Fiche de présentation

PÉTROVITCH, Françoise

née en 1964 à Chambéry, Savoie, France ; enseigne à l'école Estienne, Paris ; vit à Cachan, Val-de-Marne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculptrice

Présentation : Au milieu des années 1990, elle s'approprie des cartes postales, des cahiers d'écolier, des imprimés, des illustrations, voire de simples livres d'autrefois. Elle les détourne à l'aide de peintures légères par des rapprochements ironiques et frondeurs. Comme ces silhouettes de petites filles peintes sur des papiers à en-tête du passé, accompagnées de collages de sous-vêtements d'adultes, culottes, protections ou corsets, métamorphosant l'ensemble en une sorte de catalogue de la Manufacture. Elle oeuvre dans la demi-teinte. Sur la toile grège, elle dessine un seul personnage avec un crayon d'une seule couleur. Des collages enrichissent parfois la démarche, napperon brodé ou résille enfermant la peinture d'une frange de cheveux. Elle dessine, peint ou grave des jeux d'enfants, dans la timidité. À la fin de la décennie, elle reprend ses idées ludiques en dessinant sur toile, à la mine, un paysage dans lequel des à-plats d'huile indiquent les pièces manquantes comme dans les jouets du premier âge, Le Lotissement, (1999) ou Le Lac rose, (1999). Simultanément, elle peint des figures à l'huile, sur fond au crayon. Ses personnages, isolés comme pour un portrait, sont saisis dans l'expectative ; ils se découpent à l'huile fortement diluée qui procure à la fois pâleur et coulures. Elle réagit quotidiennement au premier mot d'une émission radiophonique et reproduit l'information ainsi que deux dessins, l'un du matin, l'autre de l'après-midi, (2000-2002). Des silhouettes d'ados, sont peintes sur papier, mouillé, après pose de caches de sorte que les encres puissent donner tout leur marbré, You are the 1, (2003). Elle aime les tentatives d'hybridation, soit que ces jeunes serrent un animal au point de s'y identifier, Présentation, (2005), soit qu'un membre se termine ou est ombré en patte d'animal, Tenir debout, (2005). Elle fait parler des vieillards et leur récit suscite d'autres peintures, (2007), A l'inverse, Puppet, (2007), douze poupées dont le visage cache mal une  certaine perversité enfantine. Les sujets sont animaliers ou pré-pubères féminins et l'approche est ébauchée, estompée, comme inachevée. Aux lavis sur papier blanc, se détachent des pré-adolescents ingénus en noir accompagné d'une couleur, (2008). Elle se fait sculptrice-céramiste, évite le socle et pose au sol des têtes de cerf ou de lapin qui affichent la même ingénuité que ses enfants cruels et au mur des figures de petites dimensions évoquant les contes de fée. (2005) ; dans le même matériau, des fleurs sont juchées sur une haute tige, Forget me Not, (2010). En verre soufflé, 10 pièces Ne bouge pas poupée, (2008), de jouets dont le torse argenté joue miroir. Contrairement à ses sculptures antérieures, ses poupées sont achevées.

Expositions : 1989, Centre culturel français d'Ammam, Jordanie, (P) ; 1990, Musée du Luxembourg, Paris ; 1995, 1999, Polaris, Paris, (P) ; 2003, 2008, RX, Paris, (P) ; 2009, Cris et chuchotements, Centre Bruxelles-Wallonie, Paris, (G) ; 2011, Musée de la Chasse, Paris, (P).