Fiche de présentation

RICHTER, Gerhard

né le 9 février 1932 à Walterdorf, Dresde, Saxe, Allemagne ; 1935, grandit à Reichenau, Basse-Silésie ; 1942, requis pour l'Hitlerjungen ; 1945, s'initie à la photo ; 1946, au dessin ; 1947, à la peinture ; 1951-1956, Beaux-arts de Dresde ; 1961, passe à l'Ouest ; 1961-1963, Beaux-arts de Düsseldorf ; 1964, participe à Fluxus* ; 1967, enseigne aux Beaux-Arts de Hambourg ; 1971, de Düsseldorf; 1983, s'installe à Düsseldorf ; 1995, épouse en troisième noce, Sabine Moritz* ; vit à Cologne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Au commencement, il s'agit d'un réaliste-socialiste*, Le Souper, (1955), École des Beaux-arts, Dresde), fresque. Il grave néanmoins sur linoleum, Elbe, (1957) , abstrait voire non-figuratif*
Lorsqu'il franchit le mur, en 1961, il entreprend de peindre la photographie, obsession, sinon exclusive, tout au moins et majeure et récurrente. Cette technique, cet art de la peinture, comment en assurer la défense ou tout au moins l'anamnèse ?. La première oeuvre connue, Table, (1962), ébauche une réponse : une pseudo-photo d'une table de pierre, brouillée par un objectif peu au point ainsi que par un nuage de peinture iconoclaste. Château de Neushwanstein, (1963), bâtisse blanche dont il laisse les traits de composition sans l'achever, perdue dans une forêt verte. Il avoue ses sources avec Photos de journaux, (1962-1966), collage de clichés noir et blanc, juxtaposés ou Groupe de personnes, (1965, FPV), aux visages légèrement floutés. Il prend pour modèle des documents divers, qu'il griffe de quelques traits gerbés  titrés parfois  Chaise de profil, (1965) ou Profil, (1970). 
Plus qu' évocateur de photographie, il lui emprunte ses  failles, la mise au point défectueuse ou parfaite, l'objectif tremblé ou largement ouvert au mouvement, Escadrille de Mustangs, (1964), Ferrari, (1964), souvenirs du futurisme* ou du pop*  devenu vague, Rouleau de papier de toilette, (1965) et Rideau, (1965), limité à ses plis ondulants, la sécheresse des photos d'identité, Les Quarante-Huit Portraits, (1972, LMK), célébrités réduites à des visages privés d'expression par leur retouche ;  effet médiocre des vidéos* d'amateurs présents lors d'un fait divers marquant. il peint tout cela, Atlas, (1962-2007),  Piéton, (1963, HLD), Rotorboot, (1965, KBâ), Pyramide, (1966, SMAK),  Ema, nu sur un escalier, (1966, LMK), en pensant à Duchamp*, Fenêtre quatre parties, (1968, SKB). Il transforme la photo prise ou recueillie, la projette à compter 1de 964 et peint. Chinon, (1987, MNAM) ou Mer-mer, (1970, NNG), il évoque réalisme romantique, comme Bougie, (1982, MAMStE) ou Crâne, (1983, ibid.), perpétuent le savoir-faire des peintres de Vanités.
Il s'attarde sur l'album de famille,  Oncle Rudi, (1965) en uniforme nazi,  Tante Marianne, (1965), supprimée lors de la campagne d'eugénisme, son père, Horst avec chien, (1965)  sa Femme, avec enfants, (1965)  et le flou est ici convoqué au nom de l'intimité. 
Il se tourne  vers l''expressionnisme non-figuratif, Sans titre, (1972, HLD), avec un triptyque de serpentins noirs torsadés ou des serpentins de couleurs sombres, Mariage, 335/4, (1972, MAMStE),  Silcate, (1973, MNAM).   Il donne des monochromes gris desquels se dégagent différents mouvements de pinceaux, Gris nº 349/3, (1973, 20J) ou Gris nº 365/2, (1974, MAMStE). En revanche,  Rouge, bleu, jaune, (1973, Musée Burba) comme Juin, (1983, MNAM) , flamboient d'abstraction * lyrique.
Soudain, il se projette à l'autre extrême de la peinture, celle qui déclare son impasse.  Il se contente de reproduire un carton d'échantillons de couleurs1 024 Couleurs, Nº 350/3, (1973, MNAM), ou 4096 couleurs  couleurs, (1974)  mélangées et rangés comme un nuancier ; reprise de l'idée de Taeuber* en 1916, de Mondrian* en 1919, de Kelly* en 1951, de Lohse* au début des années 1950.  Cette contestation de la peinture-en-impasse dure les années 1973, 1974, 1975.
Il procède à des abstractions nuagistes*, qui se veulent évocatrices de Titien, Annonciation, (19 73) et autre Peinture abstraite nº 444, (1979, MNAM). Touriste avec un lion, (1975).
Les quinze toiles  18 octobre 1977, (1988, MMFK), commémorent l'arrestation, mort et funérailles des chefs révolutionnaires de la Fraction armée rouge, dite bande à Baader ; elles ont l'à-peu-près des photographies de médecins légistes. 
Il a d'autres manières personnelles qui ne font plus appel au tremblé, et le révèle peintre sans ambiguïté.
La jonction entre figuration et non-figuration* est esquissée, Alpes, (1968, HLD) et Images de la ville, (1968, ibid.) abstraits pour les myopes, figuratifs pour les presbytes, fait du jeu de touches grossières,  les paysages urbains maniés en gris et noir, d'un pinceau expressionniste* si dévastateur que l'on croit voir des cités bombardées, Townscape, (1968, SGF) ou Wald, (2005).
Une abstraction sui generis, heureuse, en triangles au couteau frappés de quelques lignes  gracies, Jaune-Vert, (1982) ou Peinture abstraite, (1923), en vert et rouge. 
D'autre part, il y a  Forte, (1983, ibid), Said, (1983, BUSCH), 2 x 4 m.  quand il pose une couche, la gratte, une deuxième, la gratte, une troisième. place laissée au hasard et ainsi de suite jusqu'à obtenir l'effet de moire, Juin Nº 527, (1983, MNAM), déclinant le lisse et le travaillé ainsi que multipliant les plans, ou Peinture abstraite, (1987, VDHW), la verticalité de la toile se prêtant aux horizontalités décalées et dégradées des traits horizontaux, Glenn, (1983) ou Cage, (2009) ;  ces moires, il les traite en noir et blanc également, Abstrakt Bild nº 6482, (1987, MAMVP) ou St. Andrew, (1988, LACMA). Lorsqu'elles se déploient en rideau moussu aux teintes humides, il se rapproche du paysagisme abstrait, Chinon, (1987, MNAM), et Peinture abstraite, (1999).
D'une toile non-figurative il tire Trait sur rouge,  (1980), en prélevant verticalement jusqu'à 2048 fois un échantillon de pixels , le répétant sur 20m. Pour obtenir de très fines lignes superposées, sur 4,40 m. il fait de meme Strip,(2011
Il reprend la photo-peinture mais cette fois en couleur, et certaines, privées de flou, Le Cierge, (1982, Musée Burba), tremble autant que sa flamme, Fleurs, (1991) Petite baigneuse, (1994), Tulipes, (1995), Demo,(1997) Portait d'Ella, (2007).
A compter de 1998,il applique de l'huile sur des photos, de 2002, sur verre, de 2006,sur alu
Sculpteur.
Une oeuvre minimaliste* Four Panes of Glass, (1967) ne montre dans une armature d'acier que...la transparence.  Onze panneaux, (2004,  verre et  bois.
Il est aussi maquettiste, War, (2004).
En 2008, l'oeuvre compte 2700 numéros et une réputation mondiale pour un indiscutable savoir-faire

Expositions : 1959, Exposition de Noël, Dresde, (G) ;1964, Schmela Dusseldorf, (P)  ; 1969, Guggenheim, New York, (P) ; 1976, 1991, Liliane et Michel Durand-Dessert, Paris, (P) ;  1984, Musée de Saint-Etienne, (P) ; 2008, 2011, Maryan Goodman, Paris, (P) ; 2009, Musée  de Grenoble, (P) ; 2011, Tate Modern, Londres, (P) ; 2012, Centre Pompidou, Paris, (P)

Rétrospective : 1971, Beaux-arts de Düsseldorf ; 1991, Tate, Londres ; 1993, Musée d'Art moderne de la ville, Paris ; 1994, Moderna Museet, Stockholm ; Reina Sofia, Madrid ; 2002, Art Institute, Chicago ; San Francisco Museum of Modern Art ; Hirschorn, Washington ; 2008, Musée Rieder Burna, Baden-Baden.

Musées : Kunstmuseum, Bonn, 12 oeuvres ; Msée d'Ar moderne de Saint-Étienne, au moins 6 oeuvres de 1973 à 1983; Musée national d'Art moderne, Paris, une cnquantaine d'oeuvres.

Lieux publics : 2007, vittreil, Cathédrale de Cologne.

Citation(s) : Il a dit :
- Je fuis toute fixation, je ne sais pas ce que je veux, je suis inconséquent, indifférent, passif; j'aime l'indéterminé, le non borné, l'incertitude continuelle. D'autres qualités sont au service de l'accomplissement, de la propagande, du succès, is sont en tout cas démodés comme les idéologies, les opinions, les concepts, les dénominations.
Quel est donc le but de l’art ?" "Il permet de survivre dans ce monde. Un moyen parmi de nombreux autres… comme le pain, comme l’amour."