Fiche de présentation

ROSENQUIST, James

né en 1933 à Grand Forks, Dakota du Nord, États-Unis d'Amérique ; 1952-1955, Minnesota School of Art ; 1958, Art Student Ligue, New York, et Aspen Institute, Colorado ; 1972, emprisonné durant 36 mois pour avoir protesté contre la guerre du Vietnam.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Étincelant syncrétisme de la culture américaine contemporaine. Là où Rauschenbeg*, Johns* et autres pop* remarquent les déchets, lui met en page la brillance séductrice, la modernité mythologique de l'american way of life dans une imagerie éclatée et composite. Ses toiles sont structurées en aires distinctes et équilibrées, en mases géométriques alternées. Durant qu'il est étudiant, de 1952 à 1955, puis plus tard encore, en 1957 et 1958 à New York, il peint des panneaux publicitaires dont le gigantisme empêche que le peintre, lors de l'exécution, saisisse la globalité; d'où sa division perceptuelle et factuelle. Au sourire de Kennedy, President Elect, (1960-1961, MNAM), répondent les reflets d'une carrosserie et le partage d'un morceau de cake. Il procède par association d'idées et lorsqu'il fait se rejoindre une carrossrie automobile et des disques, il s'agit encore de rapprocher des reflets, comme si tout ce qu'il fait voir illustre la superficialité d'une civilisation. Ainsi en va-t-il de F.111, (1965), immense environnement présenté chez Leo Castelli*, la même année. C'est un moraliste qui joue de l'ambiguïté de ses rapprochements. Buch Do, (1962, MAMAC) pousse l'ironie à présenter un portrait de Noir en monochrome rose ; il s'agit d'une oeuvre détourée. Eau de robot, (1982-1984, FAI) ne quitte pas le monde de la modernité : engrenages géants, pyramide de gratte-ciel à l'échelle de ces engrenages, dynamo de même proportion se partagent un espace géométrisé... reflet de l'Amérique rich and clean. La critique devient explicite avec le titre de Masquerade of the Military Industrial Complex Looking Down on the Insect World, (1992) : les trois sujets y sont portés à l'échelle de la réalité des affiches de publicité pour des lessives, la navette spatiale réduite et les animalcule agrandis. Il aborde, en 1992, la réalité photographique avec des gros plans peints de têtes de poupées emballées dans leur plastique transparent. Et ne quitte toujours pas le pop avec, en 1996, des agrandissements de gros plans de mains, masculines ou féminines, braquant la bouche du revolver face au public, sur fond fluo jaune ou rouge, auquel s'ajoutent seulement le métallique de l'arme et la chair de la main. Il s'en éloigne, en revanche, avec ses immenses fleurs et animaux mêlés de 5 x 5 m, vénéneusement rouge et violet, offrant leur intimité, leur déhiscence luxuriante, nouées par un bouquet de papiers découpés en bandes, sur lesquels on peut apercevoir le reste de lèvres découpées, Flowers Before Flames, (1990).

Expositions : 1962, Green Gal. New York ; 1968, Sonnabend, Paris ; 1992, 1996, Thadaeus Ropac, Paris.

Rétrospective : 1991, Institut Valencia d'art moderne ; Galerie Tretiakov, Moscou.