Fiche de présentation

GILOT, Françoise

née le 26 novembre 1921 à Neuilly, Hauts-de-Seine, France; études de droit ; 1939, académie Julian avec Souverbie*; fréquente l'atelier d'Endre Rozsda*; se consacre à la peinture ; 1946-1954, vit avec Picasso* et en a deux enfants ; 1954, se sépare de Picasso ; 1955, épouse Luc Simon*; 1961, est forcée d'en divorcer pour obtenir la reconnaissance de ses enfants par Picasso ; 1970, épouse Jonas Salk, l'inventeur du vaccin contre la poliomyélite ; vit à New York et à Montmartre.
signatures : jusqu'en 1977, F.Gilot; postérieurement, un arrondi du F et du G, comprenant les autres lettres, dans un style Art déco*.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : De 1940 à 1945, elle se cherche et se forme; tradition avec Paysage (1942), dans une palette brune; postcubisme*  coloré, avec Temps mort (1943); Au Café de Flore (1944), en camaïeu de bleus; elle passe brièvement à l'abstraction* géométrique, non-figurative*, allusive parfois, de couleurs étouffées, toujours, Méditation (1945). La même année, elle sort de la non-figuration* et adopte des déformations, et des gris et des ondulations picassiennes, Portrait orange au collier bleu (1945), Nature morte à la cruche (1945). Caverne (1946) est abstrait, géométrisé mais figuratif.
Imprégnée de Picasso, elle picore dans son oeuvre pour créer la sienne propre forte, dans laquelle on retrouve des citations, mais jamais plus elle n'adopte l'outrance des déformations, Enfants dans la cuisine (1950) ou Liberté (1952). Éclatées, elles en deviennent abstraites*.
1958 marque un tournant et le style s'amorce qui sera le sien pendant un demi-siècle. Le noir disparaît, les couleurs vives dominent, l'aplatissement de la perspective. Abstraction d'abord, et durant vingt ans, Amaryllis (1958) ou Cygne sur la Tamise (1960), ou tout au moins dépouillement extrême, Paula et l'Oiseau, (1964), dans la ligne de Matisse*, dépouillement du sujet encombré d'un environnement parfois décoratif, Le Cheval d'Eleusis (1968). Non-figuration ensuite, à compter de 1977, en restant fidèle et à sa palette et à la bordure colorée des à-plats. Compositions sur un seul plan aux géométries classiques disposées selon une impression de linéarité, The First Card Game (1978), de perspective, Springtime, (1978); apparition des géométries sui generis qui mordent sur les autres, Daydream on an American Indian Theme, (1979) ou The Hawthorn, (180). Cette année-là, elle revient vers l'abstraction, Emblème du soleil (1980), Fenêtre sur une autre dimension, et surtout Palace in Radjasthan, (1984) ou Oliviers dans le vent, (1993).
Dorénavant, elle est non-figuratie*, organisant ses pièces géométriques statiquement sur un seul plan, leur conférant un mouvement centripète, Le Pouvoir du shamman, (1994), ou à l'inverse, centrifuge, Comètes fugaces, (1998). Elle crypte encore un rappel de la réalité, suvenir plus qu'accessoire, une porte (1997), un oiseau (1999), une fleur séchée (2000).
À la fin du millénaire, elle a peint de 1 000 à 1 500 toiles et de 3 000 à 4 000 papiers.

Expositions : 1942, Salon des Surindépendants, Paris ; 1951, Louise Leiris (P) ; 1953, Lonres et Düsseldorf (P) ; 2000, Larock-Granoff, Paris, (P).