracés est forte. De 1915 à 1928, il apprend les techniques de la gravure, usant d'un large échantillonnage de papiers et d'encres pour obtenir les effets de lumière désirés. Il oppose le rail aux campagnes dans lesquelles il fait comme une saignée.

Expositions : 1908,  Ashcan, Macbeth Gall ,New York, (G) ; 1920, Whitney Studio Club, New York.

Rétrospective : 1933, Modern Art Museum, New York ; 1934, Art's club, Chicago ; 1950, Whitney Museum, New York, Museum of Fine Art, Boston, et Detroit Institute of Arts ; 1964, Whitney Museum et Art Institute, Chicago ; 1989, Musée Cantini, Marseille, et Whitney Museum  ; 1995, Whitney Museum ; 2004, Tate Modern, Londres ;  2010, L'Hermitage, Lausanne ; 2012, Grand Palais, Paris

Musées : Whitney Museum of American Art, New York, 2 500 oeuvres, reçues de la veuve du peintre en 1970.

Citation(s) : Il a dit :
 - Si vous pouvez le dire en mots, il n'y a pas de raison de le peindre.
- The inner life of a human being is a vast and varied realm.
On a dit : 
- Ah oui, je vois, ce petit peintre américain. Mais ce n'est pas de la peinture, c'est du cinéma, des effets spéciaux. (Balthus).