Fiche de présentation

RODTCHENKO, Alexandre

né le 23 novembre 1891 à Saint-Pétesbourg, Russie,  d'origine ukrainienne ; 1910-1914, Beaux-Arts de Kazan ; 1916, épouse Varvara Stepanova*; 1914-1915, école d'Esthétique industrielle Stroganov de Moscou ; 1918-1926, enseigne à l'école Proletkult de Moscou et aux Vhutémas* ; 1923, durant la NEP crée son agence de publicité, la firme Maïakovski-Rodtchenko ; 1924-1930, presqu'exclusivement photographe ; 1933-1936, travaille sur le chantier naval de la Baltique ; 1941-1945, affichiste et photographe de propagande ; 1956, meurt le 3 décembre à Moscou ; enterré au cimztière Donskoï.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graphiste - Peintre - Photographe - Sculpteur

Présentation : Impressionniste en 1913, il réalise, en 1916, des œuvres au compas et à la règle afin d'en écarter toute subjectivité : il est " non-objectiviste ", Composition sans objet, 1917, musée d'Ivanovo).
Cette tendance est d'abord rivale, puis ralliée au suprématisme*.
Il veut capter la vibration de la lumière, Composition sans objet n° 61, (1918, musée de Toula), ou l'éclipse en train de se faire, Suprématisme, (1918, musée de Nijni Novgorod), avec des taches solaires colorées, et, enfin, les géométries bordées de légers dégradés, superposées, Construction non-objective de projections peintes d'une composition de couleurs, (1917, musée de Thessalonique, ou MTh), Triangles (1918, musée d'Astrakhan) et Composition 86, densité et poids (1919, GTM), avec un demi-cercle percé d'un éclair, et Le Pierrot, 1919), MTh).
Un anneau frappé au sommet d'une circonférence, Composition deux cercles (1918, ibid) ou l'œil* du cyclope non-objectif .
Il réduit une œuvre à 4 faisceaux de lignes parallèles sur fond gris-vert, les blancs en dessous et au dessus des noirs, Lignes sur le vert, construction n°93, (1919, musée de Kirov).
Il introduit des formes tubulaires, Composition sans objet, (1918, musée de Kirov) et des dégradés, Triangles, (1918, musée d'Astrakhan).
Ses couleurs favorites sont le rouge, le noir, le blanc. pas exclusivement puisque, pour s'opposer au Blanc sur blanc, de Malevitch*, il crée des Noir sur noir, (1919).
Composition n° 99,
(1920) est une éclipse de noir et gris; Composition 117, (1919, musée de Thessalonique) des pastilles perdues dans un fond noir comme le sont aussi les ressorts linéaires de Linéarisme', (1920, ibid). Abstraction, (1920, ibid), éloigné de tout constructivisme, tachiste cassé par une esquisse de carré. Composition, (1920, ibid), un évidement en cercle, une pointe et l'ovale d'une figure, superposés, tout en gris dégradés.
Dernière étape allusive ? Construction sur fond blanc, robots (1920, ibid.), articulation anthropoïdes de géométries. Point d'orgue, le premier monochrome, triptyque rouge, jaune et bleu, de l'histoire de la peinture, en 1920, " J'ai réduit la peinture à son but final. Je précise : tout est fini.", déclaration faite après celle approximativement analogue de Malevitch* en 1915.
Durant les années qui suivent et jusqu'au milieu des années 30, il amaigri ses formes, les plie comme un mètre de bois,(1921, MTh), les articule en plans, Plan du Sovdep, Fantaisie architecturale (1920, GTM), il se consacre au dessin appliqué et, à partir de 1924, à la photographie, longuement pensée en fonction des principes constructivistes*, en noir et blanc, prise en plongée, l'appareil coincé sur la poitrine, Agave, (1929), ou Stéréotypie, (1928), succession de murs métalliques en demi cercle, évoquant l'industrie lourde.
Il crée des publicités* pour les industries et magasins de l'État comme le Goum : tandis que Maïakovski met un slogan en musique, lui le traduit graphiquement.
En 1934, il est chargé d'un reportage sur l'Ouzbékistan ; 3 ans plus tard, le secrétaire du P.C. Ouzbek, victime d'une purge, doit disparaitre de tous les exemplaires de l'album, sous peine de mort et même de celui de l'auteur.
Il développe l'art de la construction géométrique, Colonnes de l'association sportive Dynamo, (1935).
En peinture, il reprend la figuration sur fond de lumières géométrisées, Le Cirque, (1935, MTh) mais retrouve la non-objectivité, et insiste sur la perspective, avec des éléments croisés, diagonales en plongée et diagonales en contre-plongée, (1942, ibid).
Sculpteur, il érige à partir d'une barre d'aluminium comme support, des géométries complexes, Sculpture non-objective n° 5 et n°6, (1918).
Il entrelace des anneaux, ou des polyèdres, comme un astrolabe, 'Construction spatiale suspendue, n°9, Cercles dans cercles, (1920) ou Construction spatiale suspendue n°10 ,Hexagones dans hexagones, (1920).
Il recommence à peindre vers 1935 et donne des œuvres d'expressionnisme abstrait* dans les années 40, enchevêtrement sur trois plans de formes ondulantes, (1940, MTh), ou des rainées superposées de pinceaux, Rythme expressif' (1943-1944, ibid.).

Expositions : 1913, Ecole de Kazan ; 1925, Exposition des arts décoratifs, Paris ; 1977, Musée d'art moderne de la ville, Paris, (P) ; 2003, La Russie et les avant-gardes, fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence, (G) ; 2008, Vers de nouveaux rivages, Musée Maillol, Paris, (G) ; 2009, Tate Modern, Londres, (P).

Rétrospective : 1957, Maison des journalistes, Moscou ; 1998, Musée d'Art moderne, New York.