Fiche de présentation

BOISROND, François

né le 24 mars 1959 à Boulogne-Billancourt, Hauts-de-SeIne, France; 1978-1981, Arts décoratifs de Paris; 1999, enseigne aux Beaux-Arts de Paris ; vit à Paris.
signature : B. et D.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Inspiré par la BD*, il en simplifie les traits jusqu'à devenir le plus français, le plus cartésien de ce groupe baptisé Figuration libre*, Atelier Hameau, (1979) ;  sur la toile grège, schématisation, le dépouillement, le cerne; il sépare sa toile en zones, montrant simultanément ce que voit le sujet-conducteur dans son pare-brise et dans ses rétroviseurs ou dans sa lunette arrière : ce sont les monuments de Paris aussi bien que le défilé des champs labourés en sillons, Sans titre, (1984, MAMVP). Il s'inscrit dans la filiation du pop* .
À compter de la fin des années 1980, les choses se  complexifient ; le dessin élémentaire en aplats est enrichi de détails, A la Pelle, (1988), d'ombres blanches ou colorées, Le Rêve d'Artémis, (1995),  qui marquent aussi bien les taches de lumière naturelle que celles des néon, Le Mouvement continu, (1989). Ses paysages de Paris et ses scènes de la vie quotidienne alternent, de 1987 à 1994, entre la simplicité originelle et l'accumulation de détails,  notamment dans la série Decaux, (1992), qui saisit l'occasion des panneaux publicitaires pour peindre un tableau dans le tableau,  Les Oiseau de Paris, (1993), et encore en 2008.
L'accumulation des détails, des touches fragmentées, les papillotements des motifs blancs aboutissent à un effet de tapisserie, L'Amour courtois, (1992). Les tableaux les plus fondus ont un charme XVIIIe, dont il est friand, pour le détourner en situant ses scènes légères dans des paysages urbains célèbres, eux-mêmes confondus avec des constructions banales, Le Pont du Gard, comme l'Arc de triomphe, sont perdus dans des maisons ouvrières. En 1990, il ajoute aux fragmentations des transparences, du trait et des couleurs et obtient ainsi une incohérence calculée, Piccolo Reale, (1993). Aux images superposées s'ajoutent les images démultipliées, Shéhérazade, (1992). Des tableaux célèbres sont ainsi évoqués, détournés par doublement des têtes, des gestes, et accumulation des détails colorés, Charles 1er, (1995) ou Le Déjeuner sur l'herbe, (1996) et bien d'autres, chacun en multiples versions, variantes, variations sur le thème fourni; ainsi Gilles,(1996)  se détache-t-il devant la grande galerie du Louvre, sur les stands de la FIAC ou un plateau de télé.
En 1998-1999, des vues urbaines, à l'huile, trouvent une fluidité qui ferait croire à l'aquarelle; c'est ce qui l'éloigne de l'hyperréalisme* dont il partage, ici, les mêmes sujets. Il y ajoute des vues intimistes d'intérieurs aux enfants et d'expositions de confrères illustres. En gros, et quoiqu'il pratique simultanément non des styles mais des techniques légèrement différentes, il oscille entre un post-pop et le classicisme. 
En 1996, il peint à quatre, mais avec sa fille Marion. Cette dernière fait l'objet d'une série de Portraits privés, (2001-2004), dans lesquels seule la touche disséminée révèle l'auteur puisque construction et perspective rejoignent la réalité pure.
Pour le musée d'art moderne Grand-Duc Jean de Luxembourg, il peint sur le motif, le motif étant une salle du musée ; il donne une série pérennisant les différentes étapes de la construction et de l'accrochage ; il se peint peignant le motif et établit son atelier dans une des salles, le travail se poursuivant, En plein dans le motif, (2006, Mudam) ou La Place de Degottex, (2007, MNAM) et Dan Flavin au Musée d'art moderne de la viile, (2010)
Il s'empare des images du film Passion de Godard, (1982) les traite à l'infographie* et en donne une série re-produites, avec un léger flou de près et une plasticité ingresque à distance, Par Passion, (2012).
Il est aussi le sculpteur de Jason le cheval écologiste américain et les deux équilibriste de l'Ave Maria, (s.d.).

Expositions : 1981, Au fond de la cour, Paris, et Rivolta, Lausanne, (P) ; 1987, 1997, gal. Beaubourg, Paris, (P) ; 1999, 2001, 2003, Biennale de Venise ;  2012, Louis Carré, Paris, (P).

Rétrospective : 2012, Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer.

Lieux publics : 1992, mur peint, 17, rue Lafayette, Paris.