Fiche de présentation

PIGNON-ERNEST, Ernest

né en 1942 à Nice, Alpes-Maritimes, France ;  vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Dessinateur - Interventionniste - Peintre

Présentation : En 1966, au plateau d'Albion, il procède à ses premières interventions engagées, portrait d'un japonais victime d'Hiroshima, reproduit sur les rochers du Vaucluse ; puis, en 1971 à Paris, avec Les Gisants, sur les marches menant au Sacré-Coeur, commémorant la Commune : la même silhouette d'homme, sérigraphiée grandeur nature est disséminée çà et là sur les murs de la ville. Comme il faut garder la trace de ces éphémères, il les photographie in situ. En 1978, c'est l'image de Rimbaud, à partir de la photographie de Cajot avec cette citation : " Elle est retrouvée. Quoi? L'éternité. " En 1984, il intervient au Jardin des Plantes à Paris, accrochant dans les arbres 28 sculptures photomodifiables. À compter de 1988, il colle dans les rues de Naples des fragments de toiles renaissantes, transcrites sur papier et sérigraphiées à 100 exemplaires, avec ce que cela suppose de maîtrise du dessin que l'on retrouve dans les travaux préparatoires à la pierre noire ; un soupirail est l'occasion de glisser un cadavre victime du choléra ; une colonne, d'apposer une draperie sur des genoux ; un entrebâillement de porte, d'y peindre un Christ. C'est une sorte de trompe-l'oeil au second degré, l'évocation à s'y méprendre de la peinture classique en plein air. La photographie qui suit, prise par Alain Volut, est exposée et pérennise le travail. En 1996, il s'attaque à 450 cabines téléphoniques de Lyon et de Paris, y plaçant soit un personnage debout, prostré, soit un personnage affalé. Tout en traduisant plastiquement le Memento quia pulvis es, il opère une mutation de la représentation de l'oeuvre d'art classique à l'évocation de l'humanité accablée des laissés-pour-compte, chercheurs téléphoniques d'emploi. En 2003, il investit Soweto à Durban, avec une image de femme portant son mari mourant du sida. En 2003 aussi, il commémore à Alger, dans les lieux où il a vécu, la vie et le martyr de Maurice Audin, (1933-1957), militant communiste torturé à mort par l'armée française. Et le temps se charge de défaire ce qu'il a fait. Et au Musée-Carmel de Saint-Denis, il évoque Marie-Madeleine et Madame Louise, Mourir de ne pas mourir, (2010), selon le mot de Thérèse d'Avila.

Expositions : 1972, Salon de la Jeune Peinture, Paris ; 1979, ARC, Paris (P) ; 1991, Lelong, Paris, (P) ; 1997, 2004, Guy Bärtschi, Genève, (P).

Rétrospective : 2010, Grande halle, La Rochelle.

Lieux publics : Robert Desnos, rue Adolphe Adam, Paris, (2001).

Citation(s) : Il a dit :
- J'ai collé environ cinq cents images, certaines de 6 m2, ça fait que j'ai caressé, que je connais les murs de Naples, leur texture jusqu'au bout des doigts. Un plaisir physique comme la sculpture ou le modelage? Cette ville avec ses millénaires d'histoire et son intensité d'aujourd'hui est très impressionnante, ce n'est qu'avec ces nuits de collage que j'ai eu le sentiment de la connaître, d'une intimité.