Fiche de présentation

VARLIN, ( Willy Guggenheim, dit )

né le 16 mars 1900 à Zurich, Suisse ; 1912, décès de son père, propriétaire d'un atelier lithographique ; il apprend la lithographie ; 1918-1921, Arts et Métiers de Berlin ; 1923, arrive à Paris, académie Julian ; 1930, le marchand Zborowski lui fait troquer son nom contre celui du communard Varlin;  1935, rentre en Suisse, et s'installe à Bondo, près de la frontière italienne ; 1948, la ville de Zurich lui loue un atelier ; 1977, meurt le 30 octobre à Bondo.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Auteur original, et méconnu hors de son pays, l'expressionniste* à mi-chemin de Van Gogh et de Kokoschka*. Figuratif qui, impavide, traverse toute la durée de l'abstraction*. Anticonformiste dans son art comme dans la vie, il développe une vu originale des choses et une science de la couleur. Il campe ses personnages ou saisit ses paysages sous un angle imprévu. Que ce soit une rue en enfilade, vue d'entre ciel et terre, ou filant vers l'horizon, que ce soit le plan presque monstrueux d'un béé ou d'un vieillard écrasés au bout du téléobjectif, ou encore la présence envahissante du plancher dans un intérieur d'atelier, tout révèle un oeil hardi qui capte son sujet d'un point de vue surprenant. Puis il le traduit en quelques traits et coups de pinceau nerveux, le plus souvent sur une toile non préparée, qui pourrait paraître inachevée, et qui est cependant accomplie, comme le Portrait de Max Frisch, (1958, KBâ), dont le seul visage est fouillé, sarcastique derrière d'immenses lunettes. Il n'est pas seulement metteur en page et dessinateur, il est également un coloriste qui affectionne les toiles monochromes (le rouge et le noir avant tout), car cela lui permet de jouer de toutes les teintes, de toutes les nuances d'une même couleur, réussissant aussi bien des symphonies funèbres, D'après Goya, (1970), passant à l'expressionnisme contemporain le grand tragique, que des camaïeux d'écarlates. Hormis ces deux couleurs, il use d'une palette assez délavée, et ses vues de Naples sans le soleil rappellent, en moins baroque, les villes du Nord peintes par Kokoschka. De 1949 à 1955, il peint des paysages urbains dont la simplicité de composition et de graphisme, la clarté des couleurs et l'absence de passants rappellent Utrillo*. Il est l'auteur de nombreuses grandes toiles, dont la plupart sont gardées en Suisse.

Expositions : 1951, Kunstmuseum, Lucerne, (P) ; 1960, Biennale de Venise ; 1997, Claude Bernard, Paris, (P).

Rétrospective : 1978, itinérante en Allemagne et en Suisse ; 1982, Claude Bernard, et Albert Loeb, Paris (P).