Fiche de présentation

TWOMBLY, Cy ( Edwin Parker Twombly, jr, dit )

né le 25 avril 1928 à Lexington, Virginie, Etats-Unis d'Amérique ; 1942-1948, étudie la peinture chez Pedro Daura*; 1947-1949 , École du musée, Boston ; 1949, Washington & Lee University, Lexington ; 1950-1951, Art Students League, New-York ; 1951-1952, Black Mountain College*; 1952-1953, voyage avec Rauschneberg* en Europe et au Maroc ; 1954, service militaire au département cryptographique ; enseigne au Junior College Benavista, Virginie ; 1957, séjourne à Rome ; 1959, s'y installe ; parcourt l'Europe, l'Afrique du Nord, le Proche Orient, tout en revenant fréquemment aux Etats-Unis ; 1985, choisit Gaète comme point de retour de ses pérégrinations ; 1987, élu membre de l'American Academy and Institute of Arts and Letters à New York ; 1993, docteur honoris causa de l'université Washington & Lee de Lexington; 2001, Lion d'or de la biennale de Venise ; vit à Gaète et en Virginie ; 2011, meurt d'un cancer, le 5 juillet à Rome.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : En 1949, il réalise des collages* inspirés de Schwitters*. De 1952 à 1954, datent des monotypes quelque peu structurés, proches d'une école de New York* devenue anarchique, MIN-OE, (1951, fond. Rauschenberg) ou Tiznit, 1953). En 1953, commence la série ininterrompue des coups de crayon sur papier ou sur huile. Les traits vont dans tous les sens et ont pour origine, dit-il, une cosse de pois ; ces graffitis portent parfois la marque de l'effaçage. Quelques taches de couleur et d'autres posées au doigts s'y ajoutent, Herodiade, (1960), Achille pleurant la mort de Patrocle, (1962, MNAM), deux pelotes, l'une pourpre, l'autre violacée sous laquelle on devine le nom de Patrocle.  Elles s'intensifient dans la série Ferragosto, (1961), puis reprennent de l'air Sans titre, Bolsena, (1969), en même temps qu'elles se mettent en mouvement en diagonales, vers le haut, fruit de l'impression que lui fait le voyage d'Apollo sur la lune, le 21 juillet 1969. L'année suivante, il opte pour l'horizontalité des traits accompagnés d'écritures et de collages Study for Treatise of the Veil, (1970, LMK), ou de rectangles chiffrés, sur fond de tableau noir, Study for Treatise of the Veil, (1970, DMCH ); il en existe une troisième version qui a l'apparence d'un tableau d'école grisâtre parce que mal effacé ; c'est pour l'artiste l'inspiration venue du minimalisme*. Exceptionnellement l'oeuvre est structurée, comme Sans titre, (1971), lignes horizontales à mi-chemin d'un tableau gris, lointains marins avec une forme qui suggère un môle. A compter de 1972, il limite ses créations aux mois d'été C'est à compter de 1968, qu'il devient le grand sismologue des rideaux de boucles au crayon de cire, enchaînées, Sans titre, (1968, DMCH), La série Nini's Painting, (1971, DMCH, et KBâ), suit la mort de sa femme, avec pour seule variante la couleur du fond, gris, taché de bleu, beige, bleu clair. Les papiers de notes que l'on griffonne inconsciemment en parlant au téléphone, sont érigés aux dimensions de toiles de grand format. Graffitis de pense-bêtes, écriture automatique ou simple dérision dans lesquels d'aucuns voient des allusions érotiques, ne fût-ce que parce que revient de temps à autre le nombre 69,? Dans Untitled, (1969, LMK, et 1970, KBo), une marée de graffitis*, formes, lettres et chiffres, avance en diagonale sur un tableau gris et l'homogénéité s'installe. Avec Presence of a Myth, (1959, KBâ) et Léda et le cygne, (1961, KBo), Apollo and the Artist, (1975), les graffitis se veulent allusifs à la culture antique, par le mot qui y trône. Il use des papiers collés, pour effacer des parties de compositions et y retracer les éléments voilés. La suite Pan, (1980), en sept tableaux de grandeur croissante puis décroissante, va du mot " Pan ", sur le premier, au trou de la balle sur le dernier en passant par des graffitis représentant  la trajectoire. En 1974 et 1975, il crée une longue suite d'ex-voto, comportant le nom au pastel gras rouge du dieu Venus, p.ex. entouré de jetés de dessins et accompagné d'une litanie de mots. Hero and Leandro, (1987-1984), suite de quatre toiles, marée d'huile de crayon et de graphite, vague déclinante. Hors normes, les neufs tableaux de Sans titre, (1988, DMCH), font vibrer le vert végétal et le vert aquatique. Des boules de traits au pastel, font leur apparition, Untitled, (1981, UBS) en sept partie. Mutation peut-être significative, à la fin des années 1980, une explosion de boules noires s'en va en fusées de rouges et de jaunes sur un arrière-plan graffité en demi-teinte, Summer Madness, (1990). La boule est importante; elle va suggérer des fleurs sur une tige qui se fane, Liri, (1990) et Sans titre, (2001). Elles succèdent à des informalités colorées, des aquarelles ou pastels gras, faîts de taches organisées en 1979, des résidus de palette, au début des années 1960, dont Les Quatre saisons, (1993, Tate). Plus élaboré, The Coronation of Sesostris, (2000, FPV), rapprochement de dix tableaux de 205 x 155 cm chacun. En 2006-2007, ce sont des boules de laine, dites pivoines, de toutes les nuances du rouge, qui se détachent d'un fond jaune sur lequel elles coulent. La série des huit Bacchus, (2005), entrelace les grands cerceaux irréguliers en rouge-orangé. Non loin de la boule le disque qui entrecoupés de cartouches portant le nom des grands sculpteurs grecs, occupe un ciel indigo du plafond au Louvre, (cfr.infra) et répond au bleu-nuit du plafond voisin, peint par Braque*. En 2007, plane le souvenir d'impressionnistes. Gaeta, (2009), s'immisce au coeur même d'une rose et rejoint ses méandres d'autrefois. On estime l'oeuvre peint à 640 tableaux
Le Sculpteur.
Ses volumes géométrisants sont peints de couleur acides, Academy, (1955). et surtout en blanc, de 1955 à 1992, "le plâtre est mon marbre"; il reprend alors des formes très anciennes, après les avoir simplifiées, cube, cylindre, caillebotis, (1959), branches brisées, (1984) ou en arc, (1985), demi-cercle sortant d'une marée, (1986), mamelon d'où jaillissent des antennes florales, Thermopyles, (1992), stèle, In Memory of Alvaro de Campos, (2002). Sans titre, (2005, MNAM) ou le mouvement de la Victoire de Samothrace.
Le Photographe.
De la nervosité d'images des années 1951-1952, du  gros plan sur Cabbages,  (1998), du flou de ses pinceaux, Brushes, (2005),, il passe au détail d'une peinture de lui, Roses, (2009) et des vues évanescentes de la plage de Gaeta, (2005, 2008), 

