Fiche de présentation

MICHONZE, Grégoire, ( Grégoire Michonzic, dit, )

né le 22 mars 1902 à Kishineff, Moldavie, Russie; 1919-1920, Beaux-Arts, Kishineff; 1921, de Bucarest; 1922, vient en France et vit à Montparnasse*; Beaux-Arts, Paris; 1937-1938, séjourne aux États-Unis; 1940-1942, engagé volontaire et prisonnier de guerre; 1982, meurt le 29 décembre à Paris, dans son atelier de la rue de Seine, d'une crise cardiaque.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Ami de Soutine*, marginal du surréalisme*, il débute, en 1918, à 16 ans, par le fauvisme (voir Fauves). En 1920, il s'inspire des intérieurs hollandais en les peuplant d'étrangeté dont Delvaux* fait son pain quotidien. Il vient un moment où il se décrète surréaliste*; si peu Personnages surréalistes, (1931) ou La Jupe rouge, (1932). Il devient témoin, hors normes, de son époque. Il rapporte de captivité des dessins hallucinants. À compter du milieu des années 1930, il trouve son style, celui d'un moderne Breughel. Ses scènes de genre marquent l'arrêt du temps, comme chez Balthus*, et simultanément le mouvement; elles rapportent souvent fêtes ou bagarres, Femme et intérieur, (1934), On joue le rouge, (1937), mais le grouillement des figures hablllées ou dévêtues à la moderne a un aspect paillard, Rixe, (1963) le renvoie au maître flamand. Au-delà du fait rapporté, il s'inspire de la manière des primitifs, il scrute les détails et les rend avec acuité. Tel portrait sort tout droit de la Noce, visage rude de paysan à la bouche entrouverte. De 1953 à 1969, dans de petits tableaux qu'il considère comme alimentaires, l'espace domine les figures et, qu'il soit paysage ou site urbain, se trouve traité avec un zeste de naïveté*. Seule varie sa technique et, partant, ses couleurs, étouffées, mates, à l'essence de briquet, procurant un aspect de fresque, jusqu'en 1975, ou, à compter des années 1980, Scènes de guerre à Juilly-sur-Sarce, (1982), vernissée et de palette vive. Peintre de figures, l'environnement n'est là que pour s'adapter à elles. Exceptionnellement, il peint la réalité avec fidèle précision, Nature morte, (1946). On estime son oeuvre à 6 000 numéros.

Expositions : 1924, Salon d'Automne, Paris; 1932, Atelier, Antibes, (P); 1946, Arcade, Londres, (P); 1953, Chez Mayo, Paris, (P); 1997, Barbier, Paris (P).

Rétrospective : 1985, musée d'Art moderne, Troyes; 2002, musée du Judaïsme, Paris.

Citation(s) : On a dit :
- Tes personnages, ils me donnent l chair de poule, on dirait des criminels, des pervers, des monstres! Bravo! Et tout ça nous arrive du fin fond de la Bessarabie? Incroyable !   (Henry Miller).