Fiche de présentation

SARKIS, ( Sarkis Zabunyan, dit )

né le 26 septembre 1938 à Istanbul, Turquie, de la nation arménienne ; 1957-1960 Beaux-Arts d'Istanbul ; 1964, s'installe à Paris ; naturalisé français ; 1980, enseigne aux Arts décoratifs de Strasbourg, puis de Berlin; 1988-1995, enseigne à l'Institut des Hautes études en arts plastiques, Paris; 1992, grand prix national de sculpture; vit à Vilejuif, Val-de-Marne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : De 1961 à 1967, il ressortit au pop* avec des bricolages de déchets qui veulent susciter la terreur du machinisme ; il puise ses collages* dans l'actualité et y ajoute de la peinture.  Puis, à compter de 1972, séduit par les théories conceptualistes*, il réalise des oeuvres en fonction de l'endroit où elles doivent être montrées, relevant alors de l'intervention*. Réserves accessibles, (1979, MNAM), ou 33 toiles de bâches au même format, exposées dans les réserves mobiles du musée national d'art moderne à Paris. (1979, MNAM), Kriegschatz-Krieschade, les mots sont graffités* dans des nuages de bombages* et une tête en plâtre aux mêmes couleurs les sépare, faisant triptyque. Il discourt ainsi sur la différence entre le peintre en bâtiment, qui ne se soucie que du résultat technique de son travail, et l'artiste peintre, soucieux des traces qu'il réalise. Ou aussi de la distinction entre le graffiti anonyme, nécessairement rapide eu égard à "Défense d'afficher. Loi du 29 juillet 1881" et le graffiti délibéré de l'artiste. De 1981 à 1988, 103 aquarelles aux couleurs tendres sont autant de pages d'un carnet d'esquisses d'oeuvres qui n'interviendront pas, destinées à fixer un instant retenu de la mémoire, ce qui justifie les titres en forme de dates. Elles font particulièrement référence à des cinéastes, Eisenstein, Tarkovski, Godard, mais surtout prédomine l'obsession de la lettre K, initiale de Kriegsschatz (trésor de guerre), déclinée graphiquement dans de multiples variations. A compter de 1968, il introduit des matériaux vaariés dans ses installations, du goudron au néon. De 1985 à 2002, il crée ce qu'il appelle des Ikônes, au nombre de 150, qui n'en ont que le nom; dans des cadres de diverses époques révolues, il montre des empreintes de doigts sur papier à cigarette et parfois des aquarelles plus élaborées, comme ces deux mains jointes, l'une verte, l'autre rouge. Les 42 Heures du loup, (1985), peintures expressionnistes*, de petit format puisque limité au support métallique noir d'anciennes plaques photographiques. L'huile, épaisse, est concentrée sur ces petites surfaces pour laisser ses rouges, verts, orages ou jaunes flamboyer sur le noir. La mise en page rappelle la mise en scène théâtrale ou cinématographique. Il reprend aux Yoroubas leurs statuettes, en dépose les têtes sur une pique et les habille de bandes magnétiques, Les Jumeaux, (1986), ont il fait désormais grand usage. Des photos sombres, À la limite du silence, (1998), d'intérieurs délabrés sont effacées par les titres en néon éblouissant qui les encadre, au-dessus et au-dessous. Tout est pour lui mnémosyne ou, plus simplement, mémorial, destiné à conjurer le souvenir et la souffrance par le passage à l'art. L'installation. Ma chambre en satellite, (1989, Str), avec photos, relevés, néons, miroir, amas de bandes magnétiques et surtout faisant le tour de la pièce, à hauteur d'homme, une gouttière qui donne à cet ensemble hétéroclite son unité sonore de l'eau qui s'écoule.  Des rayons métalliques empilent  des dizaines du même ouvrage anthologique sur la mémoire, Trésors-partitions, (2003). Un autre meuble de rangement pour imprimeur, aligne les boîtes au devant desquelles on peut lire en néon, Au commencement 19380, (2001), c.a.d. dates du début de la Genèse et sans zero finale, de la naissance de l'artiste. En 2000, il installe des tapis d'Orient sur de basses estrades, un par pays ravagé, arménien, iranien, azeri, etc. En 2005, il reconstitue le lieu e travail de son oncle, présentant la table qui lui appartient et la transformant en socle pour une sculpture en bandes magnétiques. Il couvre d'un velum, une salle du musée Bourdelle, modifiant l'échelle des sculptures et en coupant les plus hautes à mi-corps, tandis qu'il parfume une chiffon multicolore et en entoure la base de Pénelope de Bourdelle* en diffusant une musique classique. Il pose sur quatre table alignées, 41 bocaux d'aquarelles, reprenant les nuance des 4 primaires, accompagnés d'un bol qui sert à les diluer, (2007). Douze statuettes au sommet d'un socle étique recouvert de bandes magnétiques, tournent au son du Sacre du printemps, 12 Kriegsschatz, (1979-2001).

Expositions : 1960, Ville d'Istanbul, (P) ; 1965, Greuze, Paris (G); 1967, Blumenthal, Paris, (P) ; 1969, Kunsthalle, Berne ; 1972, Kunsthalle, Düsseldorf ; 1977, biennale de Cassel;  1986, Macka Sanat, Istanbul, (P) ; 1984, musée d'Art moderne de la ville de Paris, (P) ; 1999, 2000, Arlogos, Paris, (P) ; 2004, Erevan, (P) ; 2007, musée Bourdelle, Paris ; 2010, musée national d'Art moderne, Paris, (P).

Rétrospective : 2000, Capc, Bordeaux.

Lieux publics : Vitraux, 2001, Abbaye de Silvacanne, Bouches-du-Rhône ; 2004, Prieuré Saint-Jean-du-Grais, Indre-et-Loire, 39 monochromes bleus, jaunes ou rouges, légèrement modulés et gravés d'un nom ou d'une date) ; 2011,2012, Château de Chaumont-sur-Loire,  72 vitraux nuageux.