Fiche de présentation

WÉRY, Marthe

née le 26 avril 1930 à Etterbeek-Bruxelles, Belgique ; académie de la Grande Chaumière* et atelier 17 d'Hayden*, Paris ; enseigne aux Beaux-arts de Saint-Luc, Bruxelles ; à l'Ecole de recherche graphique, aux Beaux-arts de Lyon et de Nîmes ; 2005, meurt le 9 février à Bruxelles d'une rupture d'anévrisme; est inhumée à Hirson, Aisne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Toujours non-figurative, elle passe de l'abstraction* lyrique à l'abstraction géométrique, Composition géométrique, (1968). Dès lors, elle renonce à des géométries pour pratiquer du bord à bord ; elle trace des lignes verticales si proches que la surface en devient légèrement cinétique *, Diptyque, (1972, SMAK). À compter de 1975 et jusqu'en 1982, son support est le papier. Après les lignes, elle couvre des rouleaux de papier verticaux d'une écriture serrée en capitales, qui est plus destinée à être vue qu'à être lue (1981). Radicalisant sa démarche, elle atteint le minimalisme*, appliquant ses monochromes sur des supports rectangulaires et verticaux. Son originalité vient du jeu subtil qu'elle impose à ses supports, légèrement décalés l'un par rapport à l'autre, toujours à l'échelle humaine, légèrement biseautés, de teintes légèrement différenciées, toiles en forme de planches, Peinture Venise, (1982, MNAM), déclinaison des pourpres. En juxtaposant des toiles de la même gamme, elle provoque un effet global de camaïeu apaisant. Lorsqu'on monte les degrés d'une rétrospective et que l'on se trouve confronté sur un mur blanc à des yeux monochromes, noirs, pers, que sont ses toiles, on songe au Passeur d'eau de Verhaeren. . À la fin des années 1990, elle adultère ses monochromes en les troublant dans la verticalité atteignant des plis de rideaux, Sans titre, (1999). Elle laisse la peinture baver sur les tranches de la toile. Elle revient aux monochromes purs et durs avec Pontormao, (2001), couvrant les murs d'une salle de panneaux blancs, noirs, pourpres, et en posant au sol sur des tréteaux bas.
Avec Chicago, (2000), elle se révèle photographe en noir et blanc, juxtaposant quatre épreuves de la même prise de vue d'un immeuble d'angle, de sorte que le panneau se déploie, visuellement, comme un accordéon

Expositions : 1965, Saint-Laurent, Bruxelles, (P) ; 1975, Peinture fondamentale, Amsterdam, (P) ; 1977, 1982, Documenta, Cassel; 1982, Biennale de Venise ; 1987, Espace lyonnais d'art, (G) ; 1990, Musée d'art moderne de la ville, Paris, (G) ; 1993, Claire Burrus, Paris, (P).

Citation(s) : Elle a dit :J'ai peur des gestes catégoriques. Les empreintes dérangent parfois la perfection. La couleur se manifeste. On voit la peinture filer, vivre.On a dit : Les fenêtres sur le rivage, / Comme des yeux grands et fiévreux / Et les cadrans des tours ces veuves / Droites, de mille en mille, au bord des fleuves, / Suivaient, obstinément, / Cet homme fou, en son entêtement / À prolonger son fol voyage" (Émile Verhaeren, Le Passeur d'eau).