COBRA

Type(s) : Mouvement

Présentation : Groupement nordique, créé le 8 novembre 1948 au café de l'hôtel Le Notre-Dame, à Paris, par Dotremont*, théoricien et animateur.
Le mot provient de l'heureux rapprochement des premières lettres de Copenhague, Bruxelles, Amsterdam et symbolise un reptile se dressant contre la peinture parisienne.
Cobra existe entre 1948 et 1951 ; dès 1948, un congrès est tenu à Bregnerod -les-Copenhague ; deux expositions sont montées, en novembre 1949 au Stedelijk Museum d'Amsterdam, et en octobre 1951 au palais des Beaux-Arts de Liège. En 1951, Pierre Loeb* organise une petite exposition à Paris et Michel Ragon fait de même. Les précurseurs sont trois groupes nationaux qui fusionnent sous l'aiguillon de Dotremont : au Danemark, Linien (La ligue), qui depuis sa création en 1934 est accompagné d'une revue du même nom qui compte 12 numéros ; Host (La Moisson), 1938-1950, et Helhesten (Cheval d'enfer), 1941-1944 ; en Belgique, le groupe surréaliste* Rupture , (1935), qui publie Mauvais Temps et La Jeune Peinture belge ; aux Pays-Bas, enfin, Le Groupe expérimental hollandais, (1948), avec Appel*, Constant* et Corneille*.
Le style Cobra est proche de ce surréalisme* non-figuratif* revu par l'expressionnisme* germanique et l'art populaire. " Atteindre le rêve surréaliste aussi bien que les faits concrets, pour les fondre dans un réalisme romantique " (Extrait du manifeste). D'aucun prétend Cobra influencé par Klee*. On peut connaître La Déesse serpent et son ennemi, (1940), et admirer sans puiser.
Pour la première fois, le centre de gravité est au Nord.
Ont adhéré à Cobra de 1948 à 1951 : Alechinsky*, Alfelt, Appel*, Atlan*, Balle*, Brands, Bury*, Calonne*, Constant*, Corneille*, Doucet*, Dotremont*, Gear*, Gilbert*, Götz, Gudnason*, Hulten*, Istler, Jacobsen*, Jorn*, Kemery, Van Lint*, et aussi Maricoba, Nieuwenhuys, Ortvald, Pedersen*, Rooskens, Svanberg, hommesen*, Wolvecamp. D'aucuns, comme Atlan ou Van Lint, ont peu à voir avec la spontanéité débridée à laquelle Cobra associe son nom. En revanche, un Lindström* ne figure pas à l'appel, parce qu'il n'adhére que postérieurement à 1951. La maladie de Dotremont fait perdre au groupe, avec son animateur, sa vigueur.
Les tenants de Cobra ont pour caractéristique d'avoir souvent travaillé à quatre mains, voire à six : Alechinsky et Appel (1976); et Dotremont (1962-1975); et Jorn (1969); et Reinhoudf (1950-1964);Dotremont et Atlan (1950); et Balle (1962); et Bury (1974); et Claus (1962); et Hulten (1974); et Jorn (1948); et Osterlin (1974); et Reinhoud (1971-1974); et Vandercam (1955-1959). Jorn et Pedersen avec Jacobsen (1949); d'autres encore.

Rétrospective : 2008, Palais des Beaux-arts, Bruxelles ; 2012, Laac, Dunkerque.

Musées : Musée Cobra, Amstelveen, Pays-Bas