Fiche de présentation

ADAMI, Valerio

né le 17 mars 1935 à Bologne, Italie ; 1951-1954, dessin à l'Académie Brera, Milan ; 1957, partage sa vie entre Milan, Paris et Londres ; 1962, épouse Camilla Adami*, 1966, séjourne à New York ; 1971, y retourne régulièrement ; 1984, cesse de dater ses peintures ; 1981, vit à Monaco et Meina, Italie.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Avant d'adopter les formes en aplats qui le caractérisent, il est l'auteur d'une oeucre Sans titre, (1962), une toile éclatée en détails, adoptant certains effets simplificateurs de la bande dessinée*, ou L'Oeuf rouge, (1963, fond. Marconi, Milan), de la même veine, aux morceaux de réalité dispersés. Ces détails se regroupent et forment une toile homogène, même si certains de ses éléments sont omis, H.Matisse travaillant sur un carnet de dessins, (1966, ibid.). Il peint deux mêmes toiles, Privacy, les homosexuels, (1965 et 1966), identiques aux détails près ; seules changent les couleurs privées de  nuances, attribuées aux aplats délimités par des traits rigoureux. On est en 1965. Le graphisme est tributaire du cubisme* synthétique.  
Ce qui précède - 1956-1964 - est mal connu, peu exposé et seules de petites reproductions en noir permettent de voir qu'il y eut de l' expressionnisme*, le mieux apte à exprimer la désolation de l'Italie de 1945, de l''art brut* à la Dubuffet*, du surréalisme* proche de Ljuba*, du futurisme* émancipé, de l'éclatement à la Matta*. Ce sont donc ses premières manières. Mais de 1963 à 1965, l'évolution vers l'aboutissement d'un style personnel est rapide, puisque dans Miraggi, (1965), la sobriété du dessin annonce la linéarité acquise l'année suivante, ainsi que l'abandon du dégradé. Il dessine sur papier calque avant de peindre.
Dans les albums à colorier d'enfants, face à la page achevée ne figurent que les contours du dessin délimitant les surfaces à colorier ; depuis 1965, il pourrait être ce fabricant d'albums, aux couleurs fortes, aux aplats stricts comme chez le Magnelli* du Paysan au parapluie, (1974, MNAM). Mais s'il suit le contour des choses, il en tire des constructions graphiques complexes, d'un haut intellectualisme par les allusions culturelles souvent difficiles à décrypter, Interno Publico, (1969), ou plus commode, On se regardait, (1971), une chambre d'hôtel dont le lit se répercute dans le miroir d'une penderiee.  Seuls les portraits paraissent univoques. Et encore! Ils supposent, pour les pénétrer, le rappel de photos célèbres Freud, Joyce, le médecin du Cuirassé Potemkine, etc. Le recours aux illustrations simples de traits, et en ce sens populaires, le fait alors classer parmi les artistes pop*, d'autant qu' il n'use que de couleurs unies même si, dans un toile, apparaissent plusieurs teintes, toujours rigoureusement cloisonnées par le trait noir, gardant tout au plus quelques stries dans certains compartiments. En 1968, Hôtel Chelsea, Bathroom, (MHKG), reprend la dislocation des formes, Bedrom Scene, (1969, FMSP) ou Le Gilet de Lénine, (1972, MNAM) retiennent les couleurs comme des modelés en fonction d'une dialectique de l'équilibre. Les formes sont coupées horizontalement puis subissent un glissement qui les désarticule, toujurs comme dans certains albums d'enfants à trois bandes qui permettent des compositions diverses de tête et de vêtements, Volte face, (2007). En 1978, un maniérisme s'introduit dans l'ensemble, toujours stylisé, focalisé sur le sujet, Apollon, (1978). La Grèce triomphe avec la primauté des corps, leur sculpturalité, l'envol des draperies, même si la ligne courbe refuse la souplesse du baroque, mais la segmentation des formes concourt à rendre le tragique. Il ne s'agit plus tant de l'objectivité pop que du triomphe du personnage dans un décor dépouillé où se détachent les corps marqués d'un accessoire; le trait sert à multiplier les détails et notamment ceux du visage, avec des raccourcis en ellipses, et la réduction du nombre des couleurs. Le thème de la vieillesse et de la mort se fait obsédant, Capriccio, (1983), avec le vieillard marchant en jouant du violon qui évoque le "for buying time" des camps d'extermination, même si le paysage est arcadien. L'érotisme est présent ave ce Chevalier à la rose, (2006). Lorsqu'il affirme la prééminence du trait, son proche, Arroyo*, proclame celle de la silhouette, Thorwalden, (1980). Il fait se mouvoir les visages par une légère duplication, Paul Hindemith, (2004), doublé par le visage de son inspirateur; Honeymoon, (2003), doublé du visage d'un masque ; Derrida, (2004), doublé d'un second visage légèrement décalé et ainsi de suite, il suggère le mouvement, Le Docteur Schweitzer en voyage, (2011)
Ce dessinateur serait un créateur de vitrail sur toile, comme en témoignent ls dessins préparatoires des années 2006-2009.  Il participe aux expositions de la Nouvelle figuration*.

Expositions : 1962, Institute of Contemporary Art, Londres, et salon de Mai, Paris ; 1964, Documenta, Cassel et Mythologies quotidiennes, musée d'Art moderne de la ville, Paris, (G); 1970, 1994, Maeght, Paris, (P) ; 2004, 2012, Daniel Temploin, Paris, (P).

Rétrospective : 1970, ARC, Paris ; 1978, palais des Beaux-arts, Charleroi ; 1985, Centre Pompidou, Paris.; 2004, Musée Fissiras, Athènes ; 2008, Pomodoro, Milan.

Lieux publics : 1970, First Cty Bank, Madison, Wisconsin, peintures murales; 1985, huit vitraux, hôtel de ville de Vitry; 1987, Deux Tiers de lune, hall de la gare d'Austerlitz, Paris, peintutres murales; 1989, loggia, Théâtre du Châtelet, Paris, (idem).