Fiche de présentation

BOUSSARIE, Didier

né le 14 décembre 1958 en France ; 1982-1983, atelier de dessin Noa-Noa de Tulle ; 1983-1987, école d'art de Cergy-Pontoise ; 1984, s'installe à Vitry.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Les gisants verticaux dans leurs linceuls juxtaposés d'ocre et de noir, de bois et de pierre surgissent de l'ombre du tombeau, tels qu'en hiératisme la mort les a transfigurés, leurs mains encore crispées par l'agonie. Nus ou revêtus dune dernière robe, complets ou à demi-corps, haut ou bas, l'autre moitié enfouie dans la terre charnelle. Il y a aussi de simples évocations non-figuratives* de ces moments : constructions de planches ou de minerai peints qui, à défaut d'avoir le même pouvoir de suggestion, ont la même densité. Une trace filamenteuse rappelle un passage; un simple trait séparant deux zones équivalentes, comme l'interstice de la tombe, suggère un autre passage, celui du miroir. Ce néo-expressionniste* aux reflets dorés ou brûlés met en relation avec le mystère de la mort : "Quel secret dans ces yeux fermés/quel courage pour dire que cette âme existe quelque part." La même manière sert à dire l'érotisme, sur des formes allusives reprises à la même palette, abondamment vernissées, il met en avant, par fixation à quelques millimètres, une femme nue d'une photographie sur verre, sur fond de halo peint, par exemple. En 2001, il se souvient de la tornade de 1999 qui ruina les bois de France; à l'huile, avec un effet de fusain, ce ne sot que troncs dépouillés, arbustes arrachés, massifs saccagés, dans le plus grand dépouillement. Dès lors tout ce qui est fibreux le retient. Cette touffe, c'est une fleur d'artichaut, cet ébouriffé, c'est la chevelure d'une femme allongée à peine tracée, cet enchevêtrement, c'est un arbuste desséché au sommet d'une dune; le noir de la tempera est souvent ourlé de jaune. (2008). L'arrière saison est son domaine et celui des paysages, de la botanique et du biologique qu'il traite au tempera ou au feutre avec la même sécheresse. La route qui s'enfonce, Paysage, (2011), la fleur fanée, Dalhia, (2011), les corps après la détumescence, Nu, (2010), l'animal avant sa corruption, Oiseau, (2010), ne sont que brindilles de traits assemblés ; il présente aussi une feuille morte dans des écrins de métal, hebier devenu précieux, Amour en cage, (2011).

Expositions : 1989, Margot Virgil, Paris, (P) ; 2008, 2011, Maria Lund, Paris, (P).