Fiche de présentation

TATAH, Djamel

né le 28 juin 1959 à Saint-Chamond, Loire, France, de parents berbères, fraîchement immigrés  ; 1981-1986, Beaux-Arts, Saint-Étienne ; 1989-1995, vit à Marseille ; 2008, enseigne aux Beaux-arts de Paris ; vit en Bourgogne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Le sombre, le noir et le blafard. Le blafard, ce sont les visages désenchantés, hâves, aux yeux las, seules taches claires. Le noir, c'est le vêtement de ces Petit Chose. Le sombre, c'est le décor mono- ou bichrome, fait de verts bouteille, de bleus nuit ou de pourpres étouffés, qui mettent en valeur et la planéité et la présence apeurée de ses figures grandeur nature.
Sa première toile, Autoportrait à la Mansourall, (1986), maquillé dans le blanc du clown triste, face à un détail architectural  d'un palais de Tlemcen.  Jeune Homme,(1992), ainsi que l'opposition entre visage et vêtements aux plis faits d'un mice trait clair, fondus dans le décor, créent une présence alarmée et alarmante, Sans titre, (1994, FNAC), triptyque ou Femmes d'Alger, (1996, FRAC Midi-Pyrénées) ou encore, une toile conçue comme diptyque, quatre personnages frontaux, d'une part, assistent à l'arrivée d'un cinquième pris latéralement, Sans titre, (1995, VP).
Techniquement, il part d'une photo où les figures posent dans l'isolement total l'une de l'autre, à moins qu'elles ne soient solitaires et semblent alors vouloir sortir de la toile. Il scanne, dessine par ordinateur, et projette sur la toile, prête à être peinte. Lorsque cinq toiles montrent, côte à côte, le même sujet, on pourrait croire à des répliques, mais quelque détail de la physionomies désillusionne. Il oppose sur fonds de couleurs différents, deux séries de cinq profils d'adolescents, dont les traits varient très légèrement, (2005) et réunit dans un vaste panoramique, vingt-huit garcons accroupis, clones, hormis la couleur tassée des vêtements, (2005). Douze figures identiques dont le vêtement seul connaît une variation de teinte, tête baissée, mains dans les poches, finement bordés pour le contour et les plis du tissu. (2008). Un série de clones, noirs sur fond olive, (2012), rappelle la présentation des Soldats de 1914 par Nolde*. L'ensemble d'une exposition donne l'impression de Cent personnages en quête de spectateur. Une sorte de Manet de la solitude et du désespoir qui cousinerait avec Alex Katz*.

Expositions : 1989, Axe actuel, Toulouse (P) ; 1995, Pavillon de Bercy, Paris, (P) ; 1999, 2002, Durand-Dessert, Paris, (P) ; 2006, 2008, Kamel Mennour, Paris, (P).

Rétrospective : 2013, octobre, Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence ; 2014, Musée des Beaux-arts, Alger.

Citation(s) : Il a dit : -Je les considère toujours comme des figures, non comme des gens. [...] Ma peinture reste toujoursà hauteur d'homme, on y pénètre avec son propre corps et on peut ainsi se mesurer avec des représentations d'autres corps-La peinture est un temps de méditation.-Matisse met l'Occident en Orient, je prends quelque chose de l'Orient pour le mettre en Occidnt.