Fiche de présentation

CAMOIN, Charles

né le 23 septembre 1879 à Marseille, Bouches-du-Rhône, Franc ; père peintre en bâtiment ; 1895, simultanément école de commerce et Beaux-Arts de Marseille ; 1898, Beaux-Arts de Paris, atelier de Gustave Moreau, où il rencontre Marquet*, et académie Camillo ; 1900, durant son service militaire dans le Midi, rencontre régulièrement Cézanne; 1912-1913, voyage au Maroc avec Matisse*; 1914, lacère 80 toiles qui se retrouvent à Drouot, en 1925, vendues par Francis Carco ; 1914-1918, affecté au camouflage*; 1916, rencontre Renoir ; 1922, partage son temps entre Paris et le Midi ; 1939-1944, s'établit à Saint-Tropez ; 1943, son atelier y est pillé par les Allemands ; 1944, de retour à Paris, détruit à nouveau nombre de tableaux ; 1953, Prix du Président de la République ; 1965, meurt le 20 mai dans son atelier de Montmartre*.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Des oeuves de ses débuts furent attribuées à Gauguin. En 1905, il figure dans la Cage aux fauves*  du Salon d'Automne. Pour autant, il n'est qu'un fauve marginal, Le Port de Marseille, (1904) ou Place aux herbes, (1905, AN), qui limite les dissonances de couleurs, sans les vivacités des vrais fauves*, dont il n'épouse pas la transgression chromatique, pratiquant, au contraire une dominante, céladon et outremer pour La Place au manège, (1906, MCM) ou Jardin à Grenade, (1907). En fait, il a un maître, Cézanne, et des camarades, qu'il regarde beaucoup. L'influence de Cézanne traverse sa vie, à compter de 1904 ; des solutions de continuité du Portrait d'Albert Marquet, (1904, MNAM) - d'aucuns croient que c'est un Autoportrait-  du thème des pommes, Nature morte au paravent vert, (1905), jusqu'à la construction des Baigneuses, (1963), et à la touche de la Montagne Sainte-Victoire, (1963). Il va butinant, Nu aux bottine noires, (1903) ressemble à Van Dongen*, et Les Fiacres, (1903), à Marquet. Plus tard, La Croisette à Cannes, (1920) rappelle Dufy*. Sa spécificité est dans sa palette, tantôt criante, Rochers dans la calanque de Piana en Corse, La Blonde endormie, (1904) ; le plus souvent beige cuivré, La Rue Bouterie, (1904). Il trouve l'équilibre dans quelques toiles majeures, La Petite Lina, (1906, MCM), avec des solutions de continuité et son chromatisme neutre relevé de taches plus vives. Puis sa touche se relâche, Les Barques sur le glacis de Cassis (1907), et le cadrage en plongée apparaît, ainsi que des noirs alourdissant le propos, La Place de Clichy, (1910, AGG). Son voyage au Maroc, en 1912-1913, en compagnie de Matisse*, le met sous influence déjà éprouvée plus tôt, La Mauresque, (1905, PPG), d'un autre maître, et ce sera après l'interruption de la guerre (durant laquelle il ne peut que dessiner), Lola de dos, (1920), ou Fenêtre ouverte à Cannes (1956). Le premier effet de ce contact avec le Maghreb, c'est un pâlissement de son travail, comme écrasé par une lumière trop forte. Une autre rencontre est déterminante, celle du vieux Renoir, en 1918, qui lui fera adopter des couleurs chatoyantes et des volutes. De 1925 à 1939, il alterne la palette sourde, beige doré cette fois, Douane à Marseille (1928, AN) et Pont transbordeur à Marseille, (1928, ibid.), et le simple jeu des couleurs vives frappées des taches de soleil, Place des Lices à Saint-Tropez, (1925) et Place des Lices à Saint-Tropez, (1939, AN). On estime sa production à 2 000 oeuvres, dont 700 dans les musées et 30 estampes.

Expositions : 1904, Berthe Weill, Paris (G) ; 1905, Salon d'Automne (La Cage aux fauves) ; 1907, Berhe Weill, Paris, (P) ; 1910, Kunstpalast, Düsseldorf, (G).

Rétrospective : 1958, Marcel Bernheim, Paris ; 1960, Chicago ; 1961, New York ; 1966, Musée des Beaux-Arts, Marseille ; 1971, palais de la Méditerranée, Nice ; 1997, L'Hermitage, Lausanne, et Musée Cantini, Marseille.

Citation(s) : On a dit :
-  D'après ce que j'ai pu voir de vous, vous marcherez rapidement   (Cézanne).
-  Un Fauve? Non... une fauvette.  (Louis Vauxcelles).