Fiche de présentation

BOGART, Bram ( Abraham Van den Boorgaart, dit )

né le 12 juillet 1927 à Delft, Pays-Bas ; académie de La Haye ; 1937, dessine obsessivement ; 1938, réalise sa première peinture ; peinte de calicots cinématographiques ; 1939, se consacre exclusivement à la peinture ; 1945, La Grande Chaumière, Paris ; 1948, séjourne au Cannet sur la Côte d'Azur ; 1951, s'établit à Paris ; 1961, s'installe en Belgique ; 1987, son atelier bruxellois est incendié ; vit à Ohain, dans le Brabant wallon, puis dans le Limbourg ; naturalisé belge ; vit à Sint Truiden ; 2010, une maladie du dos le fait cesser de peindre. 2012, meurt le 2 mai.
signature : à compter de 1960, sur la tranche des oeuvres pondéreuses, et daté, Bram Bogart

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Comme son compatriote Van Gogh, il va du Nord au Midi, dans un itinéraire physique et chromatique analogue, mais il revient ensuite vers le Nord, où il finit par retrouver les couleurs flamboyantes du peintre d'Arles et d'Auvers. Jusqu'à ce qu'il découvre l'univers méditerranéen, il fait ses gammes dans diverses directions - de 1942 à 1949 - post-impressionisme*, post-cubisme*, abstraction* géométrico-expressionnisme* ou pointillisme épais et gris ; des lavis également, à la Jongkind, ou des dessins sinisants. Au Cannet, en 1951-1952, il bascule dans une peinture claire, beige, couverte de signes géométriques, de silhouettes stylisées, à mi-chemin entre Torres-Garcia* et Campigli*, (1951), comme celui-ci il a les qualités du fresquiste. il en vient au muralisme*. L'empâtement a la couleur de la matière primordiale, d' abstraction* lyrique ; il anticipe de peu celui de Tàpies*. En 1951, et pendant une décennie, il manie l'informalité; son expressionnisme* lyrique au très léger relief se laisse conduire par la matière et le signe ajouté qui disparaît rapidement n'a qu'une importance secondaire : l'outil s'envole comme la spatule du plâtrier qui n'emploierait que des masses d'huiles. 
En 1960, la masse de matériau augmente, la pâte est pétrie ; il la truelle en larges bandes olive ou brunes, accédant à la troisième dimension, sur une toile mise à même le sol pour que ne glisse pas le poids de matière avant qu'elle n'ait séché, il boucle le motif et l'accumule en sections réduites et homogènes. C'est la fin d'une période baroque septentrionale. En 1980, la pâte est levée, faite d'huile, de pigments, de colle de peau et d'air. Son travail de pâtissier plastique s'élabore, pressant la crème fouettée dans une poche à douille, pour en monter la pièce d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, sur bois ou sur treillis : il use de couleurs, posées à l'emporte-pièce, vives, très vives, garances, bouton-d'or, émeraudes, outremers, à moins qu'il n'allie le blanc au noir. Le relief se creuse, des à-plats entourent des nodosités, des torsades entourent un carré bicolore, de petites meringues multicolores sont pastillées au plus serré, Blanc dans bleu, (1978, CCB). Ces hauts-reliefs sont d'un classicisme méditerranéen puissant et serein, voire terne pour évoquer Charleroi, (1997). Ses oeuvres pèsent jusqu'à 300 kg. En 1991, la pâte, au sens boulanger du mot, est passée au rouleau, devient mince, ramenée à l'état de galette, Composition sur fond bleu,(2000), de la couleur, les boursouflures le cèdent aux géométries librement bordées des années 1960 retrouvées, (2002, 2010).

Expositions : 1946, Bennewitz, La Haye ; 1954, Greuze, Paris ; 1959, Boymans-van Beuningen, Rotterdam et Palais des Beaux-arts, Bruxelles,(P) ; 1989, 2000, Protée, Paris, (P) ; 2011, Jean-Luc & Takako Richard, Paris et Barnard Jacobson, Londres, (P).

Rétrospective : 1992, Botanique, Bruxelles.

Citation(s) : On a dit :
- C'est comme de la crème, on en mangerait.  (Calder).