Fiche de présentation

BÉRARD, Christian

né e 20 août 1902 à Paris, France; 1920, académie Ranson, ateliers de Vuillard* et de Maurice Denis; 1924, académie Julian; 1949, meurt le 11 février au Théâtre Marigny en allant voir son décor pour les Fourberies de Scapin.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Portraitiste dépouillés, influencé par le quattrocento. L'interrogation du sujet répond à celle de l'artiste, Le Marin, (1926), ou Le Peintre Jacques Dupont, (1930, MPSG), ou encore Autoportrait, (ca.1930), auquel s'appliquent les mots de Jean Hugo* (cf. infra). Tout part du regard et se défait progressivement dans le flou et l'inachevé. Au début des années 40, une brève période goyesque, à l'instar des premiers Manet, où le sujet sourd de l'ombre opaque. Ensuite, virage vers le baroque; le flou et la touche hésitante, le fond défait et le rêve du visage qui s'est substitué à l'inquiétude, Le Figurant, (1946-1948) ou Le Grand Modèle, (1948). Il tranche à la fois sur l'académisme opulent des portraitistes mondains et sur le dépoullement radical de ceux qui remettent en question le devoir de plaire. En 1932-1933, il peint des Décors imaginaires,, carnet d'intérieurs, à la gouache, simples et mystérieux, dont certain rappelle Matisse*, Porte verte ouverte sur paysage, (1932-1933). Il est aussi illustrateur et décorateur de théâtre.

Expositions : 1925, Pierre Loeb, Paris; 1983, Albert Loeb, Paris.

Citation(s) : Il a dit :
-Ce que je cherche, c'est le malaise.
On a dit :
- Il était un de ceux que nous admirions le plus. Paris l'a drogué - je ne pense pas à l'opium, mais au succès qui est un opim de mauvaise qualité -, et finalement l'a tué. J'enviais ce qu'il faisait. Il trempait son doigt dans l'encre et barbouillait une feuille de papier, et cela faisait un Bérard, quelque chose de ravissant et de débraillé.   (Julien Green, Journal, 3 février 1949).
-On me fait voir une toile récente de Bérard et j'en suis consterné. C'est bien pire que mauvais, c'est quelconque et en même temps très poussé, très léché, avec un modelé des plus consciencieux, un dessin prudent, sans génie. Cela m'a fit faire toutes sortes de réflexions sur ce peintre que j'aime tant. Plus jeune, il peignait à ravir, mais il ne finissait pas ses toiles. Savait-il, pressentait-il qu'en les menant plus loin, il les achèverait (comme on achève une bête)?  (Julien Green,Journal, 10 mars 1949).
- Il peignait des dormeurs, parfois les yeux ouverts, effrayés d'être éveillés d'un songe, des têtes souvent plus grandes que nature, livides, sortant d'une ombre opaque et verdâtre comme une eau stagnante (Jean Hugo).
-Il a l'audace de ne pas se laisser influencer par Picasso. C'est là ce qu'un jeune peintre peut faire de plus intéressant .  (Maurice Sachs).