MORRIS, Robert

né le 9 février 1931 à Kansas City, Missouri, États-Unis d'Amérique ; 1936, commence à dessiner et à suivre des cours au musée municipal ; 1948-1949, Beaux-Arts de Kansas City ; 1950, de San Francisco ; 1953-1955, philosophie et psychologie au Reed College de Portland ; 1957-1965, s'occupe de chorégraphies ; 1960, s'installe à New York ; 1960-1964, collabore à Fluxus*; 1962, histoire de l'art au Hunter College ; 1964, l'y enseigne ; vit à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Installationniste - Peintre - Sculpteur

Présentation : Expressionniste* abstrait* dans la lignée de Pollock*, entre 1956 et 1960, après avoir, de 1955 à 1962, peint des monochrome sgris, notamment en effaçant presque totalement des pages de journaux annonçant des catastrophes, Crisis, (1962, Cuba). Il se voue, à compter de 1960, aux trois dimensions. Avec une idée sous-jacente mais dominante, le rapport de la forme au corps déjà présent dans la série des bocaux remplis d'urine, de sang, de sperme ou de salive. Les sculptures minimalistes* qu'il conçoit, à compter de 1961, polyèdres divers en contreplaqué peint en gris uniforme, disposés en ensembles, dont un suspendu, autour desquels il faut circuler pour y affronter son propre corps. Ils ne sont jamais originaux ou uniques mais (re)fabriqués selon les nécessités du lieu. Parfois ces polyèdres sont sectionnés pour laisser sourdre une clarté de néon dans un espace très étroit 1965-1966), ou se répètent uniformément en manchons de fibre de verre, Fiberglass Sleeves, (1967, Son). En 1961 également, il participe à son premier événement (voir Happening), réalise sa première installation*, Passageway, couloir quiva se rétrécissant de sorte que l'on est forcé de faire demi-tour (collaboration du corps exigée) et fabrique des objets dans l'esprit dada* : une boîte contenant la bande-son de sa fabrication, Box with the Sound of his Own Making, (1961, SAM) ou un seau suspendu contenant un bruit d'eau coulante, Fountain, (1963, SGF), ou encore une boîte verticale qui pourrait être cercueil, Box for Standing, (1961). Le corps toujours, va lui servir à des empreintes dans le plomb : trace de pied, de main ou allégorie géométrique du masculin/féminin avec Cock/Cunt, (1963). Puis vient, en 1967, la période des volumes mous, en feutre. Leur épaisseur est incisée à même le sol puis suspendue, ou même entassée, déroulant leurs volutes jusqu'au sol et s'avachissant sous l'effet de la gravité qui modifie ainsi leur forme première, Sans titre (KH); il en ressort tout naturellement des formes baroques, Tangle, (1967, MoMA), Sans titre, (1968-1972, MAMStE), Sans titre, (1969-1970, MNAM), grand rectangle lacéré horizontalement en bandes équidistantes, Épaule (1978, BvB), et ainsi jusqu'en 1983. Auteur d'installations, il réalise Threadwaste, (1968), superficie de fils mêlés, abandonnés, équivalent à trois dimensions des enchevêtrements de Pollock. En 1966, il songe au plein air et au land art*, et sa première réalisation, à base de vapeur, date de 1967; il s'agit de provoquer condensation, puis évaporation.Il érige une butte sur des polders, Observatory, (1971, Velsen, Pays-Bas) ou crée un amphithéâtre grâce à des terrasses concentriques de terre, Untitled, (1977, SAM). Il s'engage dans des combats pacifistes et Hearing, (1972, WCM) en est une illustration : table de plomb, lit de cellule et, au centre, chaise monumentale de l'inquisiteur et les voix stéréo des interrogateurs. Plus gratuitement, il donne corps aux démultiplications des Ménines, en ajustant trois miroirs et huit cdres d'acier, Walk Around, (1975), The Fallen and the Saved, (1994), huit urnes géantes en fibre de verre, en position de déverser ou de retenir, avec sono. Deux autres cycles témoignent encore du corps. Williams Mirrors, (1977, MBALy), douze miroirs répercutent à l'infini la figure du visiteur et troublent sa vision comme trouble son comportement les labyrinthes qu'il crée à compter du début des années 1960, Passage Ways, (1961) ou White Nights, (2000). Un autre sentiment corporel s'exprime, de manière explicite, celui des Hydrocals, du nom du matériau employé, de 1982 à 1987, moulages de fragments de corps humain, en bas relief, blancs ou noirs, servant ou de sujet ou de moulures d'encadrements, interrompues et reprises sur un autre plan. L'autre de manière implicite, les Blind Time, (1991), dessins à la mine de plomb et pastel, réalisés à l'aveugle, totalement informels.

Expositions : 1959, Dilexi, San Francisco,(P) ; 1-67, Van Abbe Museum, Eindhoven, (G) ; 1968, 1977, Sonnabend, Paris, (P) ; 1983, 1986, Daniel Templon, Paris, (P).

Rétrospective : 1994, Guggenheim, New York ; 1995, Centre Pompidou, Paris.

Lieux publics : vitraux, cathédrale Saint-Pierre de Maguelone, Palavas.