Fiche de présentation

BLAIS, Jean-Charles

né le 22 octobre 1956 à Nantes, Loire-Atlantique, France ; 197-1979, Beaux-Arts, Rennes ; 1982, vit à Paris et à Vence, Alpes-Maritimes ; 1992, à Montrouge.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Installationniste - Peintre - Sculpteur

Présentation : La plupart créent leur monde sur une surface donnée, lui se saisit d'une surface récupérée qui lui impose le monde à créer. Habitant un atelier à Montparnasse à l'époque de la démolition de la rue de l'Ouest, il trouve des pans entiers de papiers peints superposés au gré des âges, avec leurs contours déchiquetés ; il y peint son monde à lui, d'ogres microcéphales aux pompes démesurées, mal à l'aise dans l'espace que le hasard leur a imparti, au point d'y perdre parfois la tête supposée hors du tableau, La Honte, (1983, MBATo), Sans titre, (1982 et 1986, MNAM), ou simplement manquante, Idée en l'air, (1984, MACM). Cet univers se situe aux frontières du tragique et du comique comme un Falstaff, ou franchement tragique, comme ce demi-torse chaussé d'une botte qui approche. Les contours du support ne sont pas les seuls en cause, il y a aussi ses reliefs : une fenêtre sera placée à l'endroit le plus creusé, un ventre, à l'endroit le plus bombé. C'est enlevé en gros traits noirs et en coups de brosse, amplifiant le côté rapide et fruste des silhouettes, Bien balancé, (1984, MAMCC). C'est la Figuration libre*.
En 1992, il arrête de peindre et se consacre à l'infographie* pour savoir comment naissent les formes. En 1994-1996, il présente des installations qui sont des dessins projetés dans le vide : de longues larmes blanches ou noires pendent d'un dôme en mousse maintenue en forme par un léger fil de fer, rappel des pendeloques des lustres vénitiens. D'autres formes sont présentées horizontalement à une hauteur d'épaule sans que l'on puisse vraiment les appréhender. Ces œuvres sont la projection en trois dimensions des œuvres planes qui abordent le même thème de stalactite géant, de taches biomorphes ou de contour tremblé formant visage barbu ou pierre statique.
Suivent, résurgences de Beuys*, des vêtements de feutre ou de toile, pantalons et blouses pendus au mur, prêts à être enfilés, avec leurs ouvertures supérieures et inférieures bien dessinées. Ils sont repris en fusain, plus rigides, ou à l'huile sur panneaux d'affiches décollées, et l'on se rappelle le tubisme. En tulle, les habits deviennent volatiles, (1994).
Il revient aux affiches, en usant, cette fois, au recto ; il y peint de grandes silhouettes noires, (2010).

Expositions : 1982, CAPC Bordeaux (P) ; 1982, 1998, Yvon Lambert, Paris (P) ; 1987, Centre Pompidou, Paris ; 1994, Lange Voorhout, La Haye (P) ; 2002, Kenji Taki, Tokyo, premières œuvres "non peintes" (P) ; 2013, Musée Picasso, Antibes, (P).

Lieux publics : 1990, station de métro Assemblée nationale, Paris, affiches de 3 m de haut, présentant sous l'intitulé aux lettres largement espacées : Partout où ses membres sont rassemblés, là est l'assemblée nationale, une silhouette de contour de tête et une tête en ombre chinoise, en rouge,bleu, jaune, blanc et vert. Chaque mois, pendant dix ans, les affiches sont remplacées en modifiant leur séquence.