Fiche de présentation

BISSIER, Julius

né le 3 décembre 1893 à Fribourg-en-Brisgau, Bade-Wurtemberg, Allemagne ; 1913, université de Fribourg et Académie de Karlsruhe ; 1914-1918, mobilisé ; 1927, rencontre le sinologue Ernst Grosse, qui lui fait découvrir l'abstraction des idéogrammes ; 1929-1933, enseigne la peinture à l'université de Fribourg ; 1939, cherche refuge à Hagnau, au bord du lac de Constance ; 1949, devient adepte du zen ; 1961, membre d'honneur des académies des Beaux-Arts de Berlin et de Nuremberg ; s'établit à Asocna ; 1965, meurt le 18 juin à Ascona.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Par deux fois, il brûle sa production; en 1934, tout ce qu'il avait peint jusque-là dans l'esprit de la Nouvelle Objectivité*, et l'oeuvre graphique non-figurative* de dimension plus grande qu'à l'accoutumée, réalisée entre 1953 et 1956. La rencontre de l'écriture chinoise lui donne le goût d'exprimer de manière abstraite les sensations intérieures. Ce sont des signes, des croix, des taches, des lettres, des objets, bouilloires, vases, amphores, ramenés à la même échelle et ramassés au centre de petits formats, d'une lisibilité délibérément accessoire. Il dépose sur la toile ou le papier ces quelques formes aussi dépouillées que possible, dans l'équilibre, le silence, l'intériorité. Entre 1930 et 1946, ce seront les psychogrammes dessinés exclusivement à l'encre de Chine, non-figuratifs. En 1956, il recommence, en petits formats, des oeuvres inspirées de celles de 1953 à 1956, qu'il a détruites. Oeuvre de délicatesse globale et regroupée : un coup de noir, un coup de beige, un coup de rouge délavé pour amalgamer de manière aérée les sujets de ses pensées. Il demeure pratiquement inconnu jusqu'en 1947. Il fut aussi l'auteur de cartons de tapisseries exécutées par sa femme.

Expositions : 1923, Kunsthaus, Zurich ; 1947, Stuttgart ; 1960, Daniel Cordier, Paris ; 1993, 2002, Claude Bernard, Paris, (P).

Rétrospective : 1973, Institut d'art contemporain, Boston.

Musées : legs de l'essentiel de l'oeuvre à la Kunstsammlung Nordheim Westfalen, Düsseldorf, dont dépôts importants à Brou et à Colmar.

Citation(s) : Il a dit :
- Le tableau doit venir de lui-même. Tous les élans volontaristes sont absolument inutiles et toute l'expérience accumulée en cinquante ans ne sert à rien si le tableau ne vient pas. Ce n'est pas irrationnel, mais porte le caractère a-rationnel de ce don - Satori, en japonais - qu'on a appelé ailleurs la grâce. [...] Toutes les oeuvres devraient tourner toujours plus au sacré. [...] J'observe une tendance croissante de mes miniatures à se transformer en icônes et ce n'est pas à leur désavantage. On dirait qu'une pulsion irrépressible à la transcendance devient en moi prépondérante.