Fiche de présentation
ZACK, Léon
né le 12 juillet 1892 à Nijni Novgorod, Russie de parents juifs ; 1902, commence à prendre des leçons de peinture ; 1910, faculté de lettres de Moscou ; 1913, fréquente chez Ilia Machkov* et le Valet de Carreau*; 1917, s'installe en Crimée ; 1918, naissance d'Irène Zack*; 1920, quitte la Russie à la suite de pogroms, séjourne à Istanbul, Florence, Berlin ; 1923, s'installe à Paris ; 1924, première décoration de ballet ; 1938, naturalisé français ; 1939-1945, fuit devant les nazis et se réfugie à Arcachon, Grenoble, Villefranche ; son atelier parisien est pillé ; 1941, se convertit au catholicisme; 1980, meurt le 30 mars à Paris.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Peintre
Présentation : À compter de 1947 s'élabore une oeuvre non-figurative*, faite d'arabesques sur fond d'abstractions, (1947-1949); les plans verticaux superposés, aux contours flous, ou aux déchirures, recherchent la profondeur (1955-1960), puis se transforment en motifs articulés, coutelés, exprimant la rigueur du minéral, avec des noeuds de concrétions (1955-1960) et se dissolvent enfin en nuages vibratiles, (1955-1969), Composition, (1960, MNAM) ou Composition verte, (1963, MAMVP). La nuées qui fond, noire, est interrompue par un cirro-cumulus laiteux, Composition, (1960, musée d'art juif, Paris). Après avoir scruté le relief, il explore la nuit, sombre, tragique, qui s'étend sur la terre, traduite par les structures du conglomérat de marbre bréchique, sur fond rouille, (1957), ou rose fané, (1964) ou Ou le monde marin, avec des palplanches s'enfonçant dans l'eau, et une allusion à l'étoile de David, Hommage aux amis, (1959). Sa peinture à deux dimensions fait néanmoins allusion aux perspectives en noirs, bleus profonds, verts d'eau; traces englouties ou terres immergées; lueurs dans les gouffres construits de pans d'obscurité. Le regard ne peut que frôler la surface : un brouillard d'eau, nuage ou mer qu'importe, gris-bleu, ocre, beige avec au loin, une zone pus sombre. En 1974-1976, il relie à nouveau des formes par des arabesques comme en 1947-1949, Peinture 70, (1970, MAMVP). Vient alors le ciel, ses nuées sur fond clair ou claires sur fond d'orage, articulées par des jointures vaginales ou abyssales. Telle est l'oeuvre qui assimile le peintre à l'abstraction. Masses dotées d'une force centripète dont les roses dilués s'articulent autour d'un triangle pubien (1961-1977). Mais auparavant, il a, presque quarante ans durant, mené un travail figuratif, commençant par un Autoportrait, (1908-1909), marqué par la connaissance du post-impressionnisme* que maîtrisait le peintre Jamichenko, chez qui il étudie; ce tableau est un des rares rescapés du pillage de l'atelier, Jeune Homme nu, (ca. 1920), au statisme des figures picassiennes* de la période rose, ou Peintre et enfant, (1935, FNAC). Puis, de 1926 à 1945, un expressionnisme* aux angularités déformées par l'exagération d'une optique mal ajustée. En 1938, il multiplie les lavis pour des illustrations bibliques, trait dur, haché, pour les Prophètes, ondulant pour le Rêve de Jacob, (1937). Mais aussi des scènes misérables et dépouillées sur fond nu, à la Goya, La Famille de Pêcheurs, (1930in"t encore enc1936). Un grand classicisme dépouillé aussi, Femme et enfant, (1935, MNAM). Et enfin, la transition vers la non-figuration* avec Vierge et enfant, (1946), de facture abstraite.
Expositions : 1907, Salon de la fédération des peintres moscovites ; 1923, Salon des Indépendants, Paris ; 1927, Percier, Paris, (P) ; 1928, Manteau, Bruxelles, (P) ; 2000, Patrice Trigano, Paris, (P).
Rétrospective : 1973, Musée d'Histoire et d'Art, Luxembourg ; 1977, musée d'Art moderne de la ville, Paris ; 1993, Couvent des Cordeliers, Paris.
Musées : Quelques toiles non-figuratives et lavis bibliques, Musée d'art et d'histoire du judaïsme, Paris.
Lieux publics : 1950, Chemin de croix, église de Carsac de Gorzon.
Citation(s) : On a dit :
-Le plus frappant était son aspect calligraphique, la liberté de trait, sa fulgurance même qui n'était rien d'autre que son écriture même, à peine transposée de la graphie à la figure. Le peintre écrivait son oeuvre dont le rythme était aussi proche que possible du mouvement inconscient du corps et de la main" (à propos des travaux de 1944, Pierre Emmanuel).
-Une expérience de l'infini dans le réel. (Pierre Emmanuel).
Bibliographie(s) : Pierre Cabanne, L'Oeuvre peint, L'Amateur 1993.