Fiche de présentation

HUNDERTWASSER, Fritz, ( Friedrich Stowasser, dit )

né le 15 décembre 1928 à Vienne, Autriche; 1948, Beaux-Arts, Vienne, pendant 3 mois; 1949, adopte un pseudonyme, Fritz H., qu'il changera par la suite en Friedensreich; 1949, se lie à René Bro*; 1950, Beaux-Arts, Paris, pendant un jour; 195, voyage à travers le monde; 1953, achète une fermette à la Oicodière, Alençon; 1959, enseigne aux Beaux-Arts de Hambourg; 1974, immigre en Nouvelle-Zélande; bourlingue mais se fixe à Vienne; 1981, prix d'État de l'Autriche; 2000, meurt le 19 février à bord du 'Queen Elizabeth-II', entre l'Australie et l'Europe, d'une crise cardiaque.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Le scrupuleux inventaire de ses débuts, en 1945, répertorie les dessins anodins et précis par lesquels tout artiste débute. En 1949 naît la ligne accusée dont tout va découler. Miroitements de l'eau dans Maisons et port de Portofino,(1949); les rayures de la nappe, Moulin à café sur nappe ravaudé, (1949) ou Tables dans une trattoria, (1949); fuite de la perspective de rue bouchée par les horizontales et les carrés des fenêtres d'un immeuble, Rue étroite à Sienne, (1949). Sa double composante est présente, la microgéométrisation en mosaïque et la courbe Jugendstil*.. Influence décorative du Klimt* de la maturité, son concitoyen : le motif est noyé dans les motifs, La Route vers Assise, (1949) ou Ultramarine, (1962, Kunsthaus, Vienne). Puis le paysage est résillé, Panorama de la ville, moitié Sienne, moitié Paris, (1950), et c'est le chemin de l'abstraction* ers la non-figuration*, chaque carré ayant une valeur esthétique propre; la toile est devenue un émail cloisonné. Dans Venise, 1952, des visages à la Klee* sont directement lisibles, tandis que les mêmes visages, en 1998, sont cryptés. En 1953, nouvelle étape, la spirale, Le Jardin des morts heureux, (1953), encore simple comme un jeu de l'oie mais qui, dorénavant, va en se complexifiant; cette spirale est désormais le trait emblématique de l'oeuvre, souple, lovée, en forme de labyrinthe, de section d'arbre, de méandre; elle déploie ses tons acides, émeraude, turquoise, orangé, jaune éclatant, chatoyante, toute enchâssée de mosaïques irrégulières, rehaussée d'argent ou d'or, Impression, (1955, Kunsthaus, Vienne), et faisant intervenir la brillance dans des couleurs jusque-là vives mais mates, Je ne sais pas encore, (1960, Kunsthaus, Vienne). De temps à autre, la construction est organisée de telle sorte que l'oeil détecte un visage ou une forme issus de ces montages. Il réussit faire oublier le maniérisme de l'art décoratif du Jugendstil (voir Art nouveau), parce qu'il transcende la décoration par la force, l'originalité de l'écriture, l'homogénéité de l'oeuvre dont les détails sont soumis à l'ensemble. Parfois revient la figuraion, Her Lady with the Mirror, (1974, Kunsthaus, Vienne) ou Rêveries rouges, routes de sang (1987, Kunsthaus, Vienne), de même composition que les villages de Schiele*. Le sujet se détache plus de son ensemble de mosaïque, Maison arc-en-ciel, (1976), chalet pris en plongée, ou Bateaux sur le fleuve Violet, (1998), les embarcations en forme de lèvres serrées. La même année, on voit apparaître une légère fluorescence venant de la doublure du trait.
Le comportement insolite sert partiellement la notoriété, lorsque avec ses élèves, à Hambourg, il trace une spirale sans fin (on se rappelle la ligne de Manzoni*) ou produit des estampes à 3 000 exemplaires, ou propose des autographes moyennant dons. Il est aussi l'auteur de drapeaux (projets), de timbres-poste (réalisations), de plans d'urbanisme (projets), de constructions (réalisations) et de trois tapisseries dites des Gobelins, (1981, 1983, 1984).

Expositions : 1952, Art-Club, Vienne (G); 1954, Paul Faccheti, Paris (P); 1962, Biennale de Venise; 1999, Patrice Trigano, Paris, (P).

Rétrospective : 1975, Haus der Kunst, Munich, et Musée d'Art moderne de la ville, Paris.

Musées : Kunsthaus, Vienne.

Lieux publics : 1950, 2 murals*, Saint-Mandé, en collaboration avec Bro; 1986, Hundertwasserhaus, création d'une HLM, à la Gaudí, au ciment teinté, aux bulbes en oignons, aux planchers irréguliers, aux arbres sortant de fenêtres, récupérant partiellement l'immeuble original, il en profite pour mettre une touche à divers immeubles du quartier; 1987, transformation de l'église Sainte-Barbara à Bärnbach, Styrie; 1989, usine d'incinération, Vienne; 1991, Kunsthaus, Vienne, ransformation d'un bâtiment industriel construit en 1892 par Thonet Bros.

Citation(s) : Il a dit :
-The straight line is God less. The spiral is the symbol of life and deat. The Kunsthaus Wien would like to be a bastion against the dictatorship of the straight line.