Fiche de présentation
ZABOROV, Boris
né en 1935 à Minsk, Biélorussie ; 1949-1954, Beaux-Arts de Minsk ; 1955-1961, Beaux-Arts de Leningrad et de Moscou ; 1980, émigre en France.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Décorateur - Graveur - Peintre - Sculpteur
Présentation : Sous le second Empire, la photographie commence à remplacer le portrait à l'huile dans la bourgeoisie et elle gagne les classes populaires. Les Mormons assurent la survie en microfilmant des millions d'états civils, Truffaut en réunissant les clichés de ses intimes dans La Chambre verte, Zaborov, lui, en ayant emporté de Biélorussie des photos. Il les réhabilite dans des toiles à l'acrylique, à mi-chemin entre " mécanique et liberté ", en les faisant devenir peinture. En grands formats, ces clichés vieillis de gens simples, se présentant frontalement, fixant l'objectif - et maintenant, le visiteur -, sortis de leurs cartons empoussiérés comme des fantômes anonymes ayant conservé jusqu'aux stigmates du temps, déchirures, coins écornés, dédicaces vieillies, cachet sec du photographe; c'est tout au plus tel détail qui est rehaussé d'une teinte assourdie, (1981-1988). A compter de 1988, ses dessins à la mine de plomb, de portraits encore, L'Artiste et son modèle, (2003), traité comme une esquisse, ou Deux personnages, (2006), noyés dans un environnement embrumé et dans des poses d'attente qui rappellent Balthus*. A compter du milieu des années 80, il s'entiche du livre, se l'approprie et le coule dans le bronze. Célébration de l'instrument de mémoire idéal. Il intervient sur les à plats, Petit livre, en y incorporant deux médaillons de photos, ou sur la tranche en y posant bésicles, clou, plume ; il va du petit format des livres romantiques jusqu'aux in folio Livre de la Connaissance, (2006). Il célèbre aussi la casse, en y rangeant les caractères par série avec, çà et là une interruption pour un scarabée, ou une boîte ouverte, Compostion, (1996) ou s'en tenant aux chiffres et aux lettres usuels, Composition, (2002). Enfin, sculpteur pour la selle ou monumental, il dresse au quart de sa grandeur finale, le Monument au livre, (2006), avec une chute de caractères dégringolant d'un volume droit.
Expositions : 1983, Claude Bernard, Paris ; 2006, Monnaie de Paris, (P) ; 2010, Vallois Sculptures, Paris, (P).
Rétrospective : 1989, Palais de Tokyo, Paris.
Lieux publics : 2007, Monument au livre, université Technion, Haïfa.
Citation(s) : On a dit :
- On aurait dit que ses tableaux étaient d'anciennes photographies fossilisées sous une brumisation de peinture, comme si la peinture n'était qu'une poussière, ou une toile d'araignée, qui figeait un souvenir de photo. (Hervé Guibert).