Fiche de présentation

DUVILLIER, René

né le 3 avril 1919 à Oyonnax, Ain, France, d'un professeur de dessin; 1935-1938, Beaux-arts de Paris; 1940-1945, captivité en Ukraine, puis à Cracovie, Pologne; 1943, commence à y peindre; 1945, s'installe à Paris; 1954, rencontre André Breton*; découvre la Bretagne et la mer; 1986, subit une grave intervention chirurgicale; 2001, cesse de peindre; 2002, meurt le 5 septembre à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Tenant de l'abstraction* lyrique, Danse, (1945), il calligraphie des formes plus ou moins suggestives et orientalisantes. Il déclare avoir connu trois périodes dans son inspiration : la découverte de la mer, de l'espace aérien, du regard. Sans qu'il y ait parfaite coïncidence, on retrouve, en effet, dans son oeuvre de la maturité tois manières. Des monochromes (1957-1958), une peinture explicitement tourbillonnante (1959-1960), Clefs de la philosophie,  (1958). et une peinture gestuelle. Dans la gestualité dont la densité se situerait entre Hartung* et Soulages*, plus dynamique que celui-ci, plus vibratile que celui-là. Il montre un entrelacs de lianes vues d'en dessous, avec, au loin, comme la promesse d'une orée accompagné de tourbillons sombres. Dans les tourbillons, des regards de morts, hallucinants, des orbites vides qui laissent soupçonner les abysses d'un au-delà, Le Regard, (1966) ou Approche de mars, (1969); parfois, une couleur essaie d'éclater, mais elle est réduite avant que d'être. À la fin des années 90, il pratique le monochrome informel, d'un bleu saphir, qui s'épand sur la toile blanche en n'ayant comme forme que celle issue du hasard et comme intensité que la densité qui finit en voile. Il revient ainsi à ses calligraphies de 1945 à 1955, formes plus ou moins suggestives et orientalisantes, noires ou azur, Déchaînée, (1945) ou Chevaux de mer, (1955). Puis, comme suite à une opération mutilante, il découvre la valeur du sang, et ses toiles, malgré leur titre concret, sont purs jaillissements informels, de carmins, de violacés, de pourpres et de blancs. On y aerçoit des formes organiques, coeur ou poulpes, qui se dressent, menaçants, dans un univers carminé et vermillonné, Le Libertaire, (1999).

Expositions : 1945, Pelletan-Helleu, Paris (G); 1953, Ex Libris, Bruxelles G); 1955, L'Étoile scellée, Paris (P); 1959, Smith, Bruxelles (P); 1999, 2001, Margaron, Paris, (P).

Rétrospective : 1972, musée d'art moderne de la ville, Paris; 1989, musée de Morlaix.

Citation(s) : On a dit :
- Vous êtes le feu dans l'eau " (André Breton).
- Sa mer, ses chevaux, ses courlis, ses rochers ne perdent pas le contact avec la vue traditionnelle que chacun peut en conserver, mais le mouvement qui les anime les transforme et leur confère des attributs presque spirituels. (Benjamin Péret).