Fiche de présentation

HANTAÏ, Simon

né le 7 décembre 1922 à Bia, Hongrie ; 1942-1948, Beaux-Arts de Budapest ; quitte Budapest par le dernier train libre ; 1948, s'installe à Paris ; 1953-1955, se joint aux surréalistes*; 1957, converti au catholicisme, il organise une cérémonie en mémoire de Siger de Brabant, condamné par l'Inquisition au XIIe siècle ; 1966, naturalisé français ; 1968-1971, 1976-1979, cesse de peindre ; 1982, cesse d'exposer ; 1986, cesse de peindre; 1998, Grand prix de la ville de Paris ; 2008, s'éteint le 12 septembre à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Du surréalisme* à la non-figuration*. La première toile est déjà surréaliste, avec une parenté avec Brauner*, pour la partie repliée en escargot, Sans titre, (1949, MNAM). ou une facture naïve, Baigneuses, (1949, MNAM) ; il incorpore un miroir à Femelle, (1950), MNAM) tout en couleurs crissantes et coulantes, et un crâne de singe en reilef de Narcisse, (1953).  Mais Peinture, (1949) représente une double poignée de coup de poing américain.
L'influence américaine : 
Pendant une dizaine d'années, il flotte dans son oeuvre comme une réminiscence du hiératisme des primitifs flamands, et surtout comme l'influence de la peinture orientale un geste sur un fond noir  (1951-1958),  feuille d'or sur carreaux, (1959), ou Sexe-Prim, (1959, MNAM, plus proche d'une l'abstraction lyrique virevoltante que de la violence de Gutaï*. Et puis intervient A Galla Placidia.(1959,MNAM), avec son accumulation de petites touches onglées qui font penser à l'École de Seattle*sur lequel  se détache par chute de ton une croix à la Tapiès*., et dont l'ensemble fait songer à Tobey*, Sans titre, (1956, MCM).  Les  formats sont de plus en plus grands, jusqu'à envelopper le spectateur dans un immense papier mural, provoquant ainsi une réflexion, sur l'espace et le graphisme est inspiré du dripping* de Pollock* (1956).
L'année décisive :
L'année 1959 est décisive, avec  Ecriture rose, (MNAM) et surtout A Galla Placidia,  se détache par chute d'intensité, une croix à la Tapiès*.
Le pliage : 
Toute image disparue à compter de 1960, il invente la technique du pliage. dont les résultats s'apparentent à ceux du pochoir, c'est un " aléatoire élaboré " : il plie la toile à dimension, la torture, la coud, la noue, de telle manière que la seule partie visible, supérieure, est enduite de couleur ;  c'est d'abord Mariale, (1960-1962),  qui offre au regard un foisonnement flolial que l'on retrouve en 1980, y compris dans Tabula Lilas, (1982), quand cette couleur est subliminal dans le blanc. monochrome ; Panses, (1963-1965), comme Meuns, (1967-1968), évocation des saucisses de son enfance, en même temps que témoin de son intérêt organico-cellulaire du poumon ; il sauvegarde les bords et la peinture se concentre ; la seule partie visible, supérieure, est enduite de couleur ; la toile est ensuite déployée et les blancs délimitent les motifs ; l'oeuvre se réduit à des rectangles verticaux, aux déchirures sérigraphiées de noir, découpées appliquées sur la toile, abandonnant au blanc quatre larges espaces, Laissée, (1981-1997, MNAM) ou de l'organisation des chutes. Certaines surfaces gaufrées aux tons chauds qui ont la beauté, le relief, la chaleur des cuirs de Cordoue, Mariale MD2, (1962, MAMVP) ; vues bout à bout, lorsqu'il s'agit de monochrome ble, 74 carreaux transportent à  Delft, Tabula, (1974, MNAM), occupant tout l'espace, ou découpé en nouveaux petits tableaux.
Le pliage s'enduit, rarement, de couleurs acryliques vives à la Jenkins* (1973). Le hasard est contrôlé pour former étoiles, A Enguerrand Quarton, Meun, (1968-1973, MAMVP). Motifs végétaux dominants, feuilles de lauriers, frondaisons de châtaigniers, MA3, (1960, MNAM), ou allusion aux polypiers, d'une seule couleur, comme un papier découpé matissien*, Meun, (1968, MAMAC), voire recourant à une seconde pour les " creux ou laissant le blanc dominer sur lequel n'affleurent qu'un puzzle de taches multicolores, Blanc, (1973).

Expositions : 1953, L'Étoile scellée, Paris, (P) ; 1956, 1982, Jean Fournier, Paris, (P ); 1982, Biennale de Venise ; 1998, Renn, Paris, (P).

Rétrospective : 1976, 2013, Musée national d'art moderne, Paris ; 1981, CAPC, Bordeaux.

Musées : Musée d'Art moderne de la ville, Paris : une vingtaine d'oeuvres de 1950 à 1998; le Musée national d'Art moderne de Paris, une soixantaine.

Citation(s) : Il a dit :
-Ce que la peinture me veut. -Comment vaincre le privilège esthétique du talent ? Comment devenir exceptionnellement banal ? (réponse : par le pliage).
On a dit :
-Me, tabula sacer vuotivas paires indicat, vuida suspendisse potenti vestimento maris deo. (Horace).