Fiche de présentation

SURVAGE, Léopold, ( Léopold Sturzwage, dit )

né le 31 juillet 1879 à Moscou, Russie ; père danois et mère finnoise ; découvre la peinture contemporaine dans les collections Chtchoukine* et Morozov* à Moscou ; Beaux-Arts, Moscou ; 1908, vient à Paris et y travaille, 2 mois durant, avec Matisse* ; se lie avec François Angiboult* ; 1958, séjourne à Liège et y situe de nombreuses toiles ; 1968, meurt le 1er novembre à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Très rapidement après son arrivée à Paris, le coup de pinceau et la mise en page sont personnels, Autoportrait avec son épouse, (1908) la couleur n'y étant que partielle dans les blancs du dessin, Le Cheval, (1910) ou Le Penseur, (1911), autoportrait en très gros plan, même si, simultanément, il s'inspire des fauves*, Oléron, (1910), de Cézanne, Arles, (1912), ou des cubistes* synthétiques, Composition, C, (1912), où il s'essaie à une abstraction* nuagiste*, Rythme coloré, (1912-1913).
Son cubisme de 1914 lui est tout à fait propre, à mi-chemin entre le cubisme synthétique et le purisme*, mêlant angles et courbes., Le Baiser, (1913), Paysage, (1920).  Jusqu'en 1921, il traite surtout de la ville, avec ses cubes de maisons, disposés en paravents, leurs fenêtres rectangulaires aveugles, une demi-silhouette d'homme glissée dans l'interstice de deux murs, Villefranche-sur-Mer, (1915, MNAM) au coloris particulièrement chatoyant, à la construction symétrique, entourée de motifs descriptifs et ornementaux à la fois ; inanimé, Composition, (1919), sur fond d'aplats ; Paysage, (1926), les façades-décors, l'homme et comme un collage, un avion.
En 1922, la femme prend le relais de la silhouette d'homme et la structure des compositions devient plus acérée ; les cubes rangés ont laissé la place à des géométries désarticulées et opposées l'une à l'autre, réunies par un angle, Femme couchée sur la plage, (1922, MAMVP), Marchande de poissons, (1927, CERET), Le Déjeuner sur l'herbe, (1937-1938, Sd'O) ou Adoration, (1939), et Porteuse, (1962). La palette s'est tassée et ce sont les teintes mortes du cubisme qui servent. Pendant les mêmes années, il connaît sa période ingresque de 1927 à 1931, comme le Picasso des années 1920, comme Souverbie* : femmes gonflées, presque baroques, aux mains et aux pieds fortement développés, dont les ombres sont dessinées librement par rapport aux à-plats qui les justifient, avec une répartition des couleurs en zones beige, marron et blanche. Les femmes sont coiffées comme des paysannes orientales, leur visage ovale épouse la ligne dominante de l'ensemble, La Rêveuse, (1928, MJCN), Le Nouveau-Né, (1928, ibid.), Le Désir (1928, ibid.). Dorénavant, il alterne un style aigu, géométrisé, La Porteuse de fruits, (1962) et une construction plus détendue, La rue du Rêve à Liège, (1958), dans une palette largement éclaircie, voire tamponné, L'Éveil, (1949).
Décorateur de théâtre, La Nuit de Walpurgis, (1937).

Expositions : 1912, Paris ; 1970, Isy Brachot, Bruxelles, et Greer, New York, (P) ; 1976, Félix Vercel, Paris ; 1992, La Galerie, Paris (P).

Rétrospective : 1961, Ateneum, Helsinki ; 1966, Musée Galliera, Paris ; 1968Musée des Beaux-arts, Lyon et Prieuré de Vivoin, Sarthe ; 1984, Chapelle Saint-lme, Villefranche-sur-Mer

Lieux publics : 1958, fresque de 25 m, palais des Congrès, Liège.

Citation(s) :
On a dit :
- Nul avant Survage n'a su mettre dans une seule toile une ville entière avec l'intérieur de ses maisons et cette ombre qui surgit au carrefour et vient contempler les foules et en extrait la vie au moyen de quelques ombres humaines. Il n'attend pas que le temps donne de l'humanité à ses sensations. Il est sûr de lui et veut donner une ordonnance à la fois pompeuse et familière à tous les détails, si bien qu'étant si naturels dans son œuvre, on pourrait le comparer à l'art du dramaturge. (Guillaume Apollinaire).