Fiche de présentation

DIBBETS, Jan

né le 9 mai 1941 à Weert, Pays-Bas ; ca. 1950, découvre  lors d'un excursion à Scheveningen,  l'horizon entre ciel et mer ; 1967, Saint-Martin's School of Art, Londres ; 1971, Résidence Nova Scotia College vit à Amsterdam et à San Cassio dei Bagni.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Photographe

Présentation : Jusqu'à son séjour à la Saint-Martin's School, il est peintre minimaliste*. En 1967, il transpose son travail en interventions  extérieures, qu'il photographie dès 1968. Sa photographie n'est pas seulement témoin de réalisations de land art*, elle vaut par elle-même. Il donne des œuvres où l'inventivité technique est au service de la création, alimentée par une réflexion sur la relativité de la perception dépendante du point de vue, Perspective Correction Rectangle with 1 Diagonal, (1967). Une vidéo*, T.V. as a Fire Place, (1969), diffusée par la télévision allemande, comme un symbole de fin de programme, fait état de sa Correction la plus spectaculaire, 12 Hours Tide Object with Correction of Perspective.
Il pratique l'
 art postal* de One May 9, (1969), sur une carte portant sa photographie faisant un geste et annonçant qu'il va le réaliser à a date indiquée. Il envoie 36 cart'es identiques à une même adresse, mais portant différentes heures d'affranchissement, Halifax Diary, (1971), de sorte qu'elles ponctuent son déplacement entre Halifax et Toronto.
La même année, il se consacre à la plus conceptuelle des tâches, l'horizon, cette illusion optique Five Island Trip, (1969), la mer et le ciel avec une ligne immatérielle et pourtant bien visible, pour les séparer. Il en tire une video à trois écrans dans lesquelles la vitesse de la prise de vue concourt avec la vitesse des marées sous le ciel. Ces photos de l'horizon sont ajustées de maintes manières ; en arc-de-cercle, Sky, Land, Sky, (1973, MNAM), ou Sky, Sea, Sky, 1973). En accolant une vue marine et une vue terrestre Section Aurea, (1972, GMDH), avec un même horizon, ou comble du minimalisme la ligne d'horizon entre deux eaux pâles, Blue Line, (1974).
En 1972, photographiant un trapèze dessiné au sol, dont le plus court côté est en avant, il obtient, par le jeu de la perspective, un carré. Il joue des capacités de l'œil à une vision presque circulaire - comme celui de certains insectes ; il reproduit ce qu'un objectif plus que panoramique pourrait capter, en ajustant plusieurs photographies prises successivement en pivotant, de sorte que l'on finit par voir, d'une seule venue, le paysage situé au départ, de face et de dos. La Tour Eiffel est saisie dans ses quatre dimensions, les trois augmentées d'une vue de dessous ; un trottoir se déroule devant et derrière le piéton ; le jeu des poutres d'un plafond, en avant, en arrière, à gauche, à droite, se présente comme le clavier d'un piano à quatre côtés. La base du travail est constituée de photos successives, montées en continu par construction superposée, dont les éléments sont prolongés par des traits de couleur sur fond peint. Cela produit force plastique et élégance : Les Delaunay* en vêtements gris, A Construction (1971, SMA) ou Kosmos (1980-1984, ibid.) ou le reflet d'un Debré*, sur une carrosserie de voiture, (1976).
En 1981, il crée une série Our Windows, photos couleur d'œil-de-bœuf, de vasistas et de lucarne qu'il ajuste légèrement de biais, sur un panneau gris uni provoquant un trompe-l'œil non seulement de la réalité, mais du matériau employé pris pour de l'huile, Amsterdam, Saint-Gall, Paliano, Tilburg (1996, SMA). C'est ainsi qu'il délaisse la photographie frontale. Il poursuit le trouble de la perception en montrant des rideaux retenus par un gland, photographie d'un ciel découpé en forme de corne de l'Afrique inversée, opposée à de la peinture unie : le voile de ciel est bridé et la peinture du solide est libre (1996). New Horizons, Land + Sea, (2010), oppose de biais, la vaguelette d'une mer étale à l'image d'un pré infini en herbes sauvages.
Sa réflexion sur la perspective et sur l'imaginaire l'amène à créer Hommage à Arago (1994), soit 135 médaillons au sol sur le méridien de Paris, méridien originel jusqu'en 1884, où il fut remplacé par celui de Greenwich, en deux lignes au sol, l'une vers le nord, l'autre vers le sud, à partir du socle de la statue d'Arago fondue par les nazis en 1942.
En 2000, les vitraux blésiens reprennent, en latin, grec ou hébreu, des mots de la liturgie, accompagnés d'emblèmes du christianisme.

Expositions : 1965, gal. 845, Amsterdam, (P) ; 1967, université de Francfort, (G) ; 1968, 1987, Konrad Fischer, Düsseldorf, (P) ; 1968, 1994, ARC, Paris, (G) ; 1970, 1980, Yvon Lambert, Paris, (P) ; 1985, 1996, Maeght-Lelong, Paris, (P) ; 2013, Gladstone, New York, (P) ; 2010, Horizons, Musée d'art moderne de la ville, Paris, (P) ; 2013, Correspondances, Espace culturel Louis Vuitton, Paris, (G.

Lieux publics : 1994, Hommage à Arago, Paris ; 2000, 33 vitraux, cathédrale Saint-Louis, Blois.