Fiche de présentation

COURMES, Alfred

né le 21 mai 1898 à Bormes-les-Mimosas, Var, France ; 1919-1925, rencontre La Fresnaye*, dans un sanatorium, et reçoit de lui des conseils; 1927-1929, épouse une belge, vit à Ostende et découvre les primitifs flamands ; 1930, s'établit à Paris, près du canal Saint-Martin ; il y passe par des années de reconnaissance et des années d'oubli et de stérilité durant lesquelles il occupe divers emplois alimentaires ; 1993, meurt le 8 janvier à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Au départ, en 1921, quelques toiles cubistes*, aux plans horizontaux, étalés et superposés ; c'est déjà un pastiche. Mais aussi, Portrait de la soeur de l'artiste, (1921, MBB), d'un Art déco* accompli. Puis cette période ostendaise durant laquelle les primitifs flamands le marquent, leur précision, leurs paysages et les scènes de genre, en arrière-plan, Le Repas aux champs, (1922), Ostende, (1929), Le Portrait de Peggy Guggenheim*, (1926) est inspiré du Novecento*. Le cubisme se survit dans l'Art déco, à titre de syntaxe, avec sa rigidité et son maniérisme, Le Marchand de poissons, (1927), aux mains contournées comme dans la peinture allemande du XVIe ou Le Couple et la bicyclette, (1935, MNBAA). Il a le goût du classicisme. C'est alors que, prenant ses distances avec ce que la tradition peut avoir de compassé et de rangé, il aborde les sujets religieux de manière gaillardement iconoclaste, y mêlant les emblèmes publicitaires. Non seulement il s'intéresse au thème de Saint Sébastien, (1934-1935, MNAM, Paris), cousin de Querelle de Jean Genet, plusieurs fois répété, mais aussi à celui de l'Enfant-Jésus repris à la publicité du savon Cadum dans Ex-voto à saint Sébastien, (1935). Il y introduit des références pop*  avant la lettre, le graphisme et la présentation publicitaire du camembert dans 45 % B.A. (1961) (encore saint Sébastien) ou Bibendum-Joseph porteur d'une branche de lys fondant sur une Marie à la cuisse légère dans La Pneumatiqe salutation angélique, (1968, FNAC, Paris), ou l'évocation du vermifuge La lune dans L'Intervention de l'armée, (1969, MAMVP, Paris). Il est proche du surréalisme*, sans en être, alors que ses démystifications blasphématoires le rapprochent de La Vierge corrigeant l'Enfant-Jésus d'Ernst en 1926, mais il est plus agressif. Il est proche aussi du vérisme*, L'Apôtre face au pédiluve, (1967) est cousin de Dix*, mais il prend plus ses distances face aux mutilations. Il pastiche savoureusement Picasso* dans Autoportrait, (1958). Ses mythologies au profil grec, de 1937 à 1978, sont plus lourdement baroques, chargées comme un Gustave Moreau*. Il métisse les styles représentatifs. L'oeil de la fin de siècle, qui redécouvre la figuration, peut regarder un peintre qui, en 200 ou 300 toiles étalées sur soixante-dix ans, n'a jamais cessé de pratiquer le réalisme en ironisant sur celui d'hier. Il est de la même famille que Trouille*. On lui doit des vues de Paris, Canal Saint-Martin, (ante1940, Musée Carnavalet) ou Place des Combats, (1949, ibid), inanimés et classiques.

Expositions : 1925, Salon des Indépendants, Paris ; 1927, gal. du Montparnasse, Paris, (P) ; 1977, 1987, Jean Briance, Paris, (P) ; 1998, Seita, Paris, (G).

Rétrospective : 1989, Musée national d'art moderne, Paris.

Lieux publics : 1939, fresque, La France heureuse, 124 m, salle à manger de l'ambassade de France, Ottawa.