Fiche de présentation

HERBIN, Auguste

né le 28 avril 1882 à Quiévy, Nord, France ; 1899, Beaux-Arts de Lille ; 1901, s'installe à Paris ; 1909, vit au Bateau-Lavoir*; 1913, participe à l'Armory Show*; 1931, co-fondateur d'Abstraction-Création*; s'inscrit au parti communiste ; 1960, meurt le 31 janvier à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il parcourt tout le XXe siècle, du bitume symboliste aux acidités de l'abstraction* géométrique.
Pointilliste, Paysage nocturne à Lille, (1900) et Autoportrait, (1906, KMO), et pour la coiffure seulement, Jeune-Fille, (1907, VDHW) ; postimpressionniste* de 1902 à 1904, fauve* de 1905 à 1908, Paysage près de Cateau-Cambrésis, (1906, MAMVP), Portrait de Kurt Musham, (1907), Paysage, (1908), une montée en flammes cubiste* et fauve et cézannien, venue d'une ferme rouge,  Paysage à Créteil, (1909).  
Avec Paysage aux deux arbres, (1909), Nature morte à la carafe, (1910) et Nature morte, (1911, MAMVP), Les Trois arbres, (1913, CERET) et Paysage à Céret, (1913, ibid.) et surtout, La Famille, (1914, MAMVP), c'est un prélude à un cubisme* appelé " synchronétique ", c'est-à-dire recourant à une juxtaposition de géométries colorées plus qu'à une étude d'angles, Nature morte aux pots de fleurs, (1918) ; à vue proche, c'est un patchwork et, à vue distante, le relief figuré se marque par le jeu des clairs et des soutenus ; on y voit comment il se dirige vers l'abstraction* géométrique lorsqu'il hypertrophie certains à-plats monochromes, étrangers au propos de la toile ou qu'il compose, en 1919-1921, en relief de pièces géométriques ajustées, bien au-delà du postcubisme synthétique. Le recours à la couleur se fait assez souvent par le truchement de motifs de papiers peints, Nature morte, (1911, MAMVP) ou Composition, (1917, MAMVP). D'un paysage, il ne garde que les lignes de force, un cube surmonté d'un triangle donne une maison, un zigzag, une route, un cercle, le sommet d'une montagne, Le Chêne liège, (1913).
De 1921 à 1927, retour à la figuration traditionnelle, vigoureuse, marquée d'une réminiscence, d'une allusion, Portrait de Mme Herbin, (1922), Les Joueurs de boule, (1923), simplification proche de la naïveté,  Les Trois couples, (1923, FPG), rouge, hiératique, postcubiste, tandis que l'expressionnisme* empreint Paysage et Maison, (1925), que le purisme* guette, La Fabrique, (1925, MPo) anticipe l'abstraction par l'aura de carrés qui silhouettent les différentes composantes du village. Il crée son Piano à décor géométrique, (1925, MMCa), véritable sculpture par laquelle il entre dans la non-figuration* asymétrique.
Le Petit bonhomme et l'âne, (1926), Composition 1, (1927), comportent des pointes de triangles ou de losanges informés en ondulations baroques qui se terminent en flammes, ou des déroulements, des repliements d'épais bolducs noirs qui enserrent des noyaux de couleur, comme un ressort déroulé, Composition, (1932, MBANa), et jusqu'en 1940.
Au début des années 20, la symétrie apparaît, Composition, (1920), que l'on retrouve dans Adam et Eve, (1943) ;
les grandes formes strictes sont alternées et juxtaposées comme dans un jeu de mosaïque : losanges, carrés, cercles, triangles aigus, Fer Acier, (1945) ; c'est la prédominance du cercle rouge, accompagnés de triangles isocèles ou aigus dont la répétition  triangles rappelle les flammes de naguère, Lénine-Staline, (sic) (1948, MMCa), et jusqu'en 1957.  Rangées aussi séparément sur un noir, Parfum n°2 , ou un fond blanc, comme venant d'un pochoir, Jeudi, (1950, MAMStE), les couleurs pures, voire acides, différentes pour chaque pièce, s'opposent violemment, Non, (1951, BvB). Il décide d'un alphabet chromatique, chacune des 7 voyelles correspondant à une des 7 couleurs, de sorte que ses toiles sont symboliques et cryptées.

Expositions : 1912, Clovis Sagot, Paris ; 1946, 1995, Denise René, Paris, (P).

Rétrospective : 1956, Londres 1963, Berne; 1994, musée, Céret ; 2010, Lahumière, Paris.

Musées : Musée Henri-Matisse, Le Cateau, Nord : une vingtaine d'oeuvres ;  Musée d'Art moderne de la ville, Paris : une quinzaine d'oeuvres ; Lahumière, exceptionnelle collection privée d'un galèriste.

Citation(s) : Il a dit :
- On nous reproche de faire des hiéroglyphes mais on se garde bien de dire que la peinture demande à être apprise, comme le langage et l'écriture.