Expositions : 1946, Scholastic Art Show, Richmond, (G) ; 1951, Seven Stairs, Chicago, (P) ; 1953, 1957, Stable, New York, (P) ; 1958, 1963, La Tartaruga, Rome, (P ); 1960, 1972, Leo Castelli, New York, (P) ; 1961, gl. J., Paris, (P) ; 1971, 1977, Yvon Lambert, Paris, (P) ; 1980, biennale de Venise ; 1993, Karsten Grève, Paris ; 2012, Bozart, Bruxelles pour les photos.

Rétrospective : 1968, Milwaukee Art Center ; 1973, Kunsthaus, Berne ; 1976, musée d'art moderne de la ville, Pari s; 1981, Newport Harbor Art Museum ; 1984, Kunsthale, Baden-Baden, et Hirsch & Adler, New York ; 1987, Kunsthaus, Zurich, Palacio de Cristal, Madrid,Whitechapel, Londres, Kunsthalle, Düsseldorf ; 1988, centre Pompidou, Paris ; 1994, MoMA, New-York ; de Ménil, Houston ; 1995, Lacma, Los Angeles ; Neue Nationalglerie, Berlin ; 2000, Kunstmuweum, Bâle ; 2003, Hermitage, Saint-Pétersbourg, Pinacothèque, Munich, Centre Pompidou, Paris, Serpentine, Londres ; 2008, Tate Modern, Londres.

Musées : Collection de Ménil, Houston, 35 oeuvres de 1954 à 1994. Musée Cy Twombly, Houston, construit par Renzo Piano sur les plans de l'artiste.

Lieux publics : 1989, Rideau de scène de l'Opéra-Bastille, Paris ; 2009, mur à la Royal Academy, Londres ; 2010, plafond de 398 m2, salle des bronzes, Le Louvre.

Citation(s) : Il a dit :
-I would have liked to have been Poussi if I'd had the choice in another time
On a dit :
-  L'oeuvre de TW - d'autres l'ont justement dit -, c'est de l'écriture; ça a quelque rapport avec la calligraphie [...]; c'est seulement ce que l'on pourrait appeler le champ allusif de l'écriture (l'allusion, figure de rhétorique, consiste à ire une chose avec l'intention d'en faire entendre une autre). TW fait référence à l'écriture (comme il le fait souvent aussi à la culture, à travers des mots, Virgile, Sésostris), et puis il s'en va ailleurs. Où? Précisément loin de la calligraphie, c'es-à-dire de l'écriture formée, dessinée, appuyée, modelée, ce qu'on appelait au XVIIIe siècle la belle main. (Roland Barthes).

Bibliographie(s) : Catalogue raisonné des dessins, Yvon Lambert, Paris, 1979, 1991, 7 volumes. Catalogue raisonné des gravures, Heiner Bastian, Munich; 1985. Catalogue raisonné des peintures, Heiner Bastian, 1992-1995. Catalogue raisonné des sculptures, Nicola del Rocio, Munich, 1997.