Fiche de présentation

GUSTON, Philip ( Philip Goldstein, dit )

né le 27 juin 1913 à Montréal, Québec, Canada, d'une famille émigrée depuis 1905, d'Odessa; 1919, sa famille part pour Los Angeles; 1925, commence à dessiner; 1927-1929, rencontre Pollock à l'Ecole des arts manuels de Los Angeles dont il est renvoyé pour sarcasmes contre le crps enseignanrt; suit l'enseignement de Krishnamurti; 1930, Institut d'art Ortis de Los Angeles; 1935, s'installe à New-York, y vit avec Pollock et travaille pour le Federal art project*; 1967, s'installe à Woodstock; 1972-1978, enseigne à l'Université deBoston; 1975, enseigne au Collège de l'association artistique d'Amérique; 1979, subit une crise cardiaque; 1980, meurt le 7 juin à New York, d'un infarctus.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Après une époque (1930-1941) d'intense activité en art monumental dans la filiation de Léger*, mais surtout d'Orozco* et de Siqueiros*, Bombardement, (1937), tondo construit autour de l'impact de la bombe, Martial Memory, (1941, SLAM, ou Porch, (1947, univ. of Illinois), il s'adonne à la peinture non-figurative*. De 948 à 1950, il n'achève et ne conserve que trois oeuvres, The Tormentors, (1947-1948, MASF), dans laquelle les géométries se meuvent à la manière de celles des abstraits européens inspirés du cubisme*; Review, (1948-1949, NGW) qui se rapproche, par sa ligne d'horizon séparant le ciel d'un amoncellement de quadrangles, de Nicolas de Staël*, et enfin, Red Painting, (1950, MASF), dont la touffeur, l'épaisseur et la profondeur rappellent les Johns* des chiffres. La palette est noire et pourpre, profonde et troublante. De 1951 à 1968, son abstraction devient plus lyrique, plus informelle, vibrante, White Painting I, (1951, MASF), proche de Tobey*, Painting, (1954, MoMA), tenté par le paysagisme  proche de Monet, Fable, (1956-1957, WUGA) comme Le Retour, (1956-1958, Tate), proches de De Kooning*. Jusqu'en 1968, il appartient à l'expressionnisme* abstrait de l'école de New York*. Avec Painter, (1963) apparaît une forme de tête ; à compter de 1967, il intensifie la peinture des choses de la vie courante, comme si, avant de faire des phrases, il voulait se forger un vocabulaire, (et même le radicalisme de cinq  traits verticaux, Tower, (1968) ; ce sont des ampoules électriques, des bonnets de Klu-Klux-Klan, des chaussures vues de la semelle, des mains agressives, etc. Dans la palette, le pourpre est remplacé par le carmin et le rose; la technique est rapide, usant de gros coups de pinceau. Le thème inquiétant du Klan, apparu dès 1930 dans The Conspirators, se déploie en 1969, The Studio, Blackboard, ou The Meeting, c'est la terreur en rose et noir. Puis viennent les semelles cloutées, Évidence, (1970, MASF). Dans Painting, Smoking, Eating, (1973), la figure humaine est réduite à une boule dotée d'un oeil sans bouche, même si une cigarette allumée y est fichée, sans nez, sans oreilles. Bientôt les semelles seront dotées de jambes pliées au genou, à angle droit, et groupées comme des sculptures massives, Monument, (1976), dans des raccourcis impressionnants, Sleeping, (1977); elles s'essuient les pieds sous la menace du fouet, Green Rug, (1976); elles sont abandonnées dans l'attente, The Floor, (1976); elles sont prêtes à se battre contre des poings dotés de boucliers en couvercle de poubelle, The Street, (1977); elles se transforment en manches de veston, The Coat, (1977) ou Back View, (1977, MMSF); elles forment un mur de chaussures, Ancient Wall, (1978, HIR., elles se bousculent devant une porte d'entrée, Entrance, (1979), elles encombrent la montagne, Ravine, (1979, MNAM). L'obstacle infranchissable revient comme une obsession noire, Frame, (1976, Saat), Black Sea, (1977, Tate), ou colorée, Source, (1976), portrait de sa femme au lit, The Ladder, (1978). Sa dernière toile, Sans titre, (1980), une boule de scaphandre jette son "oeil" sur le champ de détritus où elle a roulé. Il anticipe la bad paintng*.

Expositions : 1931, Stanley Rose, Los Angeles, (P) ; 1982, Whitechapel Art Gallery, Londres,  (P) ; 1995, Musée de l'abbaye Sainte-Croix, Les Sables-d'Olonne, (P) ; 2000, Centre Pompidou, Paris, (P) ; 2010, Fresh Hell, Palais de Tokyo, Paris, (G).

Rétrospective : 1962, Guggenheim, New York ; 1980, Museum of Modern Art, San Fancisco ; Corcoran Gallery of Art, Washington ; 1981, Museum of Contemporary Art, Chicago ; Whitney New York ; 1982, Stedelijk Museum, Amsterdam ; 2004, Royal Academy, Londres.

Musées : Museum of Modern Art, San Francisco, nombreuses oeuvres.