Fiche de présentation

DENIS, Maurice

né le 25 novembre 1870 à Granville, Manche, France ; grandit à Saint-Germain-en-Laye catholique fervent ; 1888-1889, académie Julian, Paris ; participe à la création du groupe des Nabis  dont il invente le mot ; 1890, théorise leur doctrine dans Définition du neo-traditionalisme ; 1908-1921, enseigne à l'académie Ranson ; 1914, s'installe au Prieuré à Saint Germain-en-Laye ; 1919, créateur avec Georges Desvallières*, des Ateliers d'art sacré ; 1932, élu à l'académie des Beaux-arts ; 1943, meurt le 13 novembre à l'hôpital Cochin, Paris, des suites d'un accident de la circulation ; inhumé dans le cimetière de Saint-Germain-en-Laye.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : La volonté des Nabis est de s'opposer au réalisme et au symbolisme. Ils prennent pour modèle Gauguin et son cloisonnisme de telle manière "que chaque couleur soit à sa place". il s'inspire en outre, de Puvis de Chavannes pour la construction, Homère parcourant les campagnes, (1888) ; il est néo-impressionniste à dose homéopathique réservant le pointillisme pour certains détails, Les Orphelines, (1891) ; il s'inspire du quattrocento pour certaines toiles à thème religieux, traitées religieusement, sans sulpicerie, Mystère catholique, (musée du Prieuré, Saint-Germain-en-Laye ou PSGL) ; et plus tard encore dans une composition comme La Grande soeur au prieuré, (1917), réplique de La Grande soeur à Perros, (1916), comme dans L'Annonciation, (1923, diocèse de Reims), réplique de L'Annonciation d'Assise, (1914). Il donne unerue , la nuit, éclairée d'une fenêtr,e, (1916).
Il anticipe les Fauves par l'arbitraire de ses couleurs rouges et vertes, Christ orange,(1890) ; il est tenté par l'art nouveau*, Portrait de Mme Ranson, (ca.1892). Il rompt avec l'orthodoxie Nabi, dans une totale liberté de facture, Procession aux étendards, (1897), ou avec La Visite à Cézanne, (1906), adoptant pour ce faire jusqu'à ses solutions de continuité dans la matière. Entré dans le XXe sicle, le modelé est toujours en place mais les àplats bordés s'estompent; voire disparaissent, Baignade au pardon de Sainte-Anne-du-Palud, Les Bergers, (1905).
La candeur des formes, leur hiératisme, la matité des couleurs sont les trois composantes de son style, appliqué à la simplicité du quotidien, Les Communiantes à la porte rouge, (1906), comme à l'allégorie, (1909, MAPP), dont les corps sont devenus ombrés. Mère et enfant, (1917), aux vêtements chamarrés n'a guère plus que les contours de sa manière de naguère, pas plus que La Boxe, 1918). Il devient un décorateur très demandé; la commande de La Légende de Saint-Hubert; (1897, PSGL), en sept panneaux, suscite celle de L'Histoire de Psyché, (1907, ERM), pour le salon de musique d'Ivan Morosov*, puis celle du Petit Palais, Paris (1909), de la coupole du théâtre des Champs-Elysées, Paris, (1912) et de nombreux autres en France et en Allemagne.
 On peut lire l'évolution de celui-ci dans les trois états de Vasque de la villa Médicis; (1898, 1904, 1928, Md'O) à différentes heures du jour.  Il s'évade de son thème mystique, Ronde autour des grands arbres, (1914), Jour de régates à Ploumnach', A(1939) dans une crique entourée de rochers synthétistes, d'un violet que reprend Lapicque*. il traite d'Acis et Galatée, (1921) et illustre Rimes de Pétrarque, (1931)
Il est également photographe, anticipant souvent l'oeuvre peint, (1896-1913), et réalise 2000 tirages pour 1500 négatifs.

Expositions : 1891, Salon des Indépendants, Paris; 189, Salon de la Libre Esthétique, Bruxelles ; 1904-1942, Salon d'Automne ; 1904, 1935, Druet, (P).

Rétrospective : 1922, Biennale de Venise; 1924, Musée des arts décoratifs, Paris ;1970, L'Orangerie, Paris ; 1994, itinérante, Lyon, Cologne, Liverpool, Amsterdam ; 2006, Musée d'Orsay, Paris ; 2007, Musée des Beaux-arts de Montréal ; Musée de Rovereto.

Musées : Musée du Prieuré, Saint-Germain-en-Laye ; Musée départemental de l'Oise.

Lieux publics : 1903, église Sainte-Mare du Vésinet, chapelle du Sacré-Coeur, vitraux et décor de la voute, endommagés en 2009, par incendie ; 1913, coupole du théâtre des Champs-Élysées, Paris ; 1916, abside de l'église Saint-Paul, Genève ; 1923, vitraux de N-D-de-la-Consolation, Raincy ; 1935, église du Saint-Esprit, Paris, fresque absidiale sur 15 m. de haut.

Citation(s) : Il a dit :
-Se rappeler qu'un tableau, avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées.

Archives : Nombre de clichés pris entre 1896 et 1913, au musée d'Orsay.