Fiche de présentation

KAHLO, Frida

née le 6 juillet 197 à Coyoacan, Mexico, Mexique, de Guillermo Kahlo, photographe et d'une métisse mexicaine; 1914, poliomyélite qui la laisse infirme de la jambe gauche; 1922, décide de changer sa date de naissance et de la fixer à 1910, année de la révolution mexicaine; 1925, s'initie à la gravure; 1926, grave accident de la circulation : colonne vertébrale brisée en trois endroits et pied droit écrasé; sa mère lui fait fabriquer un lit à baldaquin muni d'un miroir pour pouvoir continuer à se peindre quoique allongée; 1929, épouse Diego Rivera*, âgé de 42 ans; ne porte plus que des vêtements mexicains traditionnels; 1932, elle conçoit par deux fois, mais ne peut mener ces grossesses à terme; 1936, se lie avec Izamu Noguchi*; 1937, avec Trotski; 1938 avec Nikolas Muray*; 1939, divorce de Rivera; 1940, l'épouse de nouveau; elle s'installe à Coyoacan, dans la Casa Azul, la maison bleue, demeure familiale qu'elle fait repeindre de cette couleur; 1942-1945, enseigne à l'académie La Esmeralda de Mexico; 1945, doit porter un corset de plâtre; 1950, subit sept interventions chirurgicales à la colonne; pour le surplus, travaille en chaise roulante; 1953, amputation d'une jambe; 1954, meurt le 13 juillet à Coyoacan.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Par la force des choses, elle n'eut, à compter de 1923, presque qu'un seul modèle, elle-même. Elle se peint et se repeint sans cesse dans un style qui mêle la simplicité des muralistes* sud-américains, teintée de "naïveté", à la traduction hautaine de ses souffrances.
Elle commence à peindre à 18 ans, Villageois, (1925, Musée de Tlaxcalteca), dans un style mi-naïf*, mi-folklorique. Autoportrait à la robe de velours, (1926, FDO), comme Portrait d'Alice Galant, (1927, FDO.), sobres sur ce fond noir adopté par Labisse* dans les années 1940, sont proches de la Nouvelle Objectivité*, Miguel Mira, (1927), musée de Tlaxcala).
Le registre se modifie et c'est désormais celui de la vie mexicaine qui est prépondérant, L'Autobus, (1929, FDO) et le plus significatif peut-être des racines indiennes dont elle se réclame, My Nurse and I, (1937, FDO), une indienne massive frontale, allaite la Frida Khalo adulte réduite aux dimensions d'une poupée. Dans la série de ses autoportraits, Self-Portrait, (1930, MFAB), on la voit un peu androgyne, le sourcil épais unique, la lèvre ombrée, le cheveu dru, c'est sa manière d'afficher son ambiguité sexuelle qui lui fait avoir entr'autres, une aventure avec Georgia O'Keefe*. Elle reste imperturbable sous l'agression des animaux ou, comme dans d'autres toiles, subissant l'attaque des végétaux, avec la précision d'un primitif flamand du XVe sud-américanisé, Fulang-Chang & Me, (1937, MoMA). Et aussi, la fresque, Self-Portrait very Ugly,(1933), à la manière des portraits du Fayoum. Elle exhibe ses souffrances physiques sans concession, Les Deux Fridas, (1939, MAMM), habillées de long, les coeurs arraché à gauche, à l'air libre à droite, reliés par un drain sanglant, tenant dans une main le médaillon de Rivera ou La Colonne brisée, (1944, FDO), le torse nu, lardé de clous, ouvert sur une prothèse de fer. Elle raconte ses avortements, My Birth, (1932) ou Henry Ford Hospital, (1932, FDO), A Few Small Nips, (1935), puis ses opérations, Withot Hope, (1945, FDO), ou Mi Nanay Ya, (1937, ibid.) images pleines de souffrance et de sang. D'autres toiles la représentent, le buste coupé, hiératique, avec au front l'oeil de connaissance, portant une tête de mort, Pensées de mort, (1943) ou la miniature de Diego, Diego et moi, (1949). Impassibilité dans la cruauté.
D'autres sujets la retiennent parfois, comme ces natures mortes de fruits aux chairs arrachées, sanguinolents, Fruits de cactus, (1938) ou Nature morte au perroquet, (1951). Pour des motifs alimentaires, elle n'abandonne pas le portrait vériste* de la bourgeoisie nantie, Portrait de l'ingénieur Eduardo Morillo Safa, (1944, FDO) et surtout Portrait de l'ingénieur Marte Gomez, (1944) ou encore Portrait d'Irène Estella, (1946, MFAB). Par dévotion, ce sera Portrait of my Father, (1952, musée Frida Kahlo). Des allégories aussi, où elle se met en scène dans un décor souvent naïf*, où elle exprime toujours ses souffrances physiques, reflets de la souffrance morae d'un amour exclusif qu'elle doit partager, sans pour autant lui être fidèle. D'autres constituent une vengeance après que la commande de mural à Diego Rivera, soit annulée par Rockfeller; cela donne lieu à My Dress Hangs Here, (1933), panoramique composite de New York et de l'Antiquité, piqué de dollar, de cuvette d'aisance, d'étoile soviétique. Self-Portrait Between Mexico and the United States, (1932), vieille civilisation d'une part et industrie de l'autre.
On estime l'oeuvre à 200 numéros.

Expositions : 1938, Levy, New York (P) ; 1939, Pierre Colle, Paris, (P) ; 1953, Lola Alvarez Bravo, Mexico (P) ; 2010, Palais des Beaux-arts, Bruxelles, (P).

Rétrospective : 1949, Palais des Beaux-arts, Mexico ; 1953, Art contemporain Lola Alvarez Bravo, Mexico ; 1993, Hambourg et palais Lange Voorhout, La Haye ; 1998, Fondation Gianadda, Martigny ; 2005, Tate Modern, Londres;  2007, Palais des Beaux-arts, Mexico ; 20100, Martin Gropius Bau, Berlin ; 2014, L'Orangerie des Tuileries, Paris.

Musées : Musée Frida-Kahlo, Coyoacan, Mexico.  Musée privé, Carlos Noyola, contenant 1200 objets ayant prétendument appartenu à Frida Kahlo, ce que de nombreux experts contestent, San Miguel de Allende.

Citation(s) : Elle a dit :
- Non, je ne suis pas surréaliste, je peins ma propre réalité. (à André Breton).
On a dit :
 - L'art de Frida Kahlo est comme un ruban autour d'une bombe. (André Breton).
- Ni Derain ni moi-même sommes capables de peindre une tête comme FridaKahlo. (Picasso)
- Frida est l'unique exemple dans l'histoire de l'art de quelqu'un qui se soit déchiré la poitrine et le coeur pour rendre compte de la réalité biologique qu'ils contenaient. (Diego Rivera).

Archives : 30 malles ouvertes en 2002, au contenu partagé entre les musées Kahlo et Rivera.