Fiche de présentation

TANNING, Dorothea

née le 25 août 1910 à Galesburg, Illinois, États-Unis d'Amérique ; Université de Gallesburg ; 1936, découvre le surréalisme* à l'exposition du Museum of modern art de New-York, Fantastic art, Dada and surrealism ; 1941, modèle et illustratrice de mode à Chicago ; 1939-1942, vit à Paris ; 1942, rencontre Max Ernst* à New York ; 1946, l'épouse ; vivent en Arizona ; 1949-1977, à Paris, puis à Huismes, Indre-et-Loire et à Seillans, Var ; 1976, décès de Ernst ; 1979, elle regagne New York ; 1994-1996, une légère thrombose l'empêche de peindre ; 1996, reprend le pinceau ; se brise le poignet droit ; 1998, cesse de peindre ; 2012, meurt le31 janvier à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Décoratrice - Peintre - Sculptrice

Présentation : En 1925, elle pressent le surréalisme* en peignant une femme nue, dotée de feuillage à la place de cheveux. Pendant 12 ans, de 1942 à 1954, elle s'adonne au surréalisme le plus "classique" ; ce n'est pas la froideur qui se dégage de ses toiles comme celle d'un Magritte*, mais une atmosphère de tristesse plus encore que d'angoisse, Birthday (1942), Max dans un bateau bleu (1947). Ses couleurs sont ternes, mornes, beiges, vieux roses, bleus cendrés, portant attention aux plis des draps, des tentures, des fleurs, soigneusement géométrisés et, dès l'origine, apparaît le pékinois que l'on retrouvera trente ans plus tard ; son univers est nostalgique, celui des petites filles prématurément pubères, circulant dans un monde pesant.
En 1953 et 1954, ses toiles se défont de l'attribut surréaliste* et l'adolescence qu'elle continue de célébrer se situe dans un cadre nu, privé d'emblèmes, dans une tonalité qui l'apparente à Balthus*. Le Portrait de famille (1954, MNAM), avec un père omniprésent et une mère servante lilliputienne. De1955 à 1957, période de transition durant laquelle ses œuvres sont éclairées de rougeoiements incertains et contestables d'un foyer, Les Tricheurs (1957). À compter de là, la forme se dissout dans des toiles des dimensions imposantes, - alors que e 1958 à 1962, elle peint dans des dimensions réduites -, aux vastes nébuleuses : tantôt ce sont des entrelacements, des torsions, des renversements ou des chutes de corps michélangelesques, tantôt les formes saugrenues font songer à son contemporain Matta* tantôt encore la figuration se confond avec l'abstraction*, Le Soir à Salonique (1965).
Les grandes galaxies anthropomorphes fixent sa peinture du milieu des années 1970 dans des frises où l'on voit la lutte de l'homme et du chien, de l'homme et de son semblable, dans de petits grotesques comme on en voit aux culs-de-lampe des cathédrales.
Elle est également, depuis 1969, sculptrice de formes anthropomorphes réalisées en tissu, issues, en quelque sorte, de Le déjà surréalisme et la peinture (1942) d'Ernst, l'année de leur rencontre, Chambre 202, Hôtel du Pavot (1970, MNAM), grand environnement, dans lequel les fauteuils ou la cheminée se transforment en membres animaux ou humains. De quel amour (1970, MNAM), prend la silhouette d'un Esclave de Michel-Ange.
En 1996, lorsqu'elle recommence à peindre, c'est une série de douze tableaux de fleurs, à la fois sombres et luxuriants.
De 1945 à 1951, elle est décoratrice de ballets pour George Balanchine.

Expositions : 1944, 1948, Julien Lévy, New-York, (P) ; 1950, Pas perdus, Paris (G) ; 1954, Furstemberg, Paris (P) ; 1958, Galatea, Turin (P).

Rétrospective : 1967, Casino, Knokke-le-Zoute ; 1974, Centre national d'art contemporain, Paris.