Fiche de présentation

DESGRANDCHAMPS, Marc

né en 1960 à Sallanches, Haute-Savoie, France ; 1978-1981, Beaux-Arts, Paris ;  vit et travaille à Lyon.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il commence par être un surgeon français des expressionnistes*, Sans titre, (1987), proche de Max Beckmann*. L'année suivante, il dépouille ses personnages statufiés sur fond uni coupé d'une tenture unie, Le Rasoir, (1990, Frac),  Sans titre, (1991), deux nus oranges sur fond vert. Le relief des ombres est fait de violet mêlé de noir ou de blanc de zinc. Il y a dans la construction des relations linéaires entre le décor et le personnage, entre les personnages avec eux mêmes : deux bras se répondent qui appartiennent à deux êtres différents, ou la bordure du dossier prolonge la bretelle d'un corsage. Et ainsi jusqu'en 1995.
Venant de la photographie, il s'attache à la nier pour sublimer le sujet jusqu'à la peinture. Dans une même palette généralement glauque d'huile diluée, le sujet est disloqué dans divers éléments graphiques et l'oeil doit synthétiser pour retrouver l'ensemble. S'il crée en polyptyque, les jonctions sont décalées, (1993), "pour indiquer le changement de plan cinématographique", dit-il ; les personnages sont sectionnés, (1993), rendus transparents comme des zombies, (2000) ; les images s'additionnent et se croisent,  (1999, 2001), la matière dégouline en pluie, (2004).  Ses nus sans concession dans une nature châtiée, puis ses nus aux jambes écartées, obscènes mais lisses, dans une nature rapiécée, dont chaque composante est comme un morceau lyrique, relié aux autres et à leurs parties internes, les veines des arbres et des pierres, les contours de celles-ci, les branchettes dépouillées, baignant dans une pâte aqueuse, solidifiée. On voit des bois, mais ce ne sont pas des sous-bois car toute lumière est absente et pourtant il fait jour ; des bambous se reflétant dans l'eau ou s'y prolongeant comme vus de derrière un aquarium ; des jambes sans corps s'interposent aux fûts et aux dolmens, les serviettes de bain décolorées adoptent une rigidité verticale moussue. Ainsi en est-il du thème des plages apparu en 2003, solution de continuité ou figures tronquées, Sans titre, (2003), deux baigneurs, un transatlantique, vus derrière un ruissellement., transparence corps dématérialisés et des objets au travers desquelles apparaît le paysage, Sans titre, (2005). Ses compositions sont traversées par une ligne implicite à mi hauteur d'un chromatisme clair dans la partie supérieure et sombre dans l'inférieure sans pour autant que la représentation soit altérée, les sujets brochant les deux zones, Sans titre, (2004). Toujours, Sans titre, (2005, MNAM), un vol de corbeau sur un panorama de collines. Il aborde des sites urbains inanimés et les bâtisses quoique modernes, semblent sinon proches du délitement tout au moins délaissées. D'autres thèmes surgissent comme celui du cheval portant des cercles comme licou, (2009), dialogue avec Jérôme Basserode*, ou champ de course, (2007, MAMVP), en cinq panneaux et triptyque, (2013), la femme de dos sui dit adieu à la  barque qui s'en va.
Lorsqu'il travaille à la gouache, subitement la palette s'éclaircit, abandonne son aspect quelque peu funèbre et devient joyeuse, (2005), triptyque d'une jeune-fille virevoltante. Il contredit  la prétendue mort de la peinture en la renouvelant ; importance post-moderne* de sa création, comme en d'autres temps et d'autres lieux Neo Rauch*/

Expositions : 1985, Maison de la culture et de la communication, Saint-Étienne, (G) ; 1986, ARC, Paris, (G) ;  1988, Villa Merkel, Esslingen, (P) ; 1995, 2010, Zürcher, Paris (P) ; 2005, Kunsmuseum, Bonn, (P) ; 2011, Musée d'art moderne de la ville, Paris, (P) ; 2013, Fondation Salomon, Alex, (P)

Rétrospective : 2011, Musée d'art moderne de la ville, Paris ; 2013, Fondation Salomon d'Alex, Haute-Savoie.

Citation(s) : Il a dit : -Je crée avec des bribes de mémoire, à partir d'événements fortuit, des situations indéterminées, que je considère comme des non-lieux.