Fiche de présentation

DICKER BRANDEIS, Friedl

née le 30 juillet 1898 à Vienne, Autriche ; 1914-1916, Institut d'enseignement et de recherches graphiques pour la photographie, Vienne ; 1915, École des arts décoratifs, chez Franz Cisek* ; 1916, académie privée de Johannes Itten* ; 1918, suit les cours de composition d'Arnold Schoenberg* ; 1919-1923, Bauhaus* pour la lithographie, avec Feyninger*, la sculpture, avec Schlemmer* et la création de tissus ; 1923-1938, création de l'atelier Singer-Dicker pour les arts appliqués, d'abord à Berlin et, en 1925, à Vienne ; 1931, enseigne dans des jardinières d'enfants de Vienne ; 1933, incarcérée comme communiste ; 1934-1938, vit à Prague ; 1938-1942, à Honov ; 1942, arrêtée le 14 décembre et envoyée au "camp modèle" de Terezin ; y déploie une grande activité auprès des enfants ; 1944, déportée le 6 octobre à Auschwitz ; gazée le 9 octobre à Birkenau.
Signature : F.D jusqu'en avril 1936 ; ensuite, FB, le B pour Bandeis, son mari.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Décorateur

Présentation : Ses dons multiformes, reflets de son éducation, lui permettent de passer des décors de théâtre au graphisme lettriste, de la création de tissus à la décoration d'intérieurs, de la reliure à l'ameublement. À la peinture aussi.
Sans titre
(ca 1919-1923, Paul Getty Museum, Los Angeles), une séquence verticale en quatre parties, dans lesquelles on trouve des figures, animaux, objets transfigurés en motifs décoratifs colorés. Elle s'essaie à un jeu de disques sombres, à rapprocher de l'orphisme*, Études de forme et de ton (1919-1923, Getty).
Des fusains dépouillés et dramatiques à la Schiele*, Étude d'après modèle (ca. 1919-1923). Saint Pierre (ca.1919-1923) inaugure son style tamponné, qui sera le plus caractéristique de son œuvre ; ici, à l'aquarelle ; plus tard, à l'huile. Elle se saisit du tubisme à la Léger* pour une sculpture disparue mais reconstituée sur verre d'après photo, Anna trinité, sainte Anne, la Vierge et Jésus (1921), étroitement imbriqués.
Viennent ensuite des Sans titre (ca. 1923), modernement baroques ou indianisants ; des Photomontages anticapitalistes (ca. 1930) ; un Chat dormant (ca. 1924-1934) qui pourrait être signé Foujita*. Elle retrouve le tamponnage dans des paysages, trois exemplaires d'Interrogatoire (1934, Mus. juif de Prague) ; elle peint des figures en pied, Inconnu (ca. 1938-1942, ibid.) ou Double Portrait, Alexandra et Édouard VII (ca. 1938-1940, ibid.), d'autres figures à la Pascin*, Portrait de Maria Brandeis (ca. 1938-1940, ibid.). Vient l'époque de Terezin, durant laquelle le tamponnage demeure (1943-1944), et insiste sur l'expressionnisme*, Vue de Terezin avec l'église Portrait de femme (1943-1944), proche de Kokoschka*, ou Vue de l'école des filles (1943-1944), proche de Fautrier*, mais elle retrouve des fantaisies diverses, légères et colorées.

Expositions : 1999, Palais Harrach, Vienne ; 2000, Landes Museum Joanneum, Graz ; Egon Schiele Art Centrum, Cesky Krumlov ; musée d'Art et d'histoire du judaïsme, Paris.

Rétrospective : La presque totalité des œuvres de Terezin est au Centre Simon Wiesenthal, Los Angeles.