Fiche de présentation

CASTELLI, Luciano

né en 1951 à Lucerne, Suisse ; 1968-1969, Arts appliqués de Lucerne ; 1969-1972, apprend la peinture de lettres ; 1974-1976, pratique la photographie et sert de modèle à Molinier*; 1976, se consacre à la peinture ; 1978, s'installe à Berlin ; il peint des oeuvres avec Salome* et avec Fetting*; 1990, vit à Berlin, Paris et en Toscane.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Photographe

Présentation : Au début des années 70, il montre des dessins et de menus objets en terre cuite, les chiloums, pipes pour haschisch. Auteur d'interventions* en 1971, deux ans plus tard, il commence à peindre, puis, immédiatement, à photographier. Dans ses Autoportrait, (1973, MCBAL), il s'exhibe en vêtements féminins, fardé et couvert de paillettes : c'est Lucile, le travesti et sa manière de faire de l'art corporel*. Bientôt, il part d'une analyse autophotographique qu'il traduit sur la toile. Amitié Molinier, (1986, MCBAL) employant pour la dernière fois des couleurs tendres, parme et violettes. Au début des années 80, il apporte aux Nouveaux fauves* des couleurs éclatantes et un érotisme débridé. Seul varie, à travers le temps, l'application qu'il en fait. En 1981, le sujet, présent, disparaît dans une abstraction* de touches de couleurs, de bord à bord. Il peint aussi des figures et des autoportraits avec de nombreuses variantes stylistiques. KaDeWe, (1981), en collaboration avec Salomé, se moule dans le style et la palette de celui-ci, tandis qu' Indianerportrait, (1982, Chase Manhattan Bank), deux visages bicolores rouge et bleu - lui-même et Fetting -, ou Quatre Indiens, (1982), autant d' autoportraits en primaires, sont striés de maquillages initiatiques. Le trait est dur, repris, tandis que les couleurs franches sont appliquées à larges coups de pinceau, Luciano et le Cygne, (1985). Il capte les variations de couleurs dans les lumières criardes des néons, en une sarabande de coups de brosse. Schrottplatz N°5, (1988) est toute simplicité du trait qui ne trace que des contours de figures sépia cuivré sur sépia cuivré d'un ton plus profond. Maquillé en blanc à la clown, aux lèvres épaissement peintes en rouge vif, ses autoportraits, une fis de plus, atteignent le pathétique. Quant à ses négresses vues de face, aux couleurs exubérantes, elles sont peintes mais rappellent, par leur graphisme de base, la technique de Warhol*. Après cette parenthèse, il revient à la couleur vive avec la série Dog, témoin de ses changements : Autoportrait à quatre pattes, souligné de méandres épais en 1981, et dilués dans les petites géométries de couleurs en 1994. À compter de là, il additionne les scènes par superposition, par transparences, C'est Pigalle, (1993-1994), aux lumières vues dans une surimpression agitée, sans que la simultanéité intervienne pour montrer leur mouvement; il appelle cela des Revolving Paintings. Abandonnant de nouveau la couleur, il maintient le graphisme, multiplie les visages dans une trame lyrique fougueuse, de sorte que l'oeuvre cesse d'être univoque ou tout au moins lisible immédiatement. Encore que ses portraits d'asiatiques se départent de complexité pour frôler l'imagerie pornographique. Il multiplie les techniques : Budapest, (1994), triptyque, à la manière des 14 Juillet de Dufy*, ou Le Pont, (1997), matissien*. Et des monotypes, des visages, à la Warhol*, sérigraphies rehaussées d'écheveaux de traits de couleurs (1998). Il est aussi sculpteur; sur des corps à la Richier*, il tend des voiles qui en cachent le visage et marie ainsi la sauvagerie à la souplesse, Grande Sculpture Hodler, (1994). Enfin, il fabrique des lanternes magiques dont les images érotiques tournent électriquement. On lui connait aussi quelques sculptures, Main, (s.d.) dressée et décharnée

Expositions : 1971, Toni Gerber, Berne, (P)n; 1972, Dokumenta, Kassel ; 1975, De Appel, Amsterdam (P) ; 1982, 1989, Farideh Cadot, Paris, (P) ; 1996, Couvent des Cordeliers, Paris, (P).