GIL FRANCO, Vicente

né le 25 février 1898 à Barcelone, Catalogne, Espagne ; grand-père d'Anouchka Desseilles* ; 1918, diplômé des Beaux-Arts de Valence, gagne la France pour éviter le service militaire ; 1926, s'établit à Equihen près de Boulogne-sur-Mer ; 1936, Commissaire à l'Education nationale de la République espagnole ; 1938, rentre en France ; 1940-1945, se réfugie en Aveyron ; 1940, la majeure partie de l’œuvre est détruite lors des bombardements ; 1945-1948, vit à Franconville, Val-d'Oise, et exerce une sculpture alimentaire chez un fabricant de meubles ; 1947, retrouve Equihen ; 1959, meurt le 6 novembre à Boulogne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graveur - Peintre - Sculpteur

Présentation : De 1926 à 1936, il peint des scènes de pêche au couteau, dans des tons pastel. Entre 1936 et 1940, il rapporte les horreurs de la guerre à la manière d'un Goya, Tortures (s. d.) ou Le Milicien dans les barbelés (s. d.) ; de 1940 à 1947, celles des camps de concentration, dans des xylographies. Son graphisme aquarellé, raide, Art déco*, de la vie des marins (1936) est suivi de scènes de rue à Barcelone en 1937. De 1945 à 1948, privé de ses modèles marins, il crée d'une part vingt xylographies sur la guerre et la déportation (1947, FNAC, Paris), et d'autre part, il produit, dans une matière grumeleuse de teintes encore une fois pastel, des formes abstraites, en mouvement flottant. En 1947, il retrouve ses marins, ses quais ; les silhouettes sont aveugles, prises en plongée, d'un trait devenu épais. Au milieu des années 50, la facture change, le trait devient souple jusqu'au tourment tandis que les couleurs, chaudes ou froides, à l'huile ou à l'aquarelle, s'allument, comme tordues par un crépitement. En 1957-1958, la pâte devient généreuse, proche par sa densité de l'Ecole de Paris*. Il est aussi sculpteur abstrait de figures gémelles, dressées, de bas-reliefs, de bronzes naturalistes.

Expositions : 1937, Salle des jeunesses libertaires, Barcelone, (P) ; 2000, gal.de la Bièvre, et Centre d'études catalanes, Paris, (P).

Rétrospective : 1992, château-musée de Boulogne-sur-Mer.

Lieux publics : retable à l'hôpital Saint-Louis, Boulogne.