Fiche de présentation

DOMELA, ( César Domela-Niewenhuisn dit )
né le 15 janvier 1900 à Amsterdam, Pays-Bas ; fils de Ferdinand Domela, fondateur du socialisme néerlandais, pasteur luthérien et libertaire ; 1920, s'établit à Ascona pour fuir la popularité qu'on lui porte en mémoire de son père décédé ; autodidacte ; 1923, séjourne à Berlin ; 1924, vient à Paris et adhère à De Stijl*; 1930, à Cercle et Carré ; 1931, à Abstraction-Création*; 1927-1933, habite Berlin, crée des objets utilitaires et travaille comme publicitaire en accordant une grande attention à la typographie ; 1933, s'installe définitivement à Paris ; 1992, meurt le 31 décembre à Paris.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Peintre - Photographe - Sculpteur
Présentation : Après avoir peint Nature morte au livre, (1923) et Nature morte à la lampe, (1923), faits de géométrisation en à-plats juxtaposés comme des mosaïques, aux tons proches, marron et jaunes, il exécute des toiles néoplasticiennes*. Mais lorsqu'on voit, côte à côte, Composition néoplastique, SE, (1924, HGM) et, de Mondrian*, Composition rouge, noir, bleu, jaune et gris, (1920, HGM), on peut se demander ce qui différencie le disciple du maître. Il lui est arrivé cependant d'enfreindre les règles dogmatiques en usant de la diagonale et du cercle, (1926, MNAM). En revanche, Composition n°30, (1923), qui n'use que de géométries diverses mais régulières, apporte à l'abstraction les charmes de l'Art déco*, ne fût-ce que par l'emploi de la feuille d'or. Depuis 1929, il fabrique des reliefs, introduisant dans son oeuvre de chevalet la troisième dimension. On y trouve des matériaux divers, laiton, bois, cuivre, plastique, fer, verre, cuir, céramiques, écaille de tortue...Relief, (1930, GMH). C'est une oeuvre d'artisan qui taille, coupe et assemble. Ces matériaux sont disposés autour, ou sous, des volutes de laiton ou de cuivre, des courbes avec leurs pleins et leurs déliés, Relief n°12, ( s.d. KMO), Relief n° 54, (1956), Relief, n° 1000, (1965). Le classicisme cède le pas au baroque : c'est le triomphe de la géométrie ondulatoire qui rappelle la période que, graphiquement, Magnelli* inaugure en 1934. On pourrait croire qu'il s'agit avant tout de sculpture; il s'agit tout autant de peinture car l'emploi de la couleur, soit appliquée sur des portions de surface délimitées par la géométrie, soit entraînée par la couleur d'origine du matériau sélectionné, produit un effet visuel, au demeurant souvent banal, voire populaire, puisqu'on se prend parfois à penser qu'il réunit pour le organiser les déchets de meubles de cuisine d'une HLM, mais le geste est souple, presque biologique, Sonorité, (1946-1947, MNAM). Il travaille aussi à deux dimensions, à la gouache ; l'harmonie y règne sans doute parce que le matériau traditionnel est employé. Il est aussi l'auteur de véritables sculptures sur socles. Il procède très tôt à des montages photographiques, Ruthsspeicher, (1928), assemblage de fuselages oblongs. Son influence est grande et spécialement sur Madi*.
Expositions : 1924, d'Andretsch, La Haye, (P) ; 1934, Pierre, Paris, (P) ; 2007, Musée d'art moderne et contemporain, Strasbourg, (P) ; 2010, Antoine Laurentin, Paris, (P) ; 2010, DeStijl, Centre Pompidou, Paris, (G).
Rétrospective : 1954, Musée d'Art moderne, Rio de Janeiro; 1955, Stedelijk Museum, Amsterdam; 1960, Musée de La Haye; 1961, Chalette, New York; 1972, Kunsthalle, Düssedorf; 1987, Musée d'Art moderne de la ville, Paris, et Musée de Grenoble.