Fiche de présentation

SCHÜTTE, Thomas

né en 1954 à Oldenburg, Basse-Saxe, Allemagne ; 1973-1981, Beaux-Arts, Düsseldorf, classe de Richter*; 1986-1987, enseigne aux Beaux-Arts de Hambourg ; vit à Düsseldorf.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Une huile, Autoportrait, (1975), de jeune au visage las, et puis Journal, (1984, VAbbe), 81 aquarelles-souvenirs. Sans titre, (1985), 12 dessins sur fond saumon, disant les lieux carcéraux, soupiraux, couloirs, bat-flanc et une sente qui disparaît sous des mégalithes. Souci d'accumuler. Souci de dépouiller, La Forteresse, (1984, MNAM), en couleurs acides, tout ce qui est géométrique, mur d'enceinte, longue table, âtre, etc IL reprend ces créations et les reproduit en laque sur papier et en tire de très grande xylographies, (2011).
Sculpteur : le monde écrasant de la réalité face à celui, lilliputien, de l'art, Mohr's Life, (1988), contrepoint entre un séchoir à chaussettes et de minuscules peintures sur chevalet. Deux chaises longues de contreplaqué sous 9 plaques de cuivre gravées de visages, B. Muse, (1990, FNAC), contrepoint entre le sujet et la couleur, la rudesse et la mollesse; de même inspiration, Belgian Blues, (1990, SMAK). Maquettes en aggloméré qui reproduisent les escaliers descendant dans des caves voûtées et secrètes, Basements I, II, III, IV, (1993). Hantise des souterrains qui mènent aux oubliettes, de la pureté dans l"abjection, L'Homme dans la boue, (2009,
Simultanément, depuis le milieu des années 1980, il crée des maisonnettes et se fait sculpteur-marionnettiste : à l'aide de verre fondu, 
Depuis le milieu des années 1980, il se fait considérer comme comme constructeur de maquettes architecturales.. En 1992, il apparait à la Documenta, comme sculpteur, grandeur nature de l'humain, Les Etrangers, (1992), terres cuite de figures alternant avec des poteries, en terre cuite colorée.. il façonne des visages de vieux drôles qui sont les premiers à se moquer; fichés sur des bâtonnets, habillés de défroques qui suggèrent le kimono, ils se présentent deux par deux, enlacés de ficelle, sous un globe de verre comme ceux des horloges...ou des saints domestiques du XIXe siècle, Trio, (1993, SMAK), Untitled Ennemies, (1993, MNAM), d'un expressionnisme farouche.
Il se joue également des échelles, opposant des maquettes miniaturisées à des objets grandeur nature, Modèle K, (1981) ou La Vie de Mohr, (1988).  1992).  il montre Sans titre, (1994), triple tête décapitée, gigantesque, mussolinienne. À la fin des mêmes années, il dessine d'un crayon léger des autoportraits centrés sur le nez, au visage donc entamé par le cercle qui le circonscrit. Il pose des pots de terre cuite l'un sur l'autre, inversés, de manière à présenter une sorte de quenouille ou de carotte ; ils ont des coulures d'émail gris-noir dont les intérieurs sont revêtus. Il paraphrase les atlantes avec Sans titre, (1996, MNAM), géant frustement modelé, pour exhibition de musculature, fondu en aluminium. Ses gravures monochromes, figuratives ou non, parmi lesquelles une série de planches botaniques, sont modestement titrées, Dürer, (2002).
Sa sculpture s'inspire de tous ses prédécesseurs des romains à Rodin, de Moore ou de Daumier, Unted Ennemies, (2011), voire d'un modelage de sa fille âgée de 12 ans qu'il érige en statue de 4m. de haut. Sculpteur sur commande , en 1988,  à la mémoire du navigateur disparu en mer Alain Colas ; originaire de la Nièvre, il le représente au fil de l'Yonne comme s'il remontait de l'océan, le crâne surmonté d'un bandage.
Il déforme la réalité, Innocent, (1994), visage devenu boule cortisomée, ou Femme de bronze, n°19, (2003),  tête classique surgissant de membres devenus accordéon ; United Ennemies, (2011- des Daumier retouchés et aplatis.

Expositions : 1979, Kohnen, Düsseldorf, (P), et La Vitrine, Paris, (P) ; 1981, Arc, Paris, (G) ; 1992, Documenta, Kassel ; 1994, 2012, Nelson, Paris, (P) ;

Rétrospective : 2013, Fondation Beyeler, Bâle.