Fiche de présentation

CORPET, Vincent

né le 20 mars 1958 à Paris, France ; 1978, cours du soir de la ville de Paris ; travaille à Paris et à Marseille.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il faut rendre compte de sa peinture dans les termes dont on parle de celle de son cadet Moignard* : même iconographie chrétienne puisée dans le tragique de la passion (et parfois même thématique érotique), même gamme de couleurs, même graphisme en quadrillé et en ligné, même aplatissement de la perspective, même - plus rare - géométrisation indiquant que l'on est dans le siècle de Picasso*. Corpet est de 4 ans l'aîné de Moignard; est-ce un repère? mais ils ne travaillent pas dans la même ville. Tantôt il est dans la mouvance expressionniste*, mais adopte, heureusement sans exclusive, la totalité des couleurs. Il peint par association d'idées des objets qui en renvoient à d'autres comme en analyse freudienne et pour sceller la démarche, il use souvent de toiles rondes et circulaires intitulées Analogies. Tantôt il est un peintre clinicien de la réalité, sans concession : poses frontales fixes sur fond nu, substitut de la photo anthropométrique. L'étrangeté et la fascination viennent de la répétition, de la grandeur nature, serrée dans un cadre étroit comme l'Adam et Ève de l'Agneau mystique de Van Eyck, de la neutralité qui ne cherche à exprimer ni érotisme ni psychologie, 10 19 31/ 3 10// 7 9///95, (1995, VP). Tantôt, enfin, il est surréaliste*, lorsqu'il crée des organes biomorphes où les attributs mâles s'enchaînent aux attributs femelles pour former un hybride se détachant en boule sur son fond uni (1991-1992). À ce genre ressortissent deux toiles aux titres énigmatiques chargés e numérotation (dans l'oeuvre?), de dimensions et probablement de dates, 25 77 P 19.20.22. X. 13 XI 93 HIT 55 x 46 (1993), qui est le pendant mâle de 21 76 m 18. 20. 21. 30. IX 89 HIT 46 x 55 (1989), qui est la reproduction de L'Origie du monde de Courbet. Et aussi les 602 dessins des Cent Vingt Journées de Sodome, (1991), pour donner à voir la réalité, non perçue par la moyenne des lecteurs de Sade, avec ce que cela suppose de sacrilège, d'obscénité, de tortures, vues en noir et blanc sur glassochrome, ce qui accentue l'aspect distancié de son regard. Le petit format, 10 cm, met en évidence la virtuosité du dessin anatomique, de la perspective et des demi-teintes. En 1998, il transforme les images d'animaux, faisant d'un grenouille un hippopotame, coupant le cochon à la hauteur du cou pour y glisser son arrière-train, créant de grandes compositions, amalgame de fruits et légumes, de membres humains et de fragments animaux, juxtaposés, superposés dans leur huile diluée tojours mate et sur lesquels on sent passer un souffle de surréalisme. Ces amalgames, ces trophées sont traités en couleurs, en lie de vin ou en gris, mêlant grâce à des transparences le plein en ombres chinoises et le peint en à-plats translucides.
Il s'attaque à Ingres, en créant des "analogies" en grisaille, peintes comme il le fait usuellement, sur des papiers au sol ; le trait est évident , la construction personnelle.
En 2002 son oeuvre compte 3 000 numéros. 

Expositions : 1982, Mesdames-Messieurs, Montpellier (G); 1983, Trans/form, Paris (G); 1984, R.C. des Fossés, Saint-Étienne (P); 1992, Marwan Hoss, Paris (P); 1995, 1998, Daniel Templon, Paris, (P) ; 2010, gal. des Ponchettes, Nice, (P) ; 2013, Musée Infgree, Montauban, (P)