Fiche de présentation

SCHNEIDER, Gérard

né le 28 avril 1896 à Sainte-Croix, Vaud, Suisse ; 1916-1920, Arts décoratifs et Beaux-Arts, Paris ; 1924, s'installe à Paris ; 1948, naturalisé français ; 1956, épouse Loïs Frederick, artiste peintre ; vit pour bonne part de la restauration de tableaux anciens ; 1975, Grand prix national des arts ; 1986, meurt le 8 juillet à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : De 1916 à 1921, il est portraitiste académique. De 1924 à 1926, il peint des natures mortes sous l'influence cubiste* ou de Matisse*, et c'est dans cette foulée que l'on voit poindre l'abstraction*, Le Concert, (1933). De 1934 à 1938, c'est la série des Figures calligraphiques, dont le titre convient à ces figurations traitées en ondulations. À compter de 1934, il se consacre exclusivement à l'abstraction*, Figures dans un jardin, (1934-1935), Paysage imaginaire aux rochers, (1936-1937), La Cité, (1936-1937), et L'Opposition, (1936-1937). Ces toiles sont en même temps une ouverture à la non-figuration ; il s'agit de montages de structures verticales aux tons sombres, aux formes multipliées en entassement, avec des réminiscences de Magnelli*, Opus 319, (1946), des géométries verticales, noires, sui generis, Sans titre, (1947), zébrés  d'éclairs, Opus 402, (1949), de rectangles horizontaux, Opus 485, (1950-1952), ou anticipant d'un an Bram Van Velde*, Opus 415, (1949), ou Composition, (1949, MPSG.). En revanche, en 1950, il emprunte à Miró les hiéroglyphe noirs, Composition abstraite, (1945, MNAM).
C'est en 1946 qu'il expose au salon* des Surindépendants, trois compositions non-figuratives, (1950) Si l'on se préoccupe de dater des trouvailles qui font un style, on s'aperçoit qu'il est un précurseur, que d'autres se sont inspirés de lui, et que ces autres étant devenus plus célèbres de meilleure heure, et plus cotés, se sont vu attribuer ses inventions : Kline* peint en 1950 d'une manière proche de ce que fait Schneider en 1948 et que celui-ci expose à New York, au moment où Kline est figuratif ; en 1955, Schneider crée un motif virevoltant, Peinture, (1961, MAMVP), qui sera "repris" par Hartung* en 1971. En 1950, son pinceau, sa brosse s'emballent pour ne plus jamais abandonner la fougue; ce sont des toiles nerveuses mais sévères et tragiques dans lesquelles le jeu de la profondeur est assuré par une ou des formes centrales plus sombre , Composition 446, (1950)  ou plus claires, Opus 49B, (1953), Peinture 15 C, (1956, MNAM), et une forme esquissée en tête de poisson.et encore Sans titre, (1958) sombrement fuligineux.
Depuis 1968 et sa découverte de l'acrylique, ses toiles sont des ballets de coups de pinceau qui volent, dansent et tournoient en rouges, violets, jaunes et bleus ; couleurs des formes sur couleur du fond, fête exubérante, de couleurs acides, quand le noir se contente de souligner la luxuriance; sans doute la profondeur n'est-elle plus privilégiée, pas plus que celle de la structure. Mais cette abstraction lyrique est sans doute celle qui est  la plus joyeuse.

Expositions : 1920, Léopold Robert, Neuchâtel ; 1947, Lydia Conti, Paris, (P) ; 1948, Biennale de Venise ; 1954, 1961, Samuel Kootz, New York, (P) ; 1990, Heyram-Mabel Semmler, Paris, (P).

Rétrospective : 1962, Kunstverein, Düsseldorf et  Palais des Beaux-Arts, Bruxelles  ; 1983, Musée d'Art et d'Histoire, Neuchâel; Musée d'Art contemporain, Dunkerque ; 1998, Musée des Beaux-Arts, Clermont-Ferrand ; 2013, Musée des Beaux-artsOrléans.

Citation(s) : Il a dit :
- Il faut voir la peinture abstraite comme on écoute la musique (...) ce qui est important, ce n'est pas de voir l'abstrait, c'est de le sentir.