Fiche de présentation

RANCILLAC, Bernard

né le 29 août 1931 à Paris, France ; frère de Paul, dit Chase-Pot*, beau-frère de Liseran* et oncle de Marie Rancillac*; gravure avec Hayter*; autodidacte en peinture; 1963, s'engage dans la Figuration libre*; vit à Malakoff.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Après une période abstraite*, Composition aux épées, (ca. 1948), aux motifs eet à la disposition d'un paravent chinois, puis à la Tapiès*, Le Rouge et le noir, (1959), il devient représentant de la Figuration narrative*, et commence par exposer des objets usagés, étalés, mis plat, dans une démarche commune à Rauschenberg* en 1955 et à Jim Dine* en 1959. On est en 1961. Cependant, la même année, il montre un monochrome noir gaufré. En fait, c'est un pop* accordéoniste, allant d'une formule à l'autre pour revenir à la première. De 1962 à 1964, il passe à un éclatement de formes abstraites, à dominante blanche et rose, Election de miss Fantomas, (1962), dans lesquelles on retrouve la structure du corps humain et souvent le signe routier "défense de stationner", Casse-Bonbon, (1963) ; il affirme sa palette, Carnaval à Canaveral, (1963), Apparition de la vierge à des personnages de cartoons, (1964). Avec Le Retour de Mickey, (1964, Val), il reprend un autre cap, figures directement inspirées de la bande dessinée, de science-fiction, Mélodie sous les palmes, (1965), ou des visages plus classiques mais schématisés, disposés en foule autour d'un vide, Horloge indienne, (1966, MNAM). En 1965, il adopte la technique du mec art*, reprenant en bichromie, sur la toile, les contrastes d'un négatif de photo noir et blanc. Il adopte et l'acrylique et l'épiscope. Il s'engage, Silhouette affinée jusqu'à la taille, (1966, MPSG), contre la guerre du Vietnam, contre la famine du Sahel, Sainte mère la vache, (1966), indique la conspiration, A verser au dossier de l'affaire Ben Barka, (1966, MAMAC et autre version). Il emboite en croix deux feuilles de plexiglas et il fixe la silhouette d' Alan Ginsberg, (1968, MAMD), de sorte qu'on peut la voir, complète et pliée, de 4 côtés. Dans les années 1970 et au début des années 1980, il réalise des collages de photos couleurs sur dessin ou sur mec art noir et blanc, souvent consacrées au thème du sport, Coupe du monde, (1978, Val), dont le ballon est un crâne arrondi et posé en relief. Depuis le début des années 1970, il est pop-affichiste en s'attardant sur l'approximatif des panneaux, peints pour capter rapidement l'oeil du chaland, Noël Mc Ghee, (1973, MNAM), à trois couleurs seulement. C'est une peinture réaliste* transformée par le exigences des grands panneaux muraux. Ses gros plans de figures rappellent par leur mauvais goût une période de Picabia*, vernissé en moins ; en 1996, il pastiche ses transparences. Il s'intéresse au jazz, Coltrane, (2008), tout en revenant avec une série de treize toiles à l'engagement politique, A la mémoire d'Ulrike Meinhof, (1978). Il sophistique aussi sa démarche en manipulant la présentation plane traditionnelle : des femmes aguichantes sont éclatées en 5 panneaux et reconstituées à contretemps; cela accompagne de 1980 à 1983, des objets éclatés, des montages de peinture et d'encadrement de couverture de magazine, celle-là reprenant et développant un détail de celle-ci, Coeur, (1993), découpage publicitaire, surmonté de 4 photos tirées d'affiches et surmontées d'un crochet d'esse. Il puise dans les panneaux publicitaires pour cinéma, Moment, (2001), dans les prospectus de voyagistes, Natacha Atlas, (2008), et sature ses couleurs jusqu'à la provocation de l'oeil.

Expositions : 1956, Le Soleil dans la tête, Paris ; 1965, Mathias Fels, (P) ; 1991, 2006, Thierry Salvador, Paris, (P) ; 2008, Figuration narrative, Centre Pompidou, Paris, (G) ; 2009, Laurent Strouk, Paris, (P) ; 2010, Patrice Trigano, Paris, (P).

Citation(s) : Il a dit :
- Le journaliste et le photographe sont plus présents sur l'évènement et plus rapides en communication. Mais le peintre a le temps pour lui, le temps de s'enfoncer dans la chair du temps. Cela s'appelle l'histoire.
On a dit :
- Quand tant de photographes s'ingénient à singer la peinture, vient un peintre qui met son génie à singer la photographie. (....) Un art qui emploie le langage de tous les jours, celui de la bande dessinée, de l'affichage, de la photographie. Des couleurs franches qui disent franchement ce qu'elles ont à dire : le bleu, le ciel, le vert, l'herbe, et le rouge, le sang. (Pierre Bourdieu).