Fiche de présentation

SEVERINI, Gino

né le 7 avril 1883 à Cortone, Toscane, Italie ; 1900, rencontre Balla* et Boccioni* qui lui font découvrir le divisionnisme de Seurat ; 1906, s'installe à Paris ; 1909, signe le manifeste du futurisme*, ce qu'il conteste par la suite ; 1913, épouse la fille du poète Paul Fort ; 1933-1945, séjourne en Italie, puis revient à Paris ; 1966, meurt le 26 février à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Si médiateur signifie un certain va et vient entre plusieurs styles, il est médiateur. Il commence par tâter d'une approche du néo-impressionnismre*, Le Sillon, (1903), qu'il réalise d'une touche filamenteuse avec des effets luministes.  Avec Le Marchand d'oublies, (1908), et le Portrait de Blanche Périvier, (1908),  il est nettement divisionniste. Mais le Portrait d'Yvonne Géraud, (1909)  comme Autoportrait à la pipe, (1908), d'un pastel lisse, est d' une touche visible à défaut d'être autonome. Il retrouve le neo-impressionnisme pour  Printemps à Montmartre, (1909) et dans un tohu-bohu annonciateur de la suite, Souvenirs de voyage, (1911). Il regarde le cubisme* synthétique, Le Boulevard, (1911, Estorick, Londres), le ramenant à une accumulation de triangles ascendants. Jusqu'en 1916, il met le cubisme en mouvement ; c'est son futurisme à lui ; il s'attache à détailler le dynamisme des bals populaires : La Danse de Pan-Pan à Monico, (MNAM), réplique d'un original disparu de 1911, qu'il réalise lui-même d'après photos, en 1959-1960. Danseuse, (1913) ou Portrait de Melle Suzanne Meryen des Variétés, (1913, coll. Estorick). Comme dans Hiéroglyphe dynamique à Tabarin, (1912, MoMA), il use d'un extrême découpage des formes, en losanges décalés, ou en autres petites géométries qui font penser à des pièces de puzzle, d'où jaillit la notion de mouvement, dans une technique pointilliste. ou non. De même esprit, mais moins atomisé, Danseuse bleue, (1912), et Train de banlieue arrivant à Paris, (1915, Tate).
Il laisse un temps à la non-figuration* encore pointilliste, Dynamisme de formes lumière dans l'espace, (1913, CGAM), ou Expansion sphérique de la lumière centripète et centrifuge, Simultanéisme, (1913-1914, Musée William Proctor, Utica), Expansion de la lumière, (1912,Th-B) et Sea = Dancer, (1913-1914, FPG), relèvent d'une période non-figurative* aux géométries enroulées.
De 1913 Rythme plastique du 14 juillet, (MART), à 1921, le style est fortement influencé par le cubisme* synthétique, Portrait de Mme M.S, (1915, MART), ou, adapté la la Gleizes*, Femme lisante, (1916) et Guitare, (1918).
La guerre l'inspire Canons en action, (1915, MART), ou Train blindé, (1915, MoMA), dans lesquels le mouvement n'est plus que celui des obus lancés et des fumées dégagées.
Il use du collage, y introduisant le papier cristal dont la transparence permet des effets de profondeur, Nature morte au journal Lacerba, (1913, MAMStE). À compter de 1922, il peint de manière réaliste* des arlequins, des polichinelles et autres masques, Les Deux Polichinelles, (1922, HGM), Pierrot musicien, (1924, BvB), Arlequin, (1938, Musée national finnois, Helsinki), sur fond aux motifs répétés, avec un léger effet optique, et surtout la suite du Salon de la villa Montefuoni à Florence, (GAMB). Déjà, Maternité, (1916, musée de Cortone) relève de la figuration traditionnelle, celle du Novecento*. Il fleurète avec la peinture métaphysique, Naturre morte au masque, (1929, MART). Cette peinture limpide évolue vers des tonalités cimenteuses, La Famille du peintre, (1930, MBALy), trio sévère, impassible, construction frontale, forte, emblématique comme les portraits du Novecento. Il mêle sa palette de verts et de rouges, avec dans la mise en page des réminiscences de la présentation cubiste* de Braque*, Rythme d'objets, (1933) -déjà présentes dans Nature morte à la guitare, (1919), et avec un graphisme plus complexe qui recourt au tachisme* et au losange, Portrait de la mère et de la fille, (1935, MNAM).
Dans le début des années 1960, il revient à la non-figuration* futuriste. Il est aussi mosaïste.

Expositions : 1912, Effort Moderne, Paris;  2006, Italia nova, Paris, (G) ; 2008, Les Futuristes à Paris, Paris, (G).

Rétrospective : 1956, Berggruen, Paris ; 2011, Musée de l'Orangerie, Tuileries, Paris.

Lieux publics : 1924, Église de Sensales, près de Frbourg, Suisse ; 1927-1928, de La Roche, Suisse ; 1930, de Tavannes, Suisse ; 1936, Palais de justice de Milan et porte d'Alexandre, Piémont.