Fiche de présentation

CHU, Teh-Chun ( Zhu Dequin, dit )

né le 24 octobre 1920 à Pai tou chen, Kiang-su, Chine ; 1935-1941, Beaux-Arts de Hangseou, option peinture occidentale ; 1937, la guerre sino-japonaise rend l'école itinérante, qui parcourt 4 000 km ; 1941, enseigne aux Beaux-Arts de Hangseou ; 1944-1949, de Nankin ; 1949, vit à Taiwan ; 1951-1955, enseigne aux Beaux-Arts de Taïwan ; 1955, s'installe à Paris ; 1997, élu à l'Académie des Beaux-arts de l'Institut ; 2009,  accident vasculaire cérébral ; 2014, meurt le 25 mars à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : En quittant la Chine continentale, il confie ses tableaux à un ami, mais ne les récupère jamais. On sait qu'il peint des affiches de propagande et en 1951 encore, qu' il est résolument réaliste socialiste*. Ses paysages de 1953 allient la perspective occidentale au graphisme traditionnel.
Sa première influence, à Paris, est matissienne*, Nature morte aux raisins, (1955), ou un nu, Sans titre, (1955). À compter de 1956, il plonge dans l'abstraction* après la découverte de Nicolas de Staël* ; il en conserve la mémoire des pavés de couleurs dont il conjugue les masses, devenues fondantes, avec des traits organisés autour d'yeux ou de bouche de lumière. Il transpose, dans un mode presque non-figuratif*, des paysages, auxquels chaque partie de la composition graphique renvoie : on songe à l'eau, au vent, au feu circonscrit, à la forge, N° 121, (1962), ou Composition sur fond rouge, (1963), aux ronces dans la forêt, au torrent, à la grève sous l'orage, à la montagne, aux cavernes ou aux abysses et toutes ces équivalences de réalité s'expriment tragiquement, Sans titre, (1968). 
On retrouve le souffle de son cadet Zao Wou-Ki* arrivé en France sept ans avant lui. Mais Chu délie plus, une lueur éclaire la caverne, Sans titre, (1968) ; ses éléments s'affrontent, les grandes traînées de la brosse rencontrent les rotondités des pierres roulées par les torrents, Composition, (1972),  tout en gris, Composition, (1984), tout en gris-bleu. Les éclairages volcaniques sourdent dans les débordements de roches, Sans titre, (1979), Au temps jadis, (1987). Parfois, le tohubohu se range, plus explicite, Triptyque, (1998), balayant une chaîne de montagne et sa vallée. Les flocons de neige voilent la toile, La Forêt blanche, (1987), ou  Atmosphère hivernale, (1989). Toujours, la richesse et la profondeur des couleurs déploient leurs nuances.
Généralement ses toiles devenues grandes à compter des années 1990, comportent deux zones, celle du bas, des accidents de la terre tels que décrits plus haut et celle du haut, du ciel pour lequel il n'hésite pas à employer des couleurs rares, tendres, sans jamais être mièvres, roses, céladons, cochenille, (1988), Trésors oubliés, (2002) ou en très petit format, 2004, IV, (2004). Il se souvient  sans doute du Chevalier Volaire et de son Éruption du Vésuve de 1779.
La non-figuration cède le pas aux paysages abstraits* et les couleurs piquent les ténèbres en abandonnant la vigueur, Formes illuminées, (2006). Les lavis sont dominés par une masse vert-de-gris qui s'impose aux filaments noirs et aux taches rose sanguin, (2008).
Dans les années 80 à Taïwan, il peint des céramiques ; il y revient en 2002 et 2003.

Expositions : 1945, Chongqing, (G) ; 1954, Taipei Taiwan, (P) ; 1956, Salon des Artistes français, Paris ; 1958, Haut-Pavé, Paris, (P) ; 1960, Legendre, Paris, (P) ; 1962, Baier, Mayence, (P) ; 1991, 2008, Patrice Trigano, Paris, (P) ; 2004, Musée des Beaux-arts, Shanghaï, (P).

Rétrospective : 1987, Musée national, Taipei.

Lieux publics : 2000, Symphonie festive, 7m. de long, Opéra de Shanghaî